Après la GMS, Areco se tourne vers les applications industrielles

Spécialisée dans la nébulisation à ultrasons, l’entreprise basée à Grasse se diversifie vers le secteur industriel où sa technologie, qui génère un brouillard extrêmement fin, permet d’optimiser les process, notamment en termes d’économie d’eau.
(Crédits : DR)

Après s'être fait un nom dans le monde de la GMS (grande et moyenne surface), Areco s'intéresse et intéresse les applications plus industrielles. Pour preuve, la part que pèse ce segment de marché dans l'activité de l'entreprise grassoise spécialisée dans la nébulisation à ultrasons croît de 30 à 40% chaque année depuis trois ans. "Elle est passée de 500.000 euros de chiffres d'affaires à plus de 2,5 millions d'euros", indique Michel Gschwind. Qui entend bien poursuivre sur cette dynamique.

Il faut dire que le cofondateur de la société, née en 1998, opère là une sorte de retour aux sources. Ancien des Mines de Sophia Antipolis, c'est au sein du laboratoire IMRA Europe du groupe japonais Toyota qu'il a contribué à développer la technologie qu'il s'efforce depuis de déployer. Celle-ci permet, en faisant vibrer l'eau à haute fréquence, de générer un brouillard extrêmement fin. Une solution imaginée à l'origine pour améliorer la climatisation des voitures, le confort des passagers et les économies d'énergie, qui a finalement fait ses armes dans les caves à fromage et à vin... avant de servir depuis les années 2000 les rayons frais des supermarchés, et notamment ceux des fruits et légumes dans le but d'éviter que ces derniers s'abîment trop vite. Avec succès. Environ 6.000 magasins sont équipés en France. Ils sont 2.000 dans le monde. La PME de 155 personnes a ainsi engrangé en 2022 un chiffre d'affaires de 17,5 millions d'euros.

Le textile en ligne de mire

"Nous avons quitté les applications industrielles il y a une vingtaine d'années, mais ce marché existe toujours et ne dispose pas de solutions nouvelles développées", remarque le dirigeant. Lequel a donc relancé des solutions pour l'agro-alimentaire - les fromageries par exemple - mais aussi pour le textile, un secteur à la peine en France si l'on excepte son volet tissage, protégé et sauvegardé par le marché du luxe puis celui du textile technique. "Plus c'est technique, plus les tissus ont besoin d'humidité afin de diminuer l'électricité statique qui casse les fibres. Or, les humidificateurs globaux qui humidifient l'ensemble des ateliers ne sont pas optimum", explique Michel Gschwind.

D'où le projet mené par Areco, la région Rhône-Alpes et Unitex (syndicat des textiles) pour développer des solutions adaptées aux métiers et aux tissus tissés afin d'améliorer la qualité des produits - et ainsi respecter les taux de défauts imposés, très bas dans le domaine du luxe - et allonger leur durée de vie. "De nombreux autres secteurs potentiels existent pour l'humidification industrielle comme le bois, le carton, les étiquettes, l'imprimerie, la peinture où l'enjeu est à la fois qualitatif et économique, notamment en termes d'utilisation d'eau. Avec nos solutions, nous venons optimiser le process en pilotant le besoin et donc la quantité d'eau utilisée".

Les contenants réemployables

Si les applications industrielles apparaissent comme l'un des principaux leviers de croissance de la PME, celle-ci n'en n'oublie pas pour autant son marché historique. Qu'elle entend pousser à l'export, elle qui dispose déjà de filiales en Allemagne, aux Etats-Unis et en Australie. Autre axe de développement, l'innovation pour laquelle l'entreprise consacre entre 8% et 10% de son chiffre d'affaires annuel. A cet égard, Areco s'est distingué lors des derniers Perifem Awards (qui récompensent les innovations dans le secteur de la GMS), dans la catégorie Transition écologique, avec son BYOC 100 (pour Bring Your Own Containers with 100% safety).

Développée en partenariat avec la société Claranor, basée à Avignon, cette machine de désinfection par UV des contenants réemployables est actuellement en phase de test chez Super U et bientôt, Intermarché. Cette technologie permet aux consommateurs d'emmener leur contenant en magasin, et aux magasins de limiter l'utilisation de plastique à usage unique dans les rayons traditionnels, et ce en toute sécurité sanitaire. Un impératif pour les enseignes qui veulent intégrer ces rayons très appréciés des clients dans leur offre vrac qui d'ici à 2030, en vertu de la loi Climat, devra occuper 20% de la surface totale des magasins de plus de 400 m². Une réglementation qui pousse "toute la chaîne de l'hygiène à réfléchir à la mise en place de solutions techniques dédiées au réemploi des contenants" et sur laquelle Areco se positionne en aval.

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