Les roues et systèmes de freinage de Beringer Aero s'envolent à l'international

Le fabricant de roues et de freins installé sur l'aérodrome de Gap-Tallard, dans les Hautes-Alpes, réalise 90% de son activité à l'étranger. Un positionnement qu'elle soutient notamment grâce à une filiale présente aux Etats-Unis.
(Crédits : Beringer Aero)

Pas besoin d'avoir le nez sur les produits de Beringer Aero pour reconnaître la marque. Le rouge anodisé est caractéristique du fabricant de roues et de freins installé à Tallard. Une couleur identifiable et identifiée, qui est bien connue dans le monde de l'aéronautique. Pourtant, la PME de 36 salariés ne s'est concentrée pleinement sur ce secteur qu'à la fin des années 2000. Née en 1985 dans la Loire, l'entreprise démarre alors en se positionnant sur le side-car puis le système de freinage pour des motos de compétition. Des activités qui au grès des années évoluent mais restent à terre, il faut donc attendre presque deux décennies pour que la société se lance dans les airs. « C'était pour un projet de construction d'un petit avion, nous avions réalisé quelques prototypes pour les roues et les freins et cela a suscité de l'intérêt », raconte Claire Beringer, aux manettes de l'entreprise fondée par ses parents depuis 2018.

Cet envol arrive en 2009 avec la vente des activités terrestres pour garder celles qui concernent l'aérien. Un grand virage qui se poursuit par un autre changement important deux annnés plus tard avec le déménagement du siège social 200 kilomètres plus au Sud dans les Hautes-Alpes. Le point de chute est forcément l'aérodrome de Gap-Tallard. Un choix motivé « par la météo » ironise la dirigeante. Si le facteur ensoleillement peut jouer un rôle, c'est bien des considérations économiques qui ont convaincu la direction relate Claire Beringer, qui intégrait l'entreprise familiale à ce moment là : « C'est l'un des rares aérodromes qui ne fonctionne pas avec des autorisations d'occupation temporaire (AOT) donc nous pouvions être propriétaire du terrain ».

Une activité à 90% internationale

C'est donc depuis Tallard, où se trouvent une trentaine de salariés, que Beringer Aero conçoit, certifie, contrôle et assemble ses pièces. « Tout le gros oeuvre est sous-traité dans le quart Sud-Est de la France », précise Claire Beringer. Un centre névralgique dans l'Hexagone pour une activité avant tout internationale. Le France ne pèse que 10% des 7,5 millions d'euros de chiffre d'affaires. Un part qui décline de plus en plus. « L'aéro bashing est très franco-français, c'est dommage », regrette la présidente directrice générale.

Pour l'entreprise haut-alpine, le marché est avant tout américain, la moitié des revenus étant générés outre-Atlantique. Beringer Aero y possède d'ailleurs une filiale de six salariés depuis un peu plus de dix ans. « Avoir une implantation nous permet de mieux servir la clientèle, nous envoyons cinq tonnes de matériel par mois », détaille Claire Beringer.

Les roues et freins s'adressent à toute l'aviation générale, c'est-à-dire des avions allant jusqu'à environ huit tonnes et environ une vingtaine de passagers. Cela concerne aussi bien les planeurs que les ULM, les petits jets ainsi que les drones, sans qu'un modèle ne domine les ventes. Les clients sont eux dans la grande majorité des constructeurs comme Cirrus Aircraft ou encore Pipistrel.

Le non certifié favorise la R&D

Beringer Aero se positionne aussi bien sur le certifié, qui répond à des normes et des agréments, qu'au non certifié. Les acteurs historiques du marché privilégient le premier compte tenu des volumes qu'il représente. Chez la PME haut-alpine, il représente les deux tiers du chiffre d'affaires, mais la seconde catégorie par définition moins rigide réglementairement « permet de réaliser de la recherche et développement ». C'est par ce biais que l'entreprise installée à Tallard a pu se faire une place sur un marché où la nouveauté et l'innovation sont rares.

« Nous possédons 16 brevets internationaux », avance Claire Beringer. « Nous axons nos améliorations sur la qualité et la sécurité, cela peut être l'amélioration de la distance de freinage ou sa fiabilité par exemple », enchaîne-t-elle. Pour ses futurs développements, l'entreprise scrute notamment l'évolution des taxis aériens, qui génèrent aujourd'hui des investissements massifs.... À l'étranger principalement.

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