Aéronautique : Hubworkair opte pour la cooptation pour chasser les talents

Positionnée sur et seulement sur le secteur aéronautique, la plateforme de recrutement en ligne, basée à Paris et à Sophia Antipolis, continue à vouloir démocratiser la chasse de têtes en ouvrant le processus à la cooptation. Un système qui vise à faciliter la recherche de talents et à réduire les tensions du marché dans un contexte de reprise post-crise sanitaire plus rapide que prévu.
(Crédits : DR)

Alors que le secteur, malmené par la crise sanitaire, retrouve des couleurs et connaît des tensions de recrutement, Hubworkair essaie de répondre à la problématique à sa façon, en démocratisant la chasse de têtes dans l'aéronautique. Après avoir digitalisé le processus de recrutement via sa plateforme éponyme, permettant ainsi d'élargir les cibles chassées, la jeune pousse l'ouvre désormais à tous. Ou presque. "Il s'agit de donner aux acteurs du secteur la possibilité de monter en compétences tout en augmentant leur pouvoir d'achat", indique Yoann Huang, cofondateur avec Romain Rochet de l'entreprise née en 2015 à Paris, présente à Sophia Antipolis depuis 2020. "Nous sommes convaincus que le recrutement peut se faire par des pairs, dans l'aéronautique comme dans beaucoup d'autres secteurs. D'ailleurs il se fait aussi ainsi, de manière informelle, par recommandation. Avec ce service, nous avons la volonté de professionnaliser ce système de cooptation en formant les salariés en poste à la chasse de têtes". Lancé en septembre 2022, le service a déjà convaincu 150 personnes, selon le dirigeant, des chasseurs externalisés rémunérés à la manière des apporteurs d'affaires.

A tous, pour tous

Avant d'élargir la chasse de têtes à tous, Hubworkair s'était fait un nom en l'ouvrant pour tous. La digitalisation du processus de sélection à travers un algorithme de matching et de scoring développé en interne, comprenant plus de 1.200 compétences aéronautiques sur plus de 500 métiers du secteur, permet en effet à l'entreprise d'automatiser une grande partie du recrutement. Celui-ci devient donc rentable pour les profils non-exécutifs, jusqu'alors tenus à l'écart. "Grâce à cela, nous avons réussi à ouvrir ce marché à tous les types de profils dans l'aéronautique, du technicien au cadre dirigeant", relève Yoann Huang. Qui précise toutefois : "Le digital seul ne peut mener à bien le processus. Il faut l'allier à l'humain, en l'occurrence des experts aéronautiques consultants en recrutement qui viennent clore le procédé avec l'entretien."

Secteur en tension

"L'aéronautique est un secteur en tension depuis longtemps. En 2015, lors de la création de Hubworkair, il y avait déjà plus de jobs que de profils disponibles. Cela n'a pas changé, bien au contraire". Il faut dire que la crise sanitaire a déstabilisé le secteur aérien, à l'arrêt du jour au lendemain. Les prévisions, pessimistes, annonçaient alors une reprise d'activité à la normale aux alentours de 2024, 2025. "C'était très conservateur, juge de son côté Romain Rochet. En réalité, le trafic a redémarré dès 2021, et à fin 2022, il a quasiment dépassé le niveau d'activité pré-Covid. Aujourd'hui, plus personne ne licencie dans l'aéronautique, tout le monde recrute à nouveau."

Nouvelle phase de croissance

De quoi ouvrir de belles perspectives à l'entreprise suivie par le Village by CA installé à Sophia Antipolis depuis 2020. A l'époque, Hubworkair cherchait à répondre au gel aérien en développant un algorithme de matching dédié au reclassement. Un service aujourd'hui passé au second plan au regard du marché. "Le GIFAS a chiffré les besoins en recrutement au premier trimestre 2022 à plus de 15.000. Or, moins du tiers de ces profils a été identifié. Ces besoins en recrutement vont donc se répercuter sur 2023", poursuit Romain Rochet. Hubworkair, dont l'effectif, 12 personnes à ce jour, a doublé en un an, s'engage donc dans une nouvelle phase de croissance (chiffre d'affaires non communiqué) en s'appuyant sur les 800.000 euros levés ces dernières années. L'objectif : améliorer encore et toujours les fonctionnalités de la plateforme, développer des passerelles de diffusions des offres postées avec des partenaires pour gagner en visibilité, et accompagner les entreprises sur la partie marque employeur, histoire de mieux susciter l'intérêt, le principal enjeu du recrutement.

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