Comment Be Energy veut développer la régénération de batteries et d'huiles

La PME installée dans le Vaucluse redonne « les mêmes capacités que pour du neuf » aux batteries et aux huiles usées par le temps. Sa stratégie consiste notamment à développer ses centres afin de constituer un maillage et être au plus près de ses clients.
(Crédits : Be Energy)

Le déménagement de Be Energy dans de nouveaux locaux montre bien les ambitions de la société avignonnaise. Avec désormais 1.500 m2 d'espace, elle a multiplié par dix sa surface initiale. L'entreprise de 19 salariés n'est pas la seule à croire dans son développement. L'inauguration en présence de nombreux élus et acteurs ou financeurs de la croissance verte laisse deviner les attentes autour de l'activité de la PME, spécialiste de la régénération de batteries et d'huiles. Un positionnement porteur à l'heure où l'empreinte carbone et l'usage de ressources - qui paraissent limitées - sont particulièrement scrutés. « Nous nous situons avant même le recyclage ou le changement d'usage d'un produit usé, nous permettons le réemploi dans une fonction identique », présente Mickaël Balondrade, le directeur général.

Fondée en 2005 par Bertrand Coste, Be Energy était jusqu'en 2014 séparée en deux marques, l'une pour la régénération de batteries et l'autre pour l'huile. Deux parties qui ne sont pas égales, les batteries au plomb représentent la très grande partie de l'activité encore aujourd'hui. Cette catégorie concerne les batteries dites de démarrage pour les voitures ou les bus par exemple, celles de traction pour des chariots élévateurs notamment, et les stationnaires qui servent du repli sur de la téléphonie ou du photovoltaïque.

Créer un maillage

L'intérêt des nouveaux locaux est, dans un premier temps, d'augmenter la capacité de production avec désormais la possibilité d'accueillir jusqu'à 60.000 batteries de démarrage par an et 500 de traction ou stationnaires. Pour les régénérer, Be Energy utilise une machine « qui envoie une onde électrique, elle se transforme en choc mécanique pour dissoudre les cristaux de sulfure de plomb qui se forment avec le vieillissement », détaille Mickaël Balondrade. De quoi redonner « les mêmes capacités que pour du neuf » assure le directeur général. Une méthode qui a déjà séduit Ikea, Carrefour, Volvo Trucks ou encore Avia Partners.

Les clients étant des professionnels de la manutention ou des industriels, les batteries arrivent directement dans les locaux de l'entreprise pour être traitées, bien qu'une machine portable soit possible. « L'objectif est de créer un maillage en France et dans le monde pour éviter les trajets en camion qui amènent et renvoient les batteries », présente Mickaël Balondrade. Ce qui permettrait d'alléger un peu plus encore le bilan carbone de Be Energy mais aussi des entreprises qui lui font appel. Un aspect non-négligeable alors qu'une directive européenne rend la comptabilité extra-financière obligatoire à partir de janvier pour certaines sociétés.

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Internationale et R&D

Pour développer ce maillage, l'entreprise vauclusienne ouvre des centres sous licence, un peu dans l'esprit de franchises. Un « deuxième métier » qui lui permet d'être présente dans une quinzaine de pays sous cette forme comme en Suisse, au Liban ou encore en Corée du Sud. A cela s'ajoutent deux filiales au Sénégal et en Inde. Une présence à l'étranger qui tire largement l'activité puisque l'internationale représente 80% des deux millions d'euros de chiffre d'affaires de Be Energy.

En France, le dirigeant ambitionne notamment d'ouvrir un centre à Paris où se concentrent « de gros acteurs et des volumes importants ». Une étape qui passera par une levée de fonds début 2024. Elle permettra également de pousser les autres types de régénération de Be Energy. Car la particularité est de réunir le traitement de différentes sortes de batteries et des huiles. La PME peut ainsi également traiter la batterie NiCD, similaire au stationnaire mais avec une autre technologie, et NiMH qui concerne les véhicules rechargeables. Cette dernière présente un potentiel important à l'heure où les premiers modèles électriques ou hybrides arrivent en fin de vie et s'entassent dans les casses. « Nous démarrons la commercialisation après deux ans de R&D », pointe Mickaël Balondrade.

Dernier segment à développer, celui de l'huile de moteur ou hydraulique. En France, un pilote vient de se terminer chez Airbus à Toulouse. A l'étranger, plusieurs territoires sont identifiés, particulièrement là où les processus de réemploi ou recyclage n'existent pas. La concrétisation de ces ambitions passera aussi avec la mise en place d'une approche commerciale structurée. Une étape inévitable pour répondre aux attentes.

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