Methalcyon, le projet qui plaide pour créer une vraie filière de méthanisation dans le Sud

La plateforme de compost Alycon prépare un projet d'unité de production de biogaz à partir de déchet organisation dans le Vaucluse. Une filière très peu présente dans la région, qui pourrait se développer avec l'obligation légale de trier ce type de résidus à partir de l'année prochaine.
(Crédits : Methalcyon)

A l'heure où les questions autour de l'énergie se posent de plus en plus dans le débat public, les différents moyens de production gagnent en notoriété. C'est le cas de la méthanisation, qui pour résumer est un procédé qui consiste à obtenir du biogaz à partir de déchets organiques. Une méthode qui se développe de manière générale, mais peu en Provence-Alpes-Côte d'Azur qui est la région qui compte le moins d'unités de production, moins de 25, selon l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie).

Un défi auquel décide de s'attaquer Cindy Coq, Benjamin Favalier et Jérémy Lacousse avec le projet Methalcyon à Mondragon, dans le Vaucluse. Jusqu'à présent, le manque de ressources issues de l'agriculture ne rendait pas viable une telle infrastructure dans la région. Mais à partir du 1er janvier 2024 la collecte des déchets biodégradables sera obligatoire. Ce qui signifie une nouvelle organisation pour les récupérer de la part des collectivités. "C'est ce qui permet d'avoir un processus viable", commente Cindy Coq.

La dirigeante a eu le temps d'observer la mise en place de la méthanisation dans d'autres régions. Elle est en effet directrice d'Alcyon, une plateforme de compost basée à Bollène, dans le Vaucluse, et présidente de l'association des agriculteurs composteurs de France. La méthanisation y est vite devenue un sujet. "Je regardais avec envie des adhérents être des méthaniseurs", glisse-t-elle.

Un projet "de territoire"

Le projet n'en est aujourd'hui qu'à ses prémices. "Nous espérons lancer l'activité en 2025", avance Benjamin Favalier. Methalcyon ambitionne de traiter 16.000 tonnes de déchet par an, avec une répartition presque équivalant entre origine agricole, avec les résidus de culture ainsi que les couverts végétaux, ceux issus de l'industrie et des ménages. Côté production de gaz, Cindy Coq avance "l'équivalent d'une ville de 5.000 habitants" avec un prix compétitif compte-tenu du contexte international. Un volume qui marque la volonté d'Alycon, qui exploitera l'unité, de proposer un projet "de territoire".

Comme souvent pour ce type de site, certains riverains voient d'un mauvais œil l'installation de cette infrastructure. "Nous réalisons des concertations en mairie, c'est une démarche volontaire pour répondre aux différents interrogations", plaide Cindy Coq. En observant ce qui se passe dans d'autres régions, comme en Bretagne un territoire particulièrement concerné, où des méthaniseurs posent différentes nuisances, elle juge avoir du recul sur ces situations. "Il y a des situations extrêmes, mais les exploitations problématiques sont souvent celles gérées par des industriels qui n'ont pas les mêmes objectifs que des agriculteurs", pointe-t-elle.

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Convaincue, Cinq Coq estime essayer les plâtres : "Nous sommes les premiers à nous lancer dans une région où la méthanisation n'est pas très développée". Une situation qui fait écho à ce qu'elle a connu plus jeune. "Mon père était agriculteur et a créé Alycon en 1996 pour réduire la fertilisation chimique et s'appuyer sur la matière organique", raconte celle qui rejoint la société depuis 18 ans. A l'époque, "mon père a été critiqué mais presque 30 ans plus tard, on se dit qu'il est heureux qu'il se soit lancé".

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Commentaires 2
à écrit le 14/02/2023 à 15:36
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OK pour la méthanisation sous réserve de zéro rejet dans l'environnement, je pense au disgesta. Ces installations doivent être abordées comme des usines chimiques.

à écrit le 14/02/2023 à 13:38
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On sent bien que le monde d'avant veut maintenir ses prérogatives sur le monde d'après sans se remettre en question ! Donc continuer dans les mêmes erreurs comptables, entre autres ! ;-)

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