A Marseille, Panzani investit dans l'une de ses places fortes

La fabricant de pâtes alimentaires, dont le siège social est à Lyon, s'appuie sur deux bassins de productions en France dont l'un est à Marseille. Un véritable écosystème local qui réunit producteurs de blé dur, moulins et une usine pour alimenter la partie sud de l'Hexagone. La cité phocéenne abrite également le centre de recherche de Panzani.
(Crédits : Panzani)

Plat d'étudiant pour les uns, repas familial pour d'autres ou aliment incontournable gustativement pour certains, les pâtes sont dans les assiettes de tous les Français. Plus de 96% en achètent, selon les chiffres des chambres d'agriculture. Un marché sur lequel Panzani occupe une place de leader avec 30% de parts de marché en volume. Malgré son nom à consonance italienne ainsi qu'un logo qui reprend les couleurs du drapeau transalpin, « nous sommes une entreprise française », souligne Albert Mathieu, le PDG de Panzani. La société est en effet née en 1950 sous l'impulsion de Jean Panzani - né Giovanni - dans les Deux-Sèvres. Trois quarts de siècle plus tard, le siège social se situe à Lyon, mais l'entreprise de 850 salariés et 583 millions d'euros de chiffre d'affaires s'appuie sur deux bassins de production en région parisienne et marseillaise.

Cette organisation répond à une logique de zonage. Pour résumer, les distributeurs des paquets de pâtes de la moitié sud de la France sont alimentés par les usines marseillaises. Et la cité phocéenne est une place forte du fabricant de pâtes alimentaires. L'usine située dans le quartier de la Valentine (11e) est le plus important site de production en France. « C'est la plus belle vue de l'entreprise », ajoute avec le sourire Albert Mathieu en pointant les collines pagnolesques visibles depuis le site.

Un poumon marseillais qui bénéficie d'investissements

Au-delà de cette usine de fabrication, Panzani en compte également une à Vitrolles pour la semoule et les graines de couscous des marques Zakia, Le Renard et Ferrero. Marseille abrite également deux des trois semouleries ou moulins de l'entreprise, situées dans le 13e arrondissement et sur le littoral, ainsi que le centre de recherche. Le Crecerpal, pour centre de recherche sur les céréales et les pâtes alimentaires, réunit différents experts pour imaginer les pâtes de demain et aussi vérifier la qualité du blé utilisé.

Des outils sur lesquels le fabricant investit. « Nous augmentons notre Capex à 27 millions d'euros sur 2024, nous donnons un vrai coup de collier », présente Albert Mathieu. Pour l'usine de Marseille, entre 2022 et cette année se sont un peu moins de 20 millions d'euros qui ont été prévus. « Nous avons un plan d'investissement notamment pour remplacer des machines », explique Olivier Ferry, directeur du site. L'usine, qui compte à elle seule 172 CDI, a une production de 88.000 tonnes sur une année, dont 2.000 tonnes de semoule, mais « peut monter à 110 ou 120 000 ». Une capacité globale, mais qu'il faut ensuite décliner par dessins de pâtes, le site de fabrication en possède 37. Le marché semble lui prometteur car malgré la hausse du prix des paquets ces dernières années, « cela n'impacte pas les volumes qui continuent d'augmenter » note Albert Mathieu.

Un écosystème à part entière

Cet écosystème local joue aussi un rôle clef dans le fonctionnement des process de Panzani. « Pour nous la continuité de l'approvisionnement est un élément très important, nous avons toujours un jour et demi de stock », expose le PDG. En plus d'être une entreprise française, le fabricant de pâtes alimentaires revendique un approvisionnement 100% local. En région Sud, il s'appuie sur 125 000 tonnes de blé dur, utilisé pour les pâtes alors que le blé tendre sert pour la farine ou l'alimentation animale,  soit 40 000 hectares sur le territoire.

A l'échelle nationale, Panzani a lancé un cahier des charges de « blé responsable français » qui vise à préserver la biodiversité et cette filière. Car les surfaces de blé dur se réduisent fortement depuis quelques années. « Il n'y a pas de risque de pénurie immédiate, mais il faut anticiper », glisse Albert Mathieu, qui est le principal acheteur de cette variété. Une situation qui pourrait contraindre Panzani à délaisser le blé dur ? « Absolument pas, ce n'est pas notre stratégie », affirme le dirigeant. Un tel revirement reviendrait en effet presque à abandonner les « pâtes alimentaires » dont la dénomination ne peut être utilisée qu'à condition d'utiliser du blé dur.

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