Livmed’s prend de l’avance sur le marché de la livraison de médicaments

Spécialisée dans la livraison de médicaments à domicile, la start-up basée à Nice vient de boucler sa deuxième levée de fonds en un an, réunissant ainsi un total de 7 millions d’euros. L’objectif : pousser son avantage sur un marché encore peu exploité - plus pour longtemps - et favoriser la digitalisation des officines avant de partir à l’export, la Belgique et la Suisse en ligne de mire.
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Livmed's fait le plein de vitamines. La jeune pousse niçoise spécialisée dans la livraison à domicile de médicaments et la digitalisation des pharmacies vient de boucler sa deuxième levée de fonds de l'année. La première, réalisée en janvier 2022, a récolté la somme de 2 millions d'euros auprès d'investisseurs de renom dont Laurent Caredda (fondateur d'Almerys), Fred Destin (investisseur chez Deliveroo), l'ex-PDG d'Allianz France Jacques Richier, la famille Pastor ou encore Romain Afflelou. La seconde, tout juste conclue pour un montant de 5 millions d'euros, lui permet d'accueillir cette fois-ci Sanofi et CMA CGM à son capital. Des grands noms qui viennent soutenir la stratégie d'accélération de la start-up née en 2020. "Nous avons besoin d'aller vite, confirme son dirigeant-fondateur, Talel Hakimi. Des concurrents arrivent sur le marché, les pharmaciens nous demandent de nouveaux services et il nous faut faire connaître cette innovation de rupture auprès du grand public".

Un millier d'officines partenaires

Il faut dire que le concept développé par Livemed's répond à ces évolutions sociétales à très forts enjeux dont l'usage, encore peu répandu, va sans conteste se démultiplier dans les années à venir. L'idée ? Faciliter l'accès au soin et digitaliser les pharmacies de façon qu'elles puissent répondre aux nouveaux modes de consommation. "Alors qu'il est possible de se faire livrer à peu près tout et n'importe quoi, le malade, c'est-à-dire la personne la moins apte à se déplacer, n'a pas de solution concrète de livraison", relève le dirigeant, dont le service est à ce jour déployé dans 150 villes françaises via près d'un millier d'officines partenaires. Un déploiement au national facilité par le premier tour de table qui a permis à Livmed's de recruter en nombre, de se constituer un pool de 17.000 livreurs, dont 2.000 sollicités quotidiennement, et de développer des briques technologiques permettant à chaque pharmacien de digitaliser simplement son activité, l'évolution de son stock, la mise à jour des posologies et contre-indications médicamenteuses... Des initiatives jusqu'alors lourdes et coûteuses pour les apothicaires qui expliquent leur retard en termes de digitalisation. En effet, "seules 2 % des officines sont digitalisées ou disposent d'un site internet", indique Talel Hakimi.

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Livraison par drone

L'objectif désormais consiste à consolider et élargir les positions de la jeune pousse sur son marché domestique avant l'émergence attendue de challengers étrangers qui voient en la France un eldorado. Pour se faire, l'entreprise azuréenne part à la conquête des territoires et vise 4.000 officines (sur 22.000) partenaires d'ici à la fin 2023. "Nous voulons couvrir l'entièreté du territoire, y compris les zones rurales et les déserts médicaux". A cet égard, une expérimentation de livraison de médicaments par drone a été menée. Cette offre nécessite un certain nombre d'autorisations administratives, notamment en matière de couloirs aériens, qui devraient être effectives courant 2023 selon le dirigeant. En attendant, "pour répondre à l'urgence", un service de livraison à J+1 sera mis en place avant la fin de l'année dans ces zones.

Prise en charge

Autre point à développer, les partenariats avec les mutuelles, les assisteurs et la sécurité sociale. Cette dernière, au travers du dispositif Prado, permet une prise en charge du coût de la livraison des médicaments à hauteur de 2,50 euros en sortie d'hospitalisation. "Nous souhaitons via un travail de lobbying l'élargir à d'autres types de population, comme les malades de longue durée ou les personnes à mobilité réduite". Car Livmed's a fait le choix de faire porter le coût de la livraison au patient, d'où les accords que l'entreprise espère conclure dès l'an prochain avec les mutuelles. "Nous discutons avec 80% d'entre elles", avance le dirigeant. Lequel anticipe donc une montée en charge du volume des demandes, d'autant plus que son activité BtoB (livraison des ehpad, cliniques et hôpitaux) représente déjà 50% de son chiffre d'affaires, non communiqué, et s'inscrit sur une dynamique haussière qui ne faiblit pas. "Nous avons multiplié par 5 notre chiffre d'affaires par rapport à l'an passé et enregistré une croissance des commandes de 600%".

L'export en vue

Enfin, l'export tient bonne place sur la feuille de route de Livmed's. En ligne de mire, la Suisse et la Belgique. Une première incursion dans des contrées francophones qui vise à faire ses armes avant d'attaquer l'Europe, en particulier l'Allemagne et l'Espagne. Cette pénétration géographique nécessitera un troisième tour de table, en Série A, que l'entreprise entend conclure courant 2023 auprès de VC (Capital Venture) spécialistes de la e-santé. En attendant, la jeune pousse de 49 personnes veut doubler son effectif d'ici à juin prochain. Elle recherche des développeurs seniors, des ambassadeurs de marque, des commerciaux ainsi que des profils marketing.

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