Qui ne connaît pas les bocaux Le Parfait ? Ces pots en verre que l'on trouve dans nos cuisines, avec sa fermeture en métal et son fameux joint de couleur orange. Propriété d'un groupe américain depuis 2004, la marque presque centenaire retrouve ses couleurs tricolores. Le 31 décembre dernier, elle est en effet passée dans le giron de Berlin Packaging France dont le siège se situe à Nice. C'est l'une des huit croissances externes que la filiale française du géant américain de la distribution d'emballages en verre, en plastique et en métal a opéré ces trois dernières années. Un développement accéléré qui vise à positionner le distributeur français comme un des acteurs leaders sur le marché des emballages en verre pour le secteur alimentaire.

S'ouvrir au marché des vins et spiritueux

Née en 2011, l'entreprise, d'abord italienne, a été rachetée en 2016 par le groupe de Chicago. « Nous étions alors petits, une demi-douzaine de personnes pour 3 millions d'euros de chiffre d'affaires », raconte son actuel dirigeant, Éric Citone. Six ans plus tard, Berlin Packaging France, dont le périmètre d'intervention couvre l'Hexagone, les Dom Tom, l'Algérie et la Tunisie, réunit 120 personnes, « 140 d'ici à la fin de l'année ». Elle a réalisé un chiffre d'affaires de 82 millions d'euros en 2021 au sein d'un portefeuille clientèle à large spectre, allant du petit producteur d'huile d'olives local au mastodonte Bonduelle. En 2022, le distributeur table sur une nouvelle progression avec un chiffre d'affaires attendu de 155 millions d'euros. Une croissance portée en partie par les quatre acquisitions opérées depuis décembre dernier, parmi lesquelles Gerfran à Bordeaux, « le plus gros distributeur de bouteilles de vin vides en France », et la Verrerie du Comtat, à Sorgues. Le troisième rachat concerne Disco, à Cognac, spécialisé dans les bouteilles de... Cognac. L'idée pour le distributeur étant de s'ouvrir au marché du vin et des spiritueux.

S'ouvrir au BtoC et à l'international

La marque Le Parfait vient, quant à elle, ouvrir d'autres perspectives, notamment sur le marché BtoC où le distributeur était jusqu'alors absent et à l'export. « C'est un peu la cerise sur le gâteau, relève le dirigeant. Avec Le Parfait, nous mettons un pied sur le segment grand public, d'où le développement, aux côtés des pots intemporels de la marque, de nouvelles gammes en s'appuyant sur des produits Berlin que nous souhaitons faire entrer dans le BtoC ». Aussi huit nouveaux collaborateurs ont-ils été embauchés à Nice pour développer la marque. « Nous espérons en recruter une dizaine d'autres d'ici à juin 2023 ». Par ailleurs, poursuit-il, « nous avons conclu des accords avec les fournisseurs de la marque qui se sont engagés pour dix ans sur une fabrication et un assemblage à la main essentiellement français. » A cet égard, une centaine de personnes assemble chaque année quelque 90 millions de pots. « 30% du chiffre d'affaires de Le Parfait est réalisé à l'export, 70% en France, l'objectif est d'inverser la tendance », indique-t-il.

S'ouvrir au hors alimentaire

Et pour 2023, quelle feuille de route ? « Nous continuons », avance Éric Citone. Sans prendre le temps de la digestion. Le distributeur travaille en effet sur de nouvelles cibles de croissance externe afin d'élargir l'activité de la filiale française à d'autres segments de marché, hors alimentaire, comme « l'industrie, la pharmacie, la cosmétique et la parfumerie ». Berlin Packaging France entend également s'affranchir de son positionnement mono-matériau - en l'occurrence le verre - pour couvrir d'autres types de produits, en plastique et en métal. « Il s'agit de développer la marque Berlin Packaging France sur tous les segments d'activité du groupe en s'appuyant sur son savoir-faire développé en Europe et aux Etats-Unis ».

Autre priorité, sécuriser ses sources d'approvisionnement. « Outre la hausse des prix due au coût énergétique, le marché souffre d'une pénurie de verre très importante. Le sujet prioritaire du moment est donc de s'assurer qu'aucun de nos clients se trouvent en situation de rupture ». Une problématique que le distributeur avait anticipé. « En 12 mois, nous avons multiplié par quatre nos stocks français ».