Avec un nouveau directeur général aux manettes, quel développement pour le confiseur François Doucet  ?

Installée à Oraison dans les Alpes-de-Haute-Provence, cette PME a toujours fait le choix de matières premières locales - gages d'une meilleure qualité gustative - dans la composition de ses pâtes de fruits et chocolats pralinés. Une promesse que veut maintenir, malgré le contexte inflationniste, Jonathan Leys, nouveau directeur général de l'entreprise. Ce dernier mise en outre sur une plus grande automatisation des procédés de conditionnement, sur la réduction de la pénibilité au travail et sur l'accroissement des capacités de production.
(Crédits : DR)

Le circuit court (et local) au service du goût. Voilà la promesse de laquelle naît François Doucet en 1969. François et Maggy Doucet quittent alors Montargis pour Oraison, dans une région où se dressent des hectares d'abricotiers, de pommiers et d'amandiers. En installant leur outil de production tout près de ces vergers, ils sont en mesure de transformer en pâtes de fruits des fruits mûrs à point, ce qui leur permet, malgré des rendements moindres, de se distinguer de leurs concurrents par la qualité de leur offre. De sorte qu'aujourd'hui, 85 % des fruits transformés sont français, et 75 % sont provençaux.

Le goût des matières premières locales, c'est aussi ce qui attire Jonathan Leys jusqu'à la direction générale de François Doucet, de même que le savoir-faire acquis tout au long des décennies par cette PME de 87 salariés.

L'agroalimentaire est un domaine que Jonathan Leys connaît bien, lui qui a occupé le poste de directeur général dans des industries spécialisées dans la boulangerie industrielle ou le snacking, de Londres à Aubagne. Et au-delà de l'intérêt qu'il porte à l'égard des produits de François Doucet, il est enthousiaste face aux perspectives d'évolution qu'esquisse l'agrandissement déjà prévu (environ 3.000 m²) du site, l'entreprise ayant atteint ses capacités de production en matière de pâtes de fruits.

Vers plus d'automatisation

Mais avant de diriger la PME, Jonathan Leys veut prendre le temps de s'immerger dans l'entreprise, et plus particulièrement dans sa production. « Je suis arrivé le 5 décembre dernier comme intérimaire en production pour bien comprendre les process de travail avec les équipes et mieux connaître les produits. Puis j'ai pris mes fonctions de directeur général le 9 janvier».

Cette courte expérience lui permet de distinguer quelques points à améliorer. A commencer par le conditionnement. « Sur cette étape, on a beaucoup moins de valeur ajoutée. Il faut automatiser les process qui sont pour le moment réalisés de façon très manuelle ». En particulier sur les marques les plus accessibles en matière de prix (Ateliers Doucet, Les Confiseries de Marion et les produits sous marque de distributeur), la marque premium pouvant continuer à être emballée à la main. « Sur les produits en marque de distributeur, cela est indispensable car nous nous trouvons dans un contexte de guerre des tarifs avec des clients exigeants. Nous commencerons donc à automatiser une partie du conditionnement dès cette année ».

Ses premières observations l'ont aussi alerté sur le besoin de fidéliser les salariés. « Nous dépensons beaucoup d'argent pour les intérimaires car nous avons des difficultés à recruter de manière pérenne ». L'entreprise compte ainsi une vingtaine d'intérimaires en plus de ses 87 salariés. « Nous avons beaucoup de postes ouverts ». Des postes dont l'enjeu est aussi de réduire la pénibilité. « Nous travaillons sur des projets visant à limiter le port de charges lourdes ». En particulier lorsque cela s'inscrit dans des tâches répétitives. « On réfléchit à utiliser des machines, des robots ou des bras robotisés qui pourraient assurer ce port de charges ».

Autant de façons d'optimiser l'outil de production avant la construction de son extension attendue pour janvier 2026. Essentiel pour parvenir à honorer une demande pour l'heure supérieure à l'offre en ce qui concerne les pâtes de fruits, très plébiscitées sur le marché national.

De développer à l'export et dans les magasins spécialisés


A l'international, ce sont
à l'inverse les chocolats de la marque François Doucet qui suscitent le plus de gourmandise. « L'export fonctionne bien », assure le directeur général qui prévoit de participer à plusieurs salons dans les prochaines semaines, notamment à Dubaï afin de cibler le Moyen-Orient. « Nous cherchons aussi des accords avec la Suisse ». L'export représente pour l'heure 10 % du chiffre d'affaire, chiffre qui s'élève au total à 10 millions d'euros. L'ambition est d'atteindre 15 à 16 millions dans les prochaines années.

D'ici là, l'entreprise prévoit d'étoffer sa gamme, en particulier dans le domaine du chocolat. Des nouveautés sont ainsi annoncées pour septembre, moment de la sortie de son catalogue. Elles auront notamment vocation à soutenir le développement de la marque Ateliers Doucet créée en 2021 pour s'adresser au marché des magasins spécialisés, intermédiaire entre François Doucet et Les Confiseries de Marion. Pesant pour l'heure entre 5 et 6 % du chiffre d'affaire de l'entreprise, « cette marque a pris mais pas suffisamment. Il nous manque encore des contacts et des capacités de production ». Parmi les cibles sur ce marché : les jardineries notamment, qui, de l'avis de Jonathan Leys, « se portent très bien ».

Reste à tenir bon face à la hausse des coûts de production : gaz, électricité, emballages mais aussi sucre, amandes et autres fruits. « Nous avons difficilement dû répercuter ces coûts sur nos tarifs ». Pas question néanmoins de baisser en gamme, en particulier sur l'approvisionnement. « On aurait pu se reporter sur des amandes californiennes beaucoup moins chères ou sur des fraises de Serbie ». Mais cela aurait un renoncement à ce qui a toujours fait l'attrait de François Doucet : l'ancrage local de ses saveurs.

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