Océaneed électrise les cours d’eau

Ou comment trois étudiants de Kedge Business School se sont lancés dans la conception d’une micro hydrolienne éco-conçue adaptée aux cours d’eau.

Il est né d'un constat, lié à la situation énergétique française : la multiplication des panneaux photovoltaïques et des éoliennes contribue certes à la production d'énergies renouvelables. Sauf que ce n'est pas suffisant. L'ensoleillement et les épisodes venteux aléatoires, non continus pas essence (les panneaux solaires ne peuvent fonctionner plus de 8 heures par jour) mettent un bémol à ces solutions  en termes d'approvisionnement. Ce sont les considérations qui ont motivé Olivier Misto, Florian Clausse et Gwenaël Hervé, tous trois étudiants à Kedge Business School, à se lancer dans la conception d'une micro hydrolienne adaptée aux cours d'eau. "L'intérêt vis-à-vis du photovoltaïque s'illustre à plus d'un titre, puisque cela coûte moins cher  et que l'amortissement se réalise trois fois plus rapidement", explique Olivier Misto. De plus, en France, le potentiel d'installation est conséquent, car les rivières et les fleuves, ce n'est pas ce qui manque... "C'est même le pays qui en compte le plus grand nombre en Europe", appuie Gwenaël Hervé.

Eco-conçue

L'hydrolienne Oceaneed a ceci de particulier qu'elle se prévaut d'éco-conception. Elle se fond dans la nature, n'agresse pas l'œil et sera conçu en bois, en matériaux recyclables pour la partie flotteurs... Elle n'a par ailleurs besoin d'être immergée qu'à 30 %, ce qui permet à la faune et à la flore d'évoluer dans leur environnement sans perturbation. "On peut décrire notre solution comme un moulin connecté. On réutilise la partie du moulin à eau pour produire de l'électricité, c'est donc le principe d'une roue hydraulique, avec un diamètre plus petit", poursuit Olivier Misto.  Autre avantage (et valeur ajoutée par rapport aux deux autres concurrents français positionnés sur ce type de solution), l'aspect modulable de l'hydrolienne, qui s'adapte à n'importe quel cours d'eau quel que soit la largeur de son lit et sa profondeur. "Les particuliers pourront eux-mêmes en faire la maintenance, les pièces sont interchangeables. Nous ne nous plaçons pas dans une optique de service, mais entendons donner de l'autonomie à nos utilisateurs", précise Florian Clausse.

Bientôt, un modèle hybride

Parce qu'en effet, les particuliers vivant sur des sites isolés constituent une première cible. Et la seconde, ce sont les collectivités locales. Notamment les communes proches de cours d'eau et de fleuves. Mais le lancement commercial n'est pas encore pour l'immédiat. Les trois étudiants abordent pour l'heure la phase de prototypage, avec la réalisation d'un démonstrateur à taille réelle. Trois mois de travaux, donc, qui devraient, si l'hydrolienne est opérationnelle, aboutir d'ici ce délai à une opération de prévente sur une plateforme de crowdfunding, type Ulule, afin de toucher le particulier et de donner une première visibilité au produit. Et côté BtoB, "nous nous sommes déjà approchés de certaines communes, notamment du côté de Toulouse. Certains maires se sont déjà déclarés intéressés... Voies Navigables de France va également lancer un appel d'offres visant à implanter des sources d'énergies renouvelables à la sortie des canaux de délestage... La demande est là", reprend Olivier Misto. De quoi constituer les prémices d'un carnet d'adresse avant même la création de l'entreprise proprement dite, qui est prévue pour septembre 2018. Elle s'accompagnera de la mise en ligne du site marchand, unique canal de distribution envisagé pour l'heure... Les trois initiateurs du projet réfléchissent enfin d'ores et déjà à des évolutions possible de leur produit, avec la conception prochaine d'une version hybride, "un module amovible comprenant un panneau solaire pourrait venir se plugger sur le modèle standard".

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Commentaires 4
à écrit le 28/09/2017 à 13:33
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Les pastèques sont incluses ou il faut les acheter séparement?

à écrit le 27/09/2017 à 11:33
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Combien on peut espérer de puissance selon le début du cours d'eau ?

à écrit le 26/09/2017 à 12:19
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Bravo pour ce projet industriel. C'est quand même ironique que cela soit des étudiants en management d'affaire qui ont eu l'initiative et non pas des élèves ingénieurs.

le 27/09/2017 à 14:05
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Parce que pour le moment ce n'est pas un projet industriel, mais une pompe à subvensions.

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