Comment Ignilife structure son ambition internationale

Spécialisée dans la prévention santé, la start-up installée à Sophia-Antipolis vise le marché mondial. Une étape essentielle pour celle qui évolue dans un marché très convoité.

Il est souvent (toujours) mieux vu d'avoir une vision de développement à long terme, surtout lorsqu'on est jeune, ambitieux et positionné sur un marché qui attire les initiatives. C'est le cas de Fabrice Pakin qui entame un virage important pour sa start-up. Positionné sur le marché de la santé prédictive, Ignilife est née en 2014 en estimant qu'autant la prévention est essentielle dans un contexte d'émergence non discutable des maladies chroniques notamment, autant il est tout aussi important de rendre la chose la plus ludique possible pour qu'elle soit efficace. Pour cela, il faut rassembler des compétences additionnelles.

C'est ainsi qu'Ignilife a été portée sur les fonts baptismaux, outre par Fabrice Pakin, par David Bessaudo, spécialiste du big data, Elisabeth Virginio médecin convaincue du bien fondé d'une approche holistique et Nicolas Aubert, chargé du design et ex-Orange.

Réponse au marché

"Si nous voulons rendre les individus acteurs de leur santé, il faut réinventer la prévention, la rendre ludique, mais s'appuyer sur la preuve scientifique", explique Fabrice Pakin. Une approche qui a rapidement convaincu - en quelques mois - le groupe suisse Mutuel qui met à disposition dans la foulée la plateforme à ses assurées. Cette dernière propose des programmes liant nutrition, activité physique, prévention et santé psychique. Quelques mois plus tard c'est Malakoff Médéric, soucieuse d'opérer le virage digital, qui montre son intérêt. C'est lui aussi qui injecte 1,4 M€ dans la start-up l'an dernier. Une levée de fonds "nécessaire pour nous développer. Nous avons trouvé le bon business-modèle, notre marché, et nous répondons à une demande forte de ce marché", souligne Fabrice Pakin.

Le Brésil, cible prioritaire

Inévitablement la phase internationale est la phase suivante. Il est question d'ouvrir de nouveaux marchés, sur le territoire hexagonal mais surtout à l'étranger. "Nous sommes bien considérés aux Etats-Unis", reconnaît le dirigeant azuréen. L'Allemagne "où le marché est au même niveau de maturité qu'en France", le Bénélux et l'Angleterre figurent aussi au programme exportation de savoir-faire. L'intégration, annoncé ces derniers jours, au sein de l'accélérateur EIT Digital, accompagne cette volonté de grandir à l'échelle européenne.

"Sa spécificité est d'être très orienté business, cela nous offre la possibilité de nous connecter avec des établissements pour la recherche sans oublier l'écosystème constitué d'entreprises déjà installées qui pourraient nous permettre - pourquoi pas - de proposer des offres communes", indique Fabrice Pakin.

Mais c'est le Brésil, troisième marché de la santé au monde, qui actuellement occupe toutes les pensées d'Ignilife qui prépare une mission de prospection ce mois de juin et compte bien annoncer la signature d'un partenariat d'ici la fin de l'année.

Nouvelle version programmée

L'autre enjeu dans la poursuite de la croissance c'est la capacité de l'entreprise à prendre en compte les évolutions du marché et à s'y adapter. Le désengorgement des hôpitaux, la volonté de ceux-ci de ramener le patient au plus tôt chez lui tout en maintenant les acquis dans la poursuite de sa guérison sont des problématiques qui émergent.

"Aider et motiver le patient a prendre soin de lui et à aller mieux ne passera pas forcément par le médecin", prévient Fabrice Pakin. "Le digital justement, permettra à notre plateforme d'engager des coûts moindres et de personnaliser le suivi. Ignilife devenant le compagnon au quotidien du patient".

Ignilife qui prévoit une nouvelle version de sa plateforme pour l'automne mais qui va aussi lancer un pilote dans l'année spécifique à la prévention de la dépression, première maladie chronique au monde. Un appétit de développement qui devrait faire grossir le chiffre d'affaires. Après 1,5 M€ consolidé en 2015, Ignilife vise 2,5 M€ et 3,7 M€ d'ici deux ans. La start-up emploie 23 personnes et devrait recruter 3 nouveaux profils d'ici la fin de l'année.

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