Ce n'est pas vraiment un fonds d'investissement. Ce n'est ni un incubateur d'entreprises, ni un business angel, pas plus qu'un club d'entrepreneurs. Mais c'est un peu « tout cela à la fois », affirme sur son site internet Hopps Group. Un groupe qui s'est bâti à travers le rachat d'une vingtaine de sociétés depuis 2017, regroupant désormais 20.000 salariés.

Parmi ses acquisitions, deux marques de mode. Watts, spécialisée dans les sports de glisse, et Pataugas, spécialiste de la chaussure dont l'univers a séduit Hopps. « C'est une ancienne première marque de chaussures en France, avec un tel imaginaire qu'on pensait que l'on pouvait en faire quelque chose », explique Frédéric Pons, cofondateur d'Hopps Group. « Nous sommes ravis d'avoir pu ramener cette marque sur le territoire provençal ».

Mais s'il est un domaine dans lequel le groupe s'investit tout particulièrement, c'est celui de la vente en ligne, dynamisée par le covid-19.

A ce moment-là, fragilisé par les gilets jaunes puis par la crise sanitaire, Hopps a besoin d'argent pour poursuivre sa croissance. Il décide alors de vendre Colis Privé, sa « plus belle pépite », au groupe CMA CGM.

S'ouvre alors une seconde saison pour Hopps, sans Colis Privé (dont l'entreprise garde néanmoins la filiale marocaine et travaille au déploiement de la marque en Afrique), avec « de nouvelles aventures, en particulier dans le e-commerce, avec plein de belles entreprises qui nous ont rejoint ».

Construire une chaîne complète de e-commerce

Des acquisitions qui lui permettent d'élargir son offre dans ce domaine, créant « la première verticale e-commerce », partant de la création de sites internet à la livraison. « En parallèle de la vente de Colis Privé, nous avant lancé la livraison de courses à domicile », devenant « leader en France » sur cette activité, avec 400 hypermarchés partenaires. Une activité qui, promet l'entrepreneur, donnera vie à une « prochaine licorne » sur le territoire.

Plus récemment, le groupe a également acquis la strasbourgeoise Easytransac - filiale d'InEvents -, une fintech proposant une nouvelle manière de payer en ligne. « Payer sur internet est parfois un parcours du combattant », de sorte que « beaucoup abandonnent. Avec cette nouvelle technologie, on reçoit une notification sur son téléphone, on clique et on n'a plus qu'à passer la carte derrière. Ce sera la seconde licorne du territoire », promet encore Frédéric Pons.

Le e-commerce pourvoyeur de licornes ? L'entrepreneur y croit. « En France, le e-commerce n'est pas aussi développé qu'on le croit. 15 % du commerce total se fait en ligne. Mais cela explose, avec entre 10 et 15 pourcents de croissance par an. En Chine, on se situe 40 %, en Angleterre, c'est 30 %. Nous, on montera à 20, 25 voire 30 %. Et la Région Sud n'est pas en reste. Les grandes métropoles sont ferventes de e-commerce. On avait le drive. Et maintenant on livre les courses à domicile pour quelques euros, ce qui permet de moins polluer. Le e-commerce est l'avenir et nous y allons de façon très active ».

Soutenir l'engagement entrepreneurial des jeunes générations

Et si le e-commerce peut être moteur de croissance pour le territoire, Frédéric Pons croit aussi beaucoup en la jeunesse. D'où la création de Business in Marseille (BIM !), avec l'école de commerce Kedge et Aix-Marseille Université. « 50 % des jeunes Marseillais veulent être entrepreneurs. 5 % le font ». Pour aider les autres à aller « au bout de leur rêve », l'idée est de les épauler à la façon d'un mettre nageur : « si tu te noies, on viendra te chercher », résume Frédéric Pons.

« Chaque créateur d'entreprise est accompagné par un chef d'entreprise pendant un an ». Ce dernier ayant pour mission d'apporter son expertise, ses connaissances et surtout d'insuffler chez le jeune une forme de confiance en lui. Un programme ambitieux grâce auquel Hopps espère conduire non pas 5, mais 15 % des jeunes Marseille à s'engager dans l'aventure entrepreneuriale. « Si on y arrive, nous serons la première métropole au monde de l'entrepreneuriat ».

Replay ici.

Un acteur économique chaque semaine

Pour rappel, depuis novembre 2022, La Tribune et BFM Marseille s'unissent pour proposer chaque semaine une chronique éco, baptisée Marseille Business, qui décrypte l'économie du territoire, ses enjeux, ses défis, les réussites et les problématiques. Tous les mardis, un invité vient apporter son éclairage sur une thématique précise.

La chronique est animée par Sophie Hebrard pour BFM Marseille et Laurence Bottero, rédactrice en chef du bureau Provence Alpes Côte d'Azur du quotidien économique La Tribune.

BFM Marseille Provence : canal 30 de TNT Régionale, les box canal 284/516 (SFR), 375 (Orange), 362 (Bouygues), 916 (Free), sur bfmmarseille.com, en replay sur la plateforme gratuite VOD "RMC BFM PLAY" et l'application dédiée à télécharger.