Spécialiste de l’affichage légal connecté pour l’immobilier, Attestis s’ouvre aux opérations logistiques et énergétiques

Spécialisée dans l’affichage légal pour les promoteurs immobiliers, la PME déploie une solution de panneaux de permis de construire connectés qui réinvente le process et sécurise les chantiers face aux recours abusifs. Basée à Sophia-Antipolis, elle élargit désormais son champ d’intervention aux projets soumis à autorisation environnementale, qu’ils soient logistiques ou énergétiques, s’appuyant ainsi sur un contexte législatif porteur pour accélérer sa croissance.
(Crédits : DR)

2.000. C'est le nombre de panneaux d'affichage légal installés par Attestis depuis sa création en 2017. Entre 200 et 300 sont aujourd'hui en activité. Ces panneaux, essentiellement des permis de construire, visent à protéger les maîtres d'ouvrage des recours tardifs et abusifs en apportant la preuve en continu de leur conformité pendant la période de recours. Un enjeu éminemment stratégique pour le secteur de la construction neuve au sens large et toute la chaîne de valeur qui en découle, laquelle représente 10 à 12% du PIB français, soit environ 200 milliards d'euros par an.

160 agences régionales

"Nous constatons une adoption en continu de notre solution", souligne son dirigeant et fondateur, Guilhem Ensuque. Qui revendique un portefeuille-clientèle comprenant "la moitié du top 20 des promoteurs immobiliers en France" pour un chiffre d'affaires de 1,2 million d'euros (2022). Lequel a triplé ces deux dernières années. Au total, 160 agences régionales sont aujourd'hui convaincues de l'intérêt de la solution connectée proposée par l'entreprise, adoubée par la chambre nationale des commissaires de justice (les huissiers) et qui digitalise, en plus de sécuriser, un processus jusque-là resté traditionnel. L'objectif de l'entreprise, désormais rentable, consiste à séduire l'ensemble du secteur de la promotion immobilière, bailleurs sociaux compris, histoire de conforter un leadership qui se dessine face à une concurrence à l'ancienne, de moins en moins attractive, et des "copycats" qui selon le dirigeant "peinent à percer. C'est l'avantage d'être le premier entrant sur un marché".

E-commerce et ENR

Cependant, la promotion immobilière ne constitue pas l'unique axe de croissance pour la PME de 12 personnes. Dans sa ligne de mire, les projets soumis à autorisation environnementale, défrichés il y a une paire d'années et qui représentent déjà 10 à 15% de ses facturations. "Il s'agit essentiellement de projets dans le domaine de la logistique, ces grands entrepôts e-commerce qui stockent des matières inflammables comme le carton", explique Guilhem Ensuque. Autre sujet privilégié, celui des énergies renouvelables (ENR), et notamment les grands parcs photovoltaïques et éoliens, soumis à enquête publique et qui nécessitent eux-aussi de sécuriser les affichages légaux. Une activité qu'il conviendra "d'adapter à une plus grande volumétrie", avance-t-il, en réponse à l'actualité législative, en l'occurrence la loi d'accélération des ENR, qui impose l'installation d'ombrières photovoltaïques sur les toitures et parkings de plus de 1.500 m². "Cela nous ouvre des opportunités de marché".

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Besoins structurels

Et le dirigeant de miser sur un nouveau triplement de son chiffre d'affaires dans les deux ans à venir. "La dynamique est bonne, notre rythme de croissance aussi", estime-t-il. Certes, l'activité d'Attestis est mécaniquement liée à l'obtention des permis de construire, "laquelle s'avère complexifiée dans certaines grandes métropoles où les nouvelles majorités ont modifié les plans locaux d'urbanisme, durcissant les conditions d'octroi et/ou les équations économiques". Toutefois, "nous sommes dans un pays qui a structurellement besoin de construire des logements et d'améliorer ses infrastructures pour faire face à l'évolution du monde économique, notamment logistique". Le risque, toujours selon le dirigeant, se situe plus à moyen, long terme : celui "d'une récession économique liée à l'inflation, à la remontée des taux d'intérêt et à la hausse des coûts de construction qui peuvent remettre en cause les calendriers de chantier". Une situation, sourit-il, qui "renforcerait finalement l'intérêt de notre produit. Le peu d'opérations qui sortent, protégeons-les au maximum !"

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