
C'est l'un des derniers fabricants français de luminaires et il est farouchement partisan du Made in France. Ce qu'appuie la part du chiffre d'affaires généré par les productions réalisées en interne, de l'ordre de 48% en 2023 contre à peinte 12% en 2018, date du rachat de cette PMI basée à Contes, par Richard Barbett.
C'est d'ailleurs cette volonté de remettre un appareil de production au goût du jour, de le restructurer qui a décidé cet ancien entrepreneur venu du secteur du jouet et alors installé en Auvergne-Rhône-Alpes d'opter pour le Sud et l'industrie. « Ce qui m'intéressait c'était un projet de reprise d'entreprise, avec un outil de production, une histoire, et une entreprise un peu endormie. C'est ce que nous avons trouvé auprès d'Aluminor », raconte Richard Barbett.
Réindustrialiser, combat quotidien
Aluminor qui est née dans les années 50, créée par un industriel, « un peu Geotrouvetout », dont les brevets sont encore aujourd'hui utilisés dans le monde des luminaires, souligne Richard Barbett. Ce sont ses prédécesseurs qui font, comme beaucoup d'industriels alors, le choix de délocaliser majoritairement la production en Chine.
Mais voilà la PMI basée à Contes de nouveau sur le chemin du Made in France dès 2018. On ne parle pas alors de réindustrialisation ni même trop d'industrie. Désormais, c'est une priorité nationale. Est-ce pour autant aisé de réindustrialiser ? « C'est un vrai combat quotidien. Il faut convaincre les partenaires financiers, les partenaires locaux que nous avons une activité noble, que nous n'allons pas polluer ».
Richard Barbett qui reconnaît que si des aides existent, les dossiers à remplir pour y prétendre sont « souvent complexes ». Cependant, « nous avons été bien accompagnés par la Région Sud ». Notamment pour ce qui est de la rénovation de ses bâtiments - dont elle est désormais propriétaire - ce qui « nous permet de gagner en efficience énergétique et industrielle ».
Entreprise à mission, un « challenge »
Aluminor qui pousse jusqu'au bout sa vision d'une PMI entièrement tournée vers la RSE, au point d'être depuis quelques mois, entreprise à mission. Un choix qui n'est pas anodin car il oblige l'entreprise, la structure, ce qui peut aussi être rapidement (trop) contraignant.
« Cela est un vrai challenge pour une entreprise de notre taille », avoue Richard Barbett, Aluminor employant 19 salariés. « Mais réindustrialiser, produire, sans donner un sens à l'entreprise c'était à l'opposé de nos valeurs », ajoute le président de la PMI azuréenne. Parité hommes/femmes, parité salariale, insertion... sont des points sur lesquels Aluminor s'est engagé. « C'est le rôle que doit jouer l'entreprise sur le territoire ».
Tout cela « donne du sens à l'entreprise » et ne se révèle pas anodin dès lors qu'il faut attirer les talents. Aluminor qui, précisément, recrute trois collaborateurs dont un collaborateur pour le bureau d'études et un collaborateur pour les achats.
Le Made in France est aussi un atout à l'international mais, prévient Richard Barbett, il faut se méfier de la Chine qui peut être très réactive sur la production de modèles attrayants. « A nous d'être plus réactifs ». Et encore plus capable de déployer son ingéniosité dans la personnalisation et le sur-mesure.
Présente à l'export, en Europe, au Bénélux, en Espagne et en Italie, Aluminor voit 18% de son chiffre d'affaires être réalisé à l'international. La PMI est positionnée sur quatre segments, les distributeurs de matériel de bureau, la décoration (BHV), l'hôtellerie et la vente directe via son site internet marchand. « Aluminor dans dix ans aura doublé de taille », promet Richard Barbett, désireux de voir la France « redevenir un pays industriel ».
Replay ici
Un décideur économique, invité chaque semaine
Pour rappel, depuis novembre 2021, La Tribune et BFM Nice s'unissent pour proposer chaque semaine une chronique éco, baptisée Marseille Business, qui décrypte l'économie du territoire, ses enjeux, ses défis, les réussites et les problématiques. Tous les mardis, un invité vient apporter son éclairage sur une thématique précise.
BFM Nice Côte d'Azur est à retrouver sur le canal 31 de TNT régionale et sur les box au canal 285/518 (SFR) et 360 (Bouygues).
La chronique est animée par Celine Moncel pour BFM Nice et Laurence Bottero, rédactrice en chef du bureau Provence Alpes Côte d'Azur du quotidien économique La Tribune.
Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !