La réponse de Neuro-Sys aux maladies neuro-dégénératives

C’est vers les plantes que la start-up, basée à Gardanne, s’est tournée pour lutter contre les maladies d'Alzheimer, de Parkinson ou encore de Charcot. Mais sa plus-value réside surtout dans l’exploitation d’un laboratoire d’éco-extraction combiné aux compétences de son équipe... Une alchimie qui lui permet de proposer une réponse technologique présentée comme unique en son genre.

Lutter contre les maladies neuro-dégénératives par les composés actifs des plantes, c'est le pari de la start-up basée à Gardanne. Et pour le gagner, c'est vers les espèces végétales asiatiques que l'équipe provençale a porté son regard. "Nous avons conclu un partenariat avec l'Institut de développement Vietnam-Pacifique, qui a identifié près de 3 700 espèces de plantes médicinales. Cet accord nous permet de bénéficier de l'intégralité des recherches de l'Institut, en exclusivité", explique le président de la structure, Yann Jaudouin. Une belle base de travail, certes. Mais... pourquoi le Vietnam ? "Là-bas, il n'y a pas de médicaments, on s'y soigne essentiellement via la médecine traditionnelle, donc par les plantes principalement. Les Vietnamiens ont donc un retour et une antériorité sur les vertus de ces dernières que nous n'avons pas, ou plus. Autre avantage, ils fonctionnent selon le principe "une plante, un effet". Contrairement à la Chine par exemple, où l'on conçoit plutôt des cocktails de 9 ou 10 plantes... et là, il est beaucoup plus difficile d'y trouver le principe actif", poursuit le dirigeant.

« Un modèle unique de barrière hémato-encéphalique »

Et pour tirer le meilleur parti de ces plantes, Neuro-Sys a misé gros en termes d'équipements innovants. "Nous ne sommes pas qu'un laboratoire de pharmacologie, mais aussi d'éco-extraction. Nous pouvons, pour une plante donnée, déterminer le profil pharmacologique analytique et en déduire l'ensemble de la chaîne neuropharmacologique. Concrètement, cela veut dire que nous pouvons déterminer les vertus de n'importe quelle espèce végétale, savoir si elle agit sur une maladie neuro-dégénérative, si oui, laquelle, comment elle fonctionne... Nous sommes les seuls au monde à avoir cette capacité". Cela, non seulement grâce aux équipements acquis, puisque ce laboratoire d'éco-extraction a pu voir le jour grâce à une levée de fonds de 250 000 € opérée en 2015, mais aussi parce que cet outil de recherche et de production, dédié au champ applicatif de Neuro-Sys et combiné aux compétences en termes de pharmacologie, de plantes et d'impact sur les maladies neuro-dégénératives de son équipe (faite de pharmaciens, de pharmacologues et d'ingénieurs) lui permet d'avoir un positionnement et une valeur ajoutée inédits en la matière. "Nous avons notamment défini un modèle unique au monde de barrière hémato-encéphalique. On est capable de dire quel composé actif peut traverser cette barrière et avoir des effets sur le cerveau". Des innovations qui permettent à la start-up de générer d'ores et déjà du chiffre d'affaires, puisque l'équipe réalise des prestations de service pour des laboratoires pharmaceutiques, les biotechs, les acteurs de la nutraceutique... Ce qui lui vaut une croissance de 50 % entre 2015 et 2016, et vraisemblablement de 20 à 30 % en 2017 selon les prévisions.

Des perspectives sur les éponges marines

C'est notamment sur la maladie d'Alzheimer que les premières invectives ont été lancées. "Un brevet a été déposé. Nous sommes toujours en phase de licensing. Des sociétés sont intéressées mais nous sommes pour l'heure toujours en discussion. Nous avons également un autre brevet en cours sur la maladie de Charcot. Pour ces deux brevets, il s'agit de neuro-protecteurs, nous sommes donc sur le préventif. Ce qui n'est pas le cas de notre troisième brevet, portant sur un composé actif qui permet de lutter contre la maladie de Parkinson. Et là, nous sommes sur du thérapeutique. Les recherches ont montré des effets extraordinaires sur cette pathologie, les essais cliniques se terminent se trimestre".

A savoir aussi qu'en termes de sourcing, Neuro-Sys ne se contente pas seulement de son accord avec l'Institut de Développement du Vietnam-Pacifique. La start-up travaille en effet avec des laboratoires de pharmacologie locaux sur les plantes méditerranéennes. "Nous avons en effet des soupçons sur certaines espèces végétales. Enfin, nous avons également lancé un travail sur les éponges marines. Car pour se protéger de son environnement, elles émettent certains fluides, ce qui est potentiellement intéressant en termes de composés actifs. D'autant qu'aucune étude n'a encore été réalisée sur le sujet". Un beau champ des possibles, donc.

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