Apollinaire.com, la plateforme qui milite pour une mode made in France

Co-fondatrice de la place de marché basée à Nice, cette ancienne directrice financière promeut avec enthousiasme la mode de fabrication française qu’elle entend rendre désirable et visible, tout en soulignant l’engagement économique, social et sociétal qu’un tel achat induit.
(Crédits : DR)

Se vêtir de fabrication française, c'est un acte engagé", estime d'emblée Caroline Poupart Ses sujets de prédilection ? La place des femmes dans la société, la mode et le made in France. Mélangez le tout et vous obtenez Apollinaire.com, une place de marché dédiée aux vêtements et accessoires pour femme, homme et enfant uniquement dessinés et fabriqués en France. Mise en ligne en septembre 2022, la plateforme vise à rendre la mode de fabrication française visible et désirable. Désirable par le style, par la qualité, mais aussi par "les impacts économique, social, sociétal, culturel et écologique qu'elle génère". Autrement dit, s'habiller français n'a rien de neutre, c'est même un acte militant. Et il s'agit de le faire savoir.

Question de confiance

A cet égard, Caroline Poupart maîtrise son argumentaire. Il faut dire que cette ex-directrice administrative et financière n'en est pas à son coup d'essai. C'est elle qui a créé, il y a quatre ans au sein de l'Association des Directeurs Financiers et Contrôleurs de Gestion (DFCG) Côte d'Azur, le club DFCG au Féminin. L'idée : recevoir des femmes de talents et d'influence afin qu'elles partagent leurs expériences et encouragent les femmes à prendre confiance en elles, un des éléments indispensables, selon la dirigeante, pour arriver à l'égalité femme - homme. C'est cette même confiance qui lui a permis à l'aube de ses 40 ans de s'engager dans "la grande aventure entrepreneuriale". Sans transiger avec ses valeurs.

Soutenir l'entrepreneuriat

"Quand on s'habille de fabrication française, on défend d'abord les droits de l'Homme en général, de la femme en particulier. Ce sont elles qui ont été les premières victimes de la désindustrialisation massive de la fin du XXe siècle. Il s'agit donc de soutenir la création d'emplois locaux, l'entrepreneuriat et notamment l'entrepreneuriat au féminin car même si l'on entend beaucoup d'hommes parler du made in France, ce sont les femmes en grande majorité qui le font », affirme-t-elle. Autre point souligné par Caroline Poupart, la sauvegarde du patrimoine culturel, ce savoir-faire artisanal qui s'est peu à peu délité concomitamment à la fermeture des ateliers de production textile. Sans parler de l'impact écologique limité grâce au développement d'une activité locale.

70 marques triées sur le volet

De pop-up stores en pop-up stores, auxquels s'ajoute une communication digitale qu'il conviendra de renforcer, tel est le message qu'elle délivre avec son associée, Virginie Meerloo. "Je suis persuadée que l'on peut défendre des valeurs profondes et sérieuses dans la joie et la bonne humeur, sans culpabiliser quiconque", affirme-t-elle. L'achat sur Apollinaire revêtant un caractère "hyper satisfaisant", avec l'idée de "faire partie d'un mouvement, de soutenir quelque chose qui va dans le bon sens tout en se faisant plaisir". C'est ce qui ressort des premiers retours de la clientèle cible, CSP+, entre 30 et 50 ans, qui trouve sur la plateforme près de 70 marques, la plupart DNVB, répondant aux critères de style, de qualité et de fabrication française, "non pas au sens des douanes, précise-t-elle, mais qui assemblent 100% du produit en France".

Seconde main

Reste désormais à pérenniser l'entreprise, basée à Nice, notamment en travaillant sur la visibilité pour laquelle une levée de fonds est en cours. "Après Nice et Paris en 2022, nous entamons une tournée de pop-up à travers la France au sein des Galeries Lafayette de Nantes et Toulouse, au premier trimestre 2023, de Biarritz, cet été". L'objectif : atteindre 2 millions d'euros de chiffre d'affaires pour l'exercice en cours. "Il s'agit aussi d'enrichir notre offre avec des nouvelles marques, dont certaines leaders de la fabrication française, qui nous permettraient de proposer, toutes ensemble, un collection complète". A moyen terme, l'accent sera mis sur la création de plateformes intégrées complémentaires. La première dédiée à la seconde main, afin de rendre plus accessible le made in France. "Cela ne veut pas dire moins cher, relève-t-elle. Bien souvent, le made in France n'est pas suffisamment cher car tout le monde n'arrive pas à gagner sa vie sur la chaîne de production". La seconde visera l'export et plus particulièrement le marché nord-américain où l'image du savoir-faire à la française pourra justifier de marges supérieures.

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