Les ambitions américaines de STid sur le marché du contrôle d'accès et de la traçabilité

La PME installée à Gréasque, dans les Bouches-du-Rhône, conçoit et fabrique des lecteurs et tags dédiés aux systèmes de contrôle d'accès et de traçabilité. Une offre renforcée avec l'acquisition de deux entreprises en 2023 et dans le cadre d'un plan d'investissement débuté en 2021. Forte de ces acquis, elle espère se faire une place aux Etats-Unis où elle dispose d'une filiale.
(Crédits : STid | Smarter Security Answers / youtube)

Covid, guerre, énergie, inflation.... Les crises ont beau s'enchaîner à travers le monde, STid poursuit sa croissance. « Nous avons atteint un chiffre d'affaires de 30 millions d'euros avec depuis quatre ans une croissance de 23% moyenne », avance fièrement Vincent Dupart, le PDG depuis 2011 de cette entreprise installée à Gréasque. « Dans le même temps, le marché n'a progressé que de 6,5% en moyenne ce qui veut dire que nous gagnons des parts de marché », ajoute-t-il. Le marché en l'occurrence est celui des systèmes de contrôle d'accès et de traçabilité sans contact.

La PME est un concepteur ainsi qu'un fabriquant de ses solutions, c'est-à-dire les lecteurs et les tags (ou étiquettes) qu'ils lisent, elle revendique un positionnement sur des marchés « exigeant ». En effet, la technologie de radio-identification, désignée sous l'acronyme RFID, s'est développée avec par exemple le paiement sans contact ou les caisses de paiement dans les magasins. « Les acteurs que nous visons sont exigeants à deux titres, soit parce qu'adapter la technologie est un challenge compte tenu des contraintes, soit parce que les process de chacun sont très spécifiques », avance Vincent Dupart. Les utilisateurs finaux des produits sont en effet issus du monde l'aéronautique, de la défense ou encore de l'industrie. Les tags doivent donc résister à des conditions difficiles comme des fortes chaleurs ou des chocs.

Un enjeu de souveraineté

Concrètement, les solutions de STid peuvent notamment s'utiliser pour automatiser et sécuriser une chaîne de production, identifier des spiritueux afin de lutter contre sa contrefaçon, ou encore connaître l'état d'une pièce d'un aéronef afin de savoir quand elle doit être changée. Les utilisateurs finaux diffèrent des clients qui sont, eux, des « intégrateurs de systèmes » comme Bosch, Siemens ou Alcea qui utilisent la brique technologique de STid. « Nous vendons aussi à des distributeurs », complète Vincent Dupart.

Que ce soit pour l'accès ou la traçabilité, la PME défend sa production comme un élément de « souveraineté » à l'échelle européenne, soulignant notamment que ses solutions sont certifiées. « Les concurrents ne se trouvent pas en France, mais plutôt en Asie et aux Etats-Unis », expose le dirigeant. Des concurrents qui proposent des technologies propriétaires, donc pas assez transparentes selon lui alors que l'on parle ici de sécurité. Pour mobiliser sur ce sujet, il a lancé un syndicat des professionnels de ce marché appelé le S.P.A.C pour Smart physical access control. « Ce sujet nous préoccupe depuis toujours, mais à l'époque nous étions trop petits pour nous faire entendre », relate Vincent Dupart qui se félicite de cette démarche « réussie » qui comptabilise désormais une soixantaine de membres.

International et croissance externe

Une approche européenne qui traduit aussi l'importance de l'international chez STid. Aujourd'hui, elle revendique « sécuriser des millions de personnes » à travers le monde. Car si le siège social de STid est à Gréasque, ainsi que la moitié de ses 200 salariés, 50% de ses 30 millions d'euros de chiffre d'affaires proviennent de l'étranger. Une activité qui s'appuie notamment sur plusieurs filiales au Mexique, au Royaume-Uni, aux Etats-Unis et à Dubaï.

L'Europe reste son principal marché, « et le pilier du plan de croissance », mais les Etats-Unis s'avèrent particulièrement intéressants d'après Vincent Dupart. « Le marché est moins mature sur la haute technologie, ce qui signifie que la technologie utilisée et qui devient obsolète devra être changée. De plus, il y a très peu de diversité d'offres avec un acteur principal qui domine la concurrence (HID, NDLR) », explique-t-il. STid espère donc pouvoir imposer sa patte grâce à son avance technologique qui se traduit par une meilleure ergonomie dans l'utilisation. De quoi être moins contraignant est éviter la première des failles : celle humaine.

Pour soutenir sa croissance, la société provençale s'était lancée dans un plan d'investissement pour la période 2021-2026. A l'époque, elle avait ouvert une partie minoritaire de son capital pour sécuriser ce financement. Un plan qui suit son cours : « Nous sommes dans la continuité et il y a eu des opportunités ». En 2023, STid a réalisé ses deux premières opérations de croissance externes de son histoire avec l'acquisition de Springcard et  Unicacces. Dans les deux cas, l'objectif était de récupérer « des activités complémentaires » pour étoffer l'offre. Et poursuivre sa croissance.

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