Avec l’acquisition de Virtualiz, Virteem confirme la concentration – et l’appétence – du marché du metaverse

Spécialiste des technologies immersives, l’entreprise basée à Sophia Antipolis se conforte dans le metaverse avec le rachat du studio angevin Virtualiz. Ainsi capée sur un marché dont les perspectives sont jugées phénoménales par les analystes, elle entend bien profiter de sa dynamique de croissance pour lever des fonds, espérés à la fin de l’année, et entamer un parcours à l’international.
(Crédits : DR)

Si pour beaucoup le metaverse reste encore une zone floue, pour les analystes, ce monde virtuel parallèle apparaît comme l'une des plus grandes opportunités de croissance au cours de la prochaine décennie. Les études se multiplient et toutes, bien que leurs chiffres diffèrent, font état de progressions jugées phénoménales. Ainsi, Grand View Research prévoit-il un taux de croissance annuel moyen du marché mondial de 39,4% de 2022 à 2030, date à laquelle il pourrait générer 678 milliards de dollars. McKinsey, lui, voit plus grand. Le cabinet estime que le marché pourrait représenter jusqu'à 5.000 milliards de dollars d'ici à 2030 et note que les investissements y ont plus que doublé entre 2021 et 2022 pour atteindre plus de 120 milliards de dollars.

Light et lourd

C'est sur ce marché explosif en devenir que se positionne Virteem depuis dix ans. Fondée en 2012 sous le nom de VIP 360, cette spécialiste des solutions d'expériences virtuelles, immersives et collaboratives, faisait "du metaverse avant le metaverse", sourit son dirigeant, Kevin Soler. Une sorte de "metaverse light" - ou de visite virtuelle augmentée - dans lequel l'environnement virtualisé intègre nombre d'options, de la prise de rendez-vous au tchat en direct, de la gamification de l'expérience à la création de sessions de visioconférence. L'idée étant que "l'utilisateur ne subisse plus l'information mais la vive via une expérience unique", précise le dirigeant. Qui entend désormais "aller plus loin".

C'est tout l'objet du rachat par Virteem du studio Virtualiz annoncé fin septembre. Basée à Angers, cette entreprise de 4 personnes est spécialisée dans les outils 3D, la réalité virtuelle avec manipulation et le metaverse. Une sorte de "metaverse lourd", cette fois-ci, rendant possible la création d'avatars qui se déplacent et interagissent en temps réel. "C'est la suite logique de ce que nous faisons. Avec cette solution, nous voyons avec qui nous échangeons, ce qui a toute son importance pour certains de nos clients, déjà habitués à nos solutions plus lights et qui nous challengent".

3500 clients, 4 verticales métiers

Virteem revendique en effet un portefeuille de 3.500 clients, de la PME aux grands comptes parmi lesquels Axa, Bayer, PSA, Safran, l'Ecole Polytechnique ou encore l'Université Panthéon Sorbonne. L'entreprise couvre ainsi quatre grandes verticales métiers pour lesquelles la virtualisation de lieux, que ce soit sous la forme de visites, de salons, de réalités virtuelles ou de metaverse, revêt un rôle stratégique.

A savoir, les ressources humaines, via des plateformes virtuelles de recrutement ou d'onboarding (d'intégration) de nouveaux collaborateurs. L'industrie également, dans le cadre des jumeaux numériques ou de la valorisation de son savoir-faire, par exemple. "Nous constatons aussi un besoin en matière de QSE (Qualité, Sécurité, Environnement, NDLR). Grâce à nos solutions qui se lisent sur ordinateur, tablette, mobile et casque VR, nous pouvons faire de la prévention sur la chute de bas étages, le port des EPI...", détaille-t-il.

La troisième verticale concerne l'éducation, notamment le volet portes ouvertes virtuelles. "Un gros sujet pendant et depuis la Covid", indique le dirigeant. Le secteur est d'ailleurs considéré, selon les prévisions du cabinet McKinsey, comme l'un des plus lucratifs avec l'e-commerce, la publicité et le gaming. Enfin, le tourisme, qu'il soit public (collectivités, office de tourisme, musée) ou privé (hébergements essentiellement).

Cap sur l'export

Profitable "depuis le premier exercice", Virteem s'est engagée dans un premier tour de table qu'elle souhaiterait conclure d'ici à la fin de l'année. L'objectif ? Mobiliser 5 millions d'euros afin d'accompagner sa croissance. "Nous sommes portés par la conjoncture qui évolue dans le bon sens, et avec notre repositionnement en mode SaaS, l'évolution de notre technologie vers plus d'agilité et le rachat de Virtualiz, nous avons passé un cap qui nous ouvre des perspectives à l'international". A cet égard, deux mission Business France sont au programme de cet automne, la première au Canada, la seconde en Finlande et au Danemark. "Nous avons cette ambition, mais pour cela il  faut s'entourer de profils premium, et donc lever des fonds pour les chercher". L'entreprise, qui compte 17 agences en France, emploie aujourd'hui une soixantaine de personnes, dont 18 au sein de son siège, à Sophia Antipolis. Ils devraient y être 35 à la fin 2023.

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