Ralenti par la crise, le fabricant de mobilier gonflable Airmaan vise le Made in France

La société installée dans les Hautes-Alpes comptait produire son mobilier gonflable en Chine, une opération complexe depuis la crise du Covid. Après plusieurs ajustements, la fabrication des premières pièces est enfin lancée et la commercialisation sur le point de débuter. Un façon de s'inscrire dans un nouveau cycle.
(Crédits : Airmaan)

L'impatience se fait sentir chez Johannes Faure-Brac. "Nous travaillons depuis 2015 sur ce projet", rappelle le cofondateur d'Airmaan. La société installée dans les Hautes-Alpes ambitionne de produire du mobilier gonflable à partir d'un matériau militaire afin de gagner en résistance et design. Un projet stoppé net en 2020 avec la crise du Covid-19 car l'entreprise comptait fabriquer en Chine, où est installé l'autre cofondateur Pierre Lanotte. "Quand nous avons obtenu les financements, les confinements ont démarré donc la production et la logistique sont devenues très difficiles", explique Johannes Faure-Brac.

Lire aussiAirmaan : il n'est pas beau mon canapé (gonflable) ?

Le dirigeant est actuellement en Asie et raconte que la situation n'a pas vraiment changé depuis presque trois ans. "Je suis arrivé fin septembre et je n'ai pas encore pu visiter notre usine", illustre-t-il. Surtout, ces difficultés ont obligé Airmaan à changer plusieurs fois de prestataire. "37 fois", souffle l'entrepreneur. "Un produit nécessite une dizaine de sous-traitants, ce sont beaucoup d'acteurs à chaque fois. En plus notre mobilier se réalise à la main et avec des machines très précises donc un changement prend du temps", développe-t-il. Car à l'image d'un origami, il faut penser à toutes les pliures avant de gonfler la pièce.

Une phase de production en cours

Des arguments qui ont poussé Airmaan à revoir son catalogue à la baisse pour le moment. "Nous avons treize produits mais certains sont très compliqués à réaliser, commencer avec une nouvelle usine c'est prendre trop de risque car cela nécessite de reprendre au départ tout le processus", justifie le fondateur.

Lire aussiComment le covid-19 a conduit Airmaan à repenser son offre de mobilier gonflable

Une réorientation qui permet de rendre la ligne de départ de la commercialisation bien accessible. "Nous sommes déjà en phase de production finale de plusieurs centaines de structures, la version sans housse de nos mobiliers", affirme Johannes Faure-Brac. Des discussions sont en cours pour finaliser des premières ventes aux Etats-Unis ainsi qu'en Chine. "Nous pensons pouvoir le boucler dans un mois", avance-t-il. La commande concernerait environ 1.000 pièces, ce qui serait synonyme d'un gros coup de pouce pour l'entreprise haut-alpine. Elle compte en effet récupérer ses premiers produits sur le sol européen pour le premier trimestre 2023.

La cible reste le secteur de l'hôtellerie et de l'évènementiel. "Le BtoB représente le marché avec le plus de potentiel car il comprend immédiatement les avantages d'un produit et les commandes sont plus importantes", explique Johannes Faure-Brac. L'évolution des aménagements de bureau ainsi que la location aux particuliers font également partie des cibles.

Une production française dans deux ou trois ans

La commercialisation auprès du grand public sera aussi possible via le site de l'entreprise, mais il ne s'agit pas d'une priorité. L'enjeu actuel est bien de conclure des contrats. "Les premières ventes nous permettrons de lancer notre cycle, avec un remboursement de notre emprunt, une potentielle nouvelle levée de fonds ou une production ailleurs", développe Johannes Faure-Brac. Face aux difficultés rencontrées en Chine, la startup a bien cherché à changer de lieu de production mais sans trouver le partenaire idéal.

"Nous pensons développer notre propre usine, mais ce n'est pas encore possible à ce stade de développement", nuance Johannes Faure-Brac. Qui chiffre à deux millions d'euros les besoins pour un tel projet et cite déjà l'entreprise haut-alpine Extruflex comme collaborateur potentiel. "On y réfléchira très fort mais après deux ou trois ans de commercialisation", promet Johannes Faure-Brac. Cette fois la patience est de rigueur.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.