Pourquoi Traxens a séduit MSC

La start-up basée à Marseille accueille dans son capital la compagnie maritime italienne basée en Suisse. Une arrivée stratégique qui doit permettre à la jeune pousse de prendre une envergure mondiale.

Jamais deux sans trois... Après CMA CGM et MSC qui sera le prochain armateur a succomber aux sirènes - sérieuses - de la start-up marseillaise que dirige Michel Fallah ?

Telle est bien la question - et le prochain point d'étape - pour Traxens, cette jeune pousse qui a développé un boîtier informatisé capable de suivre le trafic des conteneurs. Née en 2012, elle a tout d'abord séduit CMA CGM qui entre alors au capital à hauteur de 20 %. Une reconnaissance importante pour la start-up et si MSC, avec qui les discussions ont duré de longs mois, a elle aussi apporté sa monnaie sonnante et trébuchante c'est bien parce qu'elle voit dans le potentiel de la technologie développée, un axe de croissance que l'industrie du shipping ne peut ignorer. On se dit aussi que quand CMA CGM investit, ce n'est pas par hasard et que ça a forcément attisé les intérêts.

Embarquer pour la croissance

Voici donc MSC détenteur de 16,67 % du capital. Et pour Traxens c'est un autre pourcentage qui est significatif : MSC et CMA CGM représentent ensemble 25 % du shipping mondial. De là à dire que la technologie va faire tâche d'huile... C'est bien l'objectif de Michel Fallah qui aimerait beaucoup voir sa technologie devenir un standard mondial. D'autant que le sujet est prégnant pour les armateurs. Ceux-ci se sont lancés ces dernières années dans une course à la taille des bateaux, taille de plus en plus importante. Or l'émergence du data et de son exploitation permet justement cette gestion, en permettant notamment un gain d'efficacité. Finalement, Traxens est arrivé avec sa technologie au moment opportun.

Besoin en financement

Mais pour devenir un standard, il faut grandir et accélérer. Ce qui passe nécessairement par un apport financier conséquent. Une levée de fonds sera activée au cours du premier semestre 2017 pour un montant de 8 à 10 millions d'euros, réalisée auprès de fonds d'investissements français ou américains. La production, elle, a démarré voici quelques mois engendrant la réalisation de 100 000 boîtiers. L'objectif est d'atteindre 200 000 boîtiers l'an prochain. Le déploiement commercial est prévu pour le mois de septembre. Il va notamment permettre de générer du chiffre d'affaires. 150 000 euros ont déjà été réalisés au cours des six premiers mois, 400 à 500 000 le seront au cours du second semestre. D'ici l'an prochain il devrait atteindre 5 à 8 M€. Traxens emploie pour l'heure 46 personnes.

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