Faisons rayonner le numérique français !

OPINION - La crise du Covid l’a confirmé : le numérique est un levier de développement important pour notre économie et plus largement pour notre société. L’après-crise va confirmer et amplifier cette tendance, les entreprises prenant toutes ce virage numérique indispensable à leur croissance. Dans cette perspective, les années à venir sont cruciales pour les entreprises de la filière française de la tech et du numérique. Comment s’assurer de la robustesse de notre filière face à une concurrence étrangère féroce ? Oui, la tech française peut rayonner... à 3 conditions. (*) Par Olivier Cazzulo, Délégué du Numeum, CEO Netsystem
(Crédits : DR)

Trois types de sociétés constituent la filière du numérique : les sociétés de service informatique (également appelées ESN ou SSII), les sociétés de conseil en technologie et les éditeurs de logiciel. Si pour les deux premières l'internationalisation ne pose pas de difficulté majeure, les troisièmes peinent encore à jeter leurs filets au-delà de l'Hexagone. Or il est primordial que la France existe sur l'échiquier mondial du software, éminemment stratégique.

A ce titre, il est crucial de leur apporter le soutien nécessaire afin de mieux formaliser et structurer leur stratégie d'internationalisation tant dans l'évaluation et la sélection des cibles d'acquisition que dans la recherche d'aide au financement.

L'enjeu ne réside cependant pas tant dans l'expansion ou l'exportation en tant que telles. Il s'agit ici de se structurer, afin de renforcer la compétitivité de la filière française.

Valoriser les profils d'ingénieurs à la tête des sociétés de la tech et du numérique

Pendant longtemps, l'image de l'ingénieur est restée attachée à un certain cliché, bien enraciné dans l'imaginaire collectif : on l'imaginait alors volontiers au fond d'un laboratoire ou encore relégué dans des départements de recherche industrielle. Heureusement les temps ont changé et nombre de grands patrons sont aujourd'hui issus d'un parcours d'ingénieur. Et c'est tant mieux car on assiste depuis plusieurs années à une « technicisation » accrue de la société, et plus spécifiquement des entreprises : des enjeux pour lesquels l'ingénieur apporte une plus-value non négligeable aux postes de leadership.

Pourtant, nombre d'ingénieurs français partent encore à l'étranger et cette réalité frappe d'autant plus le secteur de l'ingénierie et du Conseil en Technologies. SI notre filière représente actuellement 150 milliards de chiffres d'affaires (soit environ 6% du PIB) et plus de 530 000 emplois, cela n'empêche pas la pénurie des profils tech et ingénieurs, ces derniers préférant s'expatrier afin d'avoir une carrière plus dynamique et rémunératrice à l'étranger.

Repenser l'innovation à l'aune de la RSE

Les Français l'ont compris, le numérique est un allié de poids dans la transition énergétique, sociale et économique que nous vivons. Le numérique et la tech peuvent avoir un impact positif et constituer une chance pour l'environnement et la société. Cette réussite du numérique et de la tech française se fera à condition de regarder en face le sujet de l'empreinte écologique du numérique. De ce point de vue, les réponses sont multiples et complexes : il s'agit d'un enjeu crucial qui demande expertise et sens du réalisme.

Si dans l'imaginaire collectif, pollution numérique rime souvent avec data centers, ces derniers étant réputés gourmands de ce point de vue, il faut cependant savoir que la majorité de notre empreinte écologique provient de nos équipements personnels et professionnels. Les entreprises du numérique ont ici un rôle à jouer : initier une dynamique, partager les bonnes pratiques ou encore accompagner les entreprises dans leur transformation dans une logique d'eco-conception, via une décarbonation de l'offre.

Cette marche est sans doute la plus délicate car gigantesque : nous-mêmes, acteurs du numérique, y allons avec l'énergie du colibri. C'est pourtant essentiel pour la compétitivité de notre filière.

Trois étapes, trois marches à franchir pour faire de notre filière un modèle de compétitivité, robuste et durable : réussir le défi de l'internationalisation, tirer parti des profils tech à la tête de nos entreprises et intégrer les démarches RSE à nos stratégies d'innovation. Nos entreprises du numérique peuvent -et doivent- s'appuyer sur leur savoir-faire d'excellence pour maximiser leur impact et contribution positive à notre société.

Cette démarche RSE sera appuyée par une proposition de loi visant à réduire l'impact environnemental du numérique en France (Loi REEN, actuellement en débat à l'Assemblée Nationale). Cette proposition de loi pourra ainsi favoriser des usages numériques vertueux, promouvoir des datacenters et des réseaux moins énergivores et valoriser une stratégie numérique responsable dans les territoires.

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Commentaire 1
à écrit le 01/08/2021 à 9:40
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Pas facile d'exposer de belles photos avec un sujet sur le numérique tandis que sur un sujet humain il y a un large choix.

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