Voilà qui devrait apporter de l'eau au moulin des commerçants de proximité... et leur simplifier sans doute la relation client : CityDrive devrait en effet proposer sous peu application mobile et plateforme regroupant leurs offres. Ce qui permettra au consommateur de commander en ligne. Ne reste plus à ce dernier, ensuite, qu'à passer au commerce afin de retirer ses achats, selon une logique de drive, avec possibilité d'aménagement de places dédiées CityDrive. Un gain de temps, de chiffre d'affaires vraisemblablement, une solution toute trouvée au problème de stationnement aux abords des commerces... et une approche qui vibre au diapason de la smart city, dans la mesure où elle digitalise les commerces, pousse à acheter local et à ne plus conduire en périphérie pour réaliser ses courses.

A l'origine de cette idée, Mikaël Rizzo, patron de deux boucheries à Aix-en-Provence et Venelles. "J'ai identifié deux problématiques constituant des freins à l'acte de vente. Tout d'abord, celle du stationnement : du fait d'un bar, à proximité de l'un de mes commerces, le petit parking attenant était souvent plein. Mes clients en faisaient le tour une fois, puis deux, mais finissaient par faire demi-tour faute d'avoir trouvé une place. Par ailleurs, il y avait aussi la file d'attente avant de passer en caisse, parfois longue. Surtout le week-end... L'idée de CityDrive a germé, puis mûri de fil en aiguille, entre juin et juillet dernier", raconte le jeune entrepreneur.

Sélectionnée pour le Web Summit

Ciblant essentiellement les métiers de bouche, Mikaël Rizzo et son équipe se sont fixé un objectif de 500 commerçants membres de la plateforme d'ici un an et demi. Selon un modèle économique classique : la prise de commission sur tout achat, de l'ordre de 2,5 %. Des commerçants qu'il compte approcher quartier par quartier, afin de regrouper une offre conséquente et aménager un drive si possible sur chaque site. "L'autre éventualité étant de passer par une société de livraison, dans le cas où il serait trop difficile à mettre en place. On se focalise pour l'heure sur Aix et Marseille". Avec la volonté bien sûr de se déployer à plus long terme à l'échelle nationale. "La Ville de Paris a d'ores et déjà été approchée... L'équipe municipale étudie une approche par rue. Plus largement, nous avons recensé 300 000 commerces de proximité en France". La marge de manœuvre est donc prometteuse.

Mais avant de les convaincre, il faudra finaliser le site internet et l'application mobile idoine. "Nous avons lancé un prototype, dans l'optique de notre participation au Web Summit, en novembre prochain". Car CityDrive fait partie des quelques élues hexagonales qui se rendront à Lisbonne, et sera plus spécifiquement ambassadrice de la French Tech... L'idée étant de toucher des investisseurs afin de développer la version 1 du site et de se financer jusqu'à l'équilibre. Objectif visé : une levée de fonds de 300 000 euros.

Le projet de Mikaël Rizzo devrait déjà être soutenu par Bpifrance, via une bourse French Tech de 30 000 €, et une enveloppe du même montant de la part d'Initiative Marseille Métropole. En termes de chiffre d'affaires, la start-up vise 1,3 M€ pour 2017. Et entend passer le cap de la rentabilité au bout du troisième exercice.