Hoopiz, la fintech qui démocratise la gestion du crédit client auprès des PME et qui ne veut pas (forcément) devenir une licorne

Spécialiste du crédit management, la fintech basée à Cannes propose une solution permettant aux PME et ETI de développer en interne une gestion efficace du poste client et de ses risques. Une approche généralement réservée aux grands comptes qu’il convient donc de démocratiser en France d’abord, puis en Europe où la startup entend bien prendre le leadership dans les cinq ans.
(Crédits : DR)

Il est des moments plus propices que d'autres. Pour Hoopiz, le contexte économique actuel semble particulièrement porteur. Il faut dire que la fintech basée à Cannes est spécialisée dans le crédit management, comprendre "la gestion du crédit client, des risques et du recouvrement", explique Stéphane Goffinon, son dirigeant et co-fondateur. Directeur de l'Observatoire national du crédit management, il se présente comme un "multirécidiviste du lancement de projets dans ce domaine" qu'il contribue depuis trente ans à "évangéliser".

Née en 2019, Hoopiz vient donc synthétiser cette longue expertise avec la volonté de démocratiser cette approche, aujourd'hui réservée aux grands comptes, auprès des PME et ETI. "Les planètes sont alignées, reprend-il. Les entreprises ont bien compris que la bonne gestion du poste client, c'est le nerf de la guerre pour qui veut une trésorerie à flot. Et ce, dans un contexte de réflexion sur la digitalisation, l'efficience, la productivité, la nécessité de faire plus avec moins...". D'où l'ambition de la jeune pousse qui s'est fixée comme objectif "d'être leader européen sur cette cible dans les cinq ans".

CRM financier

Dont acte ! La plateforme Hoopiz est dédiée à la gestion des relations financières clients. A l'image d'un CRM financier, elle présente un environnement complet et modulaire pour gérer tout ou partie du cycle "order to cash" (de la prospection à l'encaissement), connecté au système d'information de l'entreprise et à l'écosystème (assureurs crédits, factors, spécialistes du recouvrement...) avec lequel elle travaille. "Avec notre solution, nous offrons trois grandes familles fonctionnelles, détaille Christophe Goffinon : l'aide au pilotage, la gestion des retards de paiement et litiges, et la gestion du risque client et de sa sécurisation".

Testée durant un an par cinq entreprises early adopters, la solution est disponible depuis l'automne 2021 et revendique près de 200 clients. Essentiellement des entreprises BtoB, positionnées dans l'industrie (bois, textile, industrie lourde), le commerce de gros et le service. La jeune pousse séduit aussi le marché BtoC et compte parmi ses références l'enseigne Effy, spécialisée dans les travaux de rénovation pour les particuliers. De belles PME, voire ETI, puisque la majorité fait, selon le dirigeant, entre 10 et 200 millions d'euros de chiffre d'affaires, avec un pic entre 50 et 100 millions d'euros. "Ce sont des entreprises qui ont de vrais enjeux autour des retards de paiement, qui ont recours à des services financiers mais qui n'ont pas d'outils internes leur permettant d'être efficaces".

En attendant la Série A

Pour tenir ses objectifs, Hoopiz a bouclé cet été un nouveau tour de table d'un montant de 1,2 million d'euros auprès de plusieurs business angels dont Angel's Bay Invest, du fonds d'investissement Créazur (Groupe Crédit Agricole), de Bpifrance et de Région Sud Investissement. C'est le troisième tour de table de la fintech qui a donc réuni au total 2,2 millions d'euros en trois ans. L'idée : "Atteindre le seuil de rentabilité dès cette année pour préparer une série A dans les meilleures conditions possibles", souligne le dirigeant. Qui déroule donc une feuille de route axée sur la communication, afin d'asseoir sa notoriété, la diversification de son réseau d'apporteurs d'affaires, aujourd'hui composé majoritairement de courtiers en assurance entreprise, qu'il s'agit d'ouvrir aux éditeurs de logiciels, sans oublier les premières incursions à l'export.

Et les TPE ?

Si la startup de 14 personnes entend dépasser 10 millions de revenus dans les trois ans, son dirigeant prévient néanmoins : " Nous sommes sur un marché de niche régi par l'offre, pas par la demande. Le leader européen fait entre 25 et 30 millions d'euros de chiffre d'affaires, le leader mondial, dans les 100 millions. Nous n'avons donc pas vocation à devenir licorne." A ce stade ! Un PoC (proof of concept), en préparation, pourrait en effet changer la donne. Il vise à adapter la plateforme aux TPE et donc à rendre le marché visé beaucoup plus vaste. Mais ça, c'est une autre histoire...

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