« Les entreprises aujourd’hui ne réfléchissent plus en termes d’assets immobilier, mais en termes de postes de travail » (Maxime Cousin, Osol)

Spin-off de l’ESA, la startup basée à Cannes est d’abord née avec une solution de batterie utilisant le photovoltaïque. Un pivot plus tard, la voici acteur de l’immobilier tertiaire, un secteur en totale mutation, laquelle est loin d’être achevée mais dessine déjà de nouveaux comportements où le nomadisme est confirmé comme nouvelle façon de consommer le bureau. Ce que conforte le PDG de la jeune entreprise aux ambitions de développement affirmées.
(Crédits : DR)

Le bureau d'avant c'est fini et si la crise a accéléré le mouvement, le changement était déjà dans les états d'esprits et pour certaines entreprises, dans leur propre organisation. Osol, née en 2016 avec la volonté de mettre à disposition des ONG, des solutions d'énergie nomades pour avoir de l'électricité dans des conditions contraintes, avait développé une batterie utilisant le photovoltaïque. Mais le marché de l'ONG est une niche, qui offrait peu de débouchés extensibles à la startup. La rencontre avec des professionnels de l'immobilier tertiaire va alors modifier son business-model et la faire pivoter. La crise sanitaire, arrivant ensuite, conforte le changement.

« Nous avons été boosté par la crise sanitaire », confirme Maxime Cousin, co-fondateur et PDG de la startup basée à Cannes, le bouleversement de l'immobilier tertiaire se confirmant post-crise. « Nous avons vu ce changement et même celui des entreprises par rapport à la constitution même de leurs sièges. Nous nous sommes engouffrés dans cette brèche et c'est cela qui nous a permis d'accélérer aussi vite ».

Rendre l'énergie nomade

Changement peut-être, mais « notre vision est et a toujours été de permettre de travailler n'importe où et n'importe quand », dit aussi Maxime Cousin. Si en 2020 donc, Osol est refondue c'est parce que l'immobilier tertiaire trouve dans l'expertise de la jeune entreprise une réponse à cette tendance de collaborateurs « qui bougent de plus en plus avec des besoins de flexibilité. On a du mobilier à roulettes, du Wifi sans fil, or ce qui demeure toujours totalement figé, c'est l'énergie. Il faut toujours un chargeur, une prise et si on veut ne serait-ce que décaler un bureau d'un mètre - ce que toutes les entreprises ont du vivre - il faut retirer des câbles ».

Concrètement, Osol - qui peut être vu comme le Vélib de l'énergie - met à disposition des stations de batteries en libre-service capables d'alimenter ordinateur, téléphones portables... « L'idée est de n'avoir plus besoin de câble avec soi. On récupère une unité avec un badge ou une application smartphone et le collaborateur peut de déplacer uniquement avec son laptop ». Meilleure gestion - différente en tout cas - des espaces, liberté offerte au collaborateur... la liberté est ici permise à l'intérieur du bureau mais aussi à l'extérieur du bureau. Les expériences menées par Osol à bord d'une mongolfière, dans la montagne ou au sein de Rolland Garros n'ont servi, ni plus ni moins, qu'à faire une sorte de preuve de concept, montrer que travailler à peu près n'importe où, c'est possible. « Les entreprises aujourd'hui ne réfléchissent plus en termes d'asset immobilier, mais en termes de postes de travail ».

A chaque entreprise, son modèle de bureau

Le bureau post-crise est donc parti pour durer, même si Maxime Cousin rappelle que le télétravail ne concerne pas l'ensemble des salariés mais surtout ceux du tertiaire où clairement « le bouleversement est assez profond ». Et donc durable. « Mais le bureau n'est pas mort. C'est un mix, ce que l'on appelle aujourd'hui le travail hybride, une partie du travail en distanciel et une partie sur site ». Avec comme conséquence une modification du nombre de surfaces, des localisations différentes... Le bureau d'aujourd'hui qui n'est pas forcément le bureau de demain, de nouvelles mutations, de nouveaux ajustements pouvant se faire. « L'hybridation est là pour rester. Ce qui crée des challenges nouveaux dans les entreprises ». Cependant, Maxime Cousin table sur une sorte de personnalisation, quand aujourd'hui les nouveaux modèles de bureau sont assez similaires d'une entreprise à une autre.

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Azur Business Osol

Un décideur économique, invité chaque semaine

Pour rappel, depuis ce début novembre, La Tribune et BFM Nice s'unissent pour proposer chaque semaine une chronique éco, baptisée Azur Business, qui décrypte l'économie du territoire, ses enjeux, ses défis, les réussites et les problématiques. Tous les mardis, un invité vient apporter son éclairage sur une thématique précise.

BFM Nice Côte d'Azur est à retrouver sur le canal 31 de TNT régionale et sur les box au canal 285/518 (SFR) et 360 (Bouygues).

La chronique est animée par Celine Moncel pour BFM Nice et Laurence Bottero, rédactrice en chef du bureau Provence Alpes Côte d'Azur du quotidien économique La Tribune.

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