Charles-Ange Ginesy : "L'analyse de la data est essentielle, autant pour l'utilisateur que pour le gestionnaire"

Le numérique est un vecteur de développement non seulement du service proposé mais aussi un élément sensible dans l'aide à la prise de décision, explique le député-maire de Péone-Valberg, également président de l'ANMSM.

 La Tribune - Quelles opportunités le numérique apporte-t-il aux stations de montagne ?

C-A Ginésy - Intégrer le numérique dans nos modèles économiques s'est imposé par le comportement de l'usager. Nos stations se sont également équipées en terme de gestion dématérialisée. Les équipements que les stations ont déployé via des vidéozones par exemple pour répondre aux fréquentations en saison hivernale servent aussi désormais pour la fréquentation en station l'été.

On parle beaucoup de l'utilisation des data ? Quel est son impact ?

Ces données sont des aides à la décision précieuses. La data permet via des capteurs de savoir par exemple quelles pistes sont les plus empruntées, d'affiner le comportement du client. C'est un moyen de connaître les points où il est important de mener précisément des efforts d'investissement. Jusqu'à présent, sans la data, les décisions d'investissement se basaient sur le papier, sur des chiffres, mais les choix se faisait de manière intuitive. A Péone-Valberg par exemple, des capteurs ont été installés le long du sentier planétaire. Ils nous apportent un comptage bien établi. Et là, nous évoquons uniquement le domaine du loisir. Si on entre davantage dans les usages, la data permet de gérer tout ce qui concerne la gestion d'une station, comme les parkings par exemple. Elle nous dit qui vient, à quel moment, compte les véhicules présents sur la route. De tout cela découle une gestion affinée des hôtels, des restaurants, de la location de ski... Elle permet également de reconnaître le client, si celui-ci le souhaite bien évidemment. Derrière le concept de smart mountain, il y aussi la problématique de la sécurité, la vidéosurveillance des zones de stations qui pourraient être sensibles.

Il y a aussi celle de la mobilité douce. Péone-Valberg s'est équipé de douze Twizzy (le véhicule électrique développé par Renault NDLR) en leasing, six de plus sont attendues ce qui porte à 18 le parc disponible.

L'analyse de la data est essentielle à la fois pour la partie utilisateur et pour la partie gestionnaire.

Les start-ups viennent-elles à vous avec des solutions ? La Smart Mountain est-elle une opportunité aussi de relocaliser des entreprises sur les territoires de montagne ?

Nombreuses sont les jeunes pousses qui viennent avec des solutions. Beaucoup sont des applications d'usage ou de la gestion d'équipement, de la gestion de l'énergie. De là à dire de relocaliser des entreprises... Tout est forcément lié au Très Haut Débit qui va encourager le développement du télé-travail. J'attends cette solution avec impatience. Nous-même, au sein de l'Association des maires de station de montagne, devont par exemple avoir recours régulièrement à la visio-conférence pour nos réunions. Dans les Alpes-Maritimes, le schéma directeur départemental d'aménagement numérique, piloté par le conseil départemental à fait du Très Haut Débit une priorité et vise d'ici 2021 l'équipement total des territoires qui sont exclus du champ d'intervention des opérateurs privés. Cela concerne 80 000 habitants (l'investissement consacré est de 88 M€ NDLR). Mon envie est que toutes les bonnes pratiques développées contaminent les autres stations. Mais toujours dans le respect des territoires. Il ne faut pas que le wi-fi soit partout. Nos stations doivent demeurer des zones protégées.

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*ANSM : Association nationale des maires de stations de montagne

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