
Spécialisée dans la fourniture pour la restauration, précisément les brasseries, les restaurants, les plages... Cash Alimentaire du Sud-Est s'est d'abord installé sur le segment BtoB devenant le grossiste pour de nombreux établissements, faisant ainsi le choix de ne pas adresser un autre secteur, celui, plus complexe, des collectivités. « Nous avons les produits adaptés pour la clientèle de la restauration », explique Christophe Tripodi, son directeur général. « Nous faisons le frais, l'épicerie, l'hygiène, le surgelé, les fruits et légumes... Nous essayons d'apporter le maximum de produits à tous nos clients ».
De l'enjeu des négociations
Cash Alimentaire du Sud-Est qui n'ignore pas les enjeux de transition alimentaire, une évolution dans la façon de manger et dans les demandes qui se constatent, dit Christophe Tripodi, « plutôt au niveau du particulier. En restauration, les plats basiques comme le hamburger, les pâtes, la pizza sont toujours autant demandés ».
Côté fournisseurs, c'est souvent le Made in France et le made in régions qui priment voire le Made in Italie pour les produits d'origine transalpine et même le made in Belgique « pour les frites » ainsi qu'en Espagne.
Président du syndicat des grossistes alimentaires des Alpes-Maritimes, Christophe Tripodi évoque les négociations de prix, une étape majeure pour la profession que se tient - a contrario de la grande distribution - chaque début d'année civile. « La grande distribution est beaucoup plus forte, plus puissante que nous, nous avons donc besoin de négociations plus pointues. Nous sommes les dirigeants de nos entreprises et donc n'avons pas la même façon de négocier qu'un acheteur. Mais nous connaissons notre métier et obtenons peut-être de meilleurs prix que les autres ». L'inflation, évidemment, a pesé sur les conditions de prix l'an dernier mais « désormais les prix diminuent par rapport à la grande distribution. Nous n'avons pas les mêmes process de négociation, la grande distribution entament les négociations en avril quand pour nous, c'est début janvier. Nos baisses ont donc déjà été répercutées ». Une répercussion « normale » pour Christophe Tripodi, qui explique être davantage dans une relation de partenariat plus que de client/fournisseur.
Les circuits courts, une volonté des clients mais une réalité possible ? Pas vraiment, tempère Christophe Tripodi rappelant que le prix demeure plus élevé en circuit court et que cela crée une forme de dissuasion qui ne favorise pas le recours à la production locale.
Concurrence déloyale et logistique, les défis de la proximité
Si son cœur de métier est la fourniture de gros pour la restauration, Cash Alimentaire du Sud-Est s'est aussi tournée vers le BtoC en ouvrant des boutiques en centre-ville. Un choix que son directeur général explique par la volonté de mettre à disposition de ses clients des points relais afin de leur offrir la possibilité de se dépanner. « Comme nous sommes grossistes, demi-gros et détaillant, nous avons également ouvert notre marché aux particuliers, qui achètent au prix de gros des produits de haute qualité à bas prix ».
La proximité avec l'Italie étant une caractéristique des Alpes-Maritimes, le secteur fait face, assez inévitablement et assez logiquement, à une concurrence transfrontalière, ce que déplore le président du syndicat des grossistes alimentaires, soulignant une concurrence pour le coup perçue comme déloyale. « Nos charges en France sont plus importantes que celle de nos voisins italiens. Nous n'arrivons pas à les concurrencer » dit Christophe Tripodi, indiquant que c'est la notion de service qui permet de faire la différence.
Invisible pour le particulier mais vrai sujet de préoccupation qui vient heurter les business-modèles, la mise en place des Zones à Faibles Emissions (ZFE) obligent les entreprises à revoir leur chaîne logistique. Concernant Cash Alimentaire du Sud-Est, c'est à Transcan, société basée à Carros, que la PME niçoise va déléguer sa livraison de proximité.
Replay ici
Un invité économique chaque semaine
Pour rappel, depuis novembre 2021, La Tribune et BFM Nice s'unissent pour proposer chaque semaine une chronique éco, baptisée Marseille Business, qui décrypte l'économie du territoire, ses enjeux, ses défis, les réussites et les problématiques. Tous les mardis, un invité vient apporter son éclairage sur une thématique précise.
BFM Nice Côte d'Azur est à retrouver sur le canal 31 de TNT régionale et sur les box au canal 285/518 (SFR) et 360 (Bouygues).
La chronique est animée par Celine Moncel pour BFM Nice et Laurence Bottero, rédactrice en chef du bureau Provence Alpes Côte d'Azur du quotidien économique La Tribune.
Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !