Spécialiste de la formation de drone, Patrolair se lance dans le logiciel... et la R&D

La startup basée à Aix-en-Provence s'est lancée sur le marché des aéronefs sans équipage par le biais de la formation. Elle évolue désormais en proposant un logiciel en tant que service pour suivre l'utilisation et la gestion des drones. Un virage commercial, mais aussi structurel puisqu'elle crée en parallèle sa branche R&D.
(Crédits : Patrolair)

Leur bruit assez caractéristique est désormais bien connu. Les drones qui se promènent dans le ciel se font une place de plus en plus importante. Un développement, que Thierry de Boisvilliers et Antoine Fleischmann ont pu observer. Ces deux anciens salariés d'Airbus Hélicopters ont travaillé sur une étude pour l'OTAN portant sur la liaison entre les drones et les hélicoptères. Le sujet a donné envie au premier de lancer Patrolair, pour former les télépilotes. Le deuxième l'a rejoint quelques mois plus tard pour "développer en parallèle un logiciel de gestion" raconte l'intéressé.

Fondée en novembre 2020, la startup hébergée au technopole de l'Arbois à Aix-en-Provence se positionne d'abord comme "un centre de formation" orienté sur les missions de drone précises dans le secteur de la sécurité ou cartographie. "Nous avions commencé avec la police, mais la loi limite leur recours aux drones", glisse Antoine Fleischmann. Finalement, c'est vers la montagne que se tourne désormais Patrolair. Sur les pistes de ski de Val Thorens, en Savoie, les drones commencent à s'utiliser pour rechercher des victimes. "Il y avait une envie de se professionnaliser, nous avons formé une première équipe de pisteurs dronistes", détaille le dirigeant.

"Appliquer les règles de l'aéronautique"

Une première approche qui a séduit puisque les petits aéronefs sans équipage devraient même intégrer le centre de formation dédié à la montagne pour cette partie des Trois Vallées, qui regroupe Val Thorens, les Ménuires et Saint-Martin-de-Belle-Ville. Pour Antoine Fleischmann, implanter une école de drone "est en plein dans ce que l'on sait faire" à savoir "accompagner de A à Z une entité qui créé une cellule de drone".

A la vue du développement de l'usage des drones, le marché semble porteur. Aujourd'hui, Patrolair se positionne sur la segment de la montagne, mais à l'avenir la mer et l'agriculture sont aussi des cibles de potentiels clients. Surtout, le duo d'entrepreneur veut "y appliquer les règles de l'aéronautique" en s'appuyant sur leur expérience. La jeune pousse analyse le besoin pour d'abord conseiller sur le choix du matériel. Les drones peuvent posséder des caractéristiques très différentes, comme le zoom ou une caméra thermique. Viens ensuite le temps de la formation et aussi de la partie administrative. "C'est là que notre connaissance prend son sens" car il faut suivre un protocole pris pour obtenir une autorisation permanente pour voler.

Le lancement d'un logiciel de gestion

C'est en démarrant cette activité, une quinzaine de formés en 2022, que Patrolair s'est rendu compte de l'absence d'outil de gestion. Raison pour laquelle, elle est sur le point de commercialiser son logiciel baptisé UAVSUITE sous la forme de Saas. Testé depuis cet été, il s'appuie sur une application mobile UAV Log et web UAV Safe afin de relier le terrain et l'administratif global. Le premier accompagne le pilote en opération alors que le deuxième permet une gestion plus globale. "Nous avons misé sur une interface très simple", note Antoine Fleischmann qui espère bien sûr convaincre un maximum des 12.000 dronistes.

"Cela permettra de générer de la data en enregistrant tout ce qui se passe durant une opération et donc de faire évoluer le process. C'est la méthode de base dans l'aéronautique qui s'appuie sur les accidents", développe le dirigeant. La donnée représente également une valeur en tant que telle, notamment pour des constructeurs qui voudraient suivre la vie de leur produit.

La startup regarde d'ores et déjà du côté de l'international, plus particulièrement vers les Etats-Unis où elle a déjà un représentant sur place. En parallèle, elle crée sa branche de recherche et développement avec en ligne de mire la cohabitation aérienne des drones avec les hélicoptères. Aujourd'hui, cela n'est possible que dans un cadre militaire. Un moyen de "revenir à l'idée d'origine". Et d'encourager le développement de nouveaux usages.

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