"Passer d'un Tournaire européen à un Tournaire mondial", la raison de l'ouverture du capital du spécialiste de l'emballage

Le groupe familial presque bicentenaire, spécialiste des emballages industriels premium en aluminiumet originaire de Grasse, passe le Rubicon et restructure son actionnariat afin de renforcer ses capacités d’investissement pour devenir un acteur mondial sur un matériau qui a le vent en poupe car recyclable à l’infini.
(Crédits : DR)

A l'aube de ses 190 printemps, Tournaire change de paradigme. La société familiale originaire de Grasse, spécialiste de l'emballage barrière industriel, ouvre son capital. "Une chose somme toute courante dans la vie d'une entrepriseun peu moins dans celles des vieilles entreprises grassoises", sourit son président, Luc Tournaire. L'idée derrière cette nouvelle structuration capitalistique : s'adapter à un monde plus global, professionnaliser son actionnariat et, un an après avoir cédé sa filiale Équipement à ADF pour recentrer son activité sur le segment emballage, accélérer fortement le développement, à l'export notamment, avec l'accompagnement et les moyens qui vont bien.

Aussi le groupe grassois vient-il d'annoncer l'entrée, actée le 28 septembre, de la société de capital investissement française, Motion Equity Partners, comme actionnaire majoritaire. Née il y a 25 ans, elle est dotée d'un milliard d'euros sous gestion. Elle a soutenu et accompagné le développement de 17 PME et ETI françaises, notamment dans les secteurs des emballages renouvelables, de la nutrition et de la santé, telles que Omni-Pac Group (leader européen du marché de l'emballage en cellulose moulée), EA Pharma (laboratoire pharmaceutique en oligothérapie et nutrition santé) ou encore Diana Ingrédients (fournisseurs mondial d'ingrédients naturels innovants).

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Consolider l'export

Fondé il y a presque deux siècles, le groupe Tournaire, lui, revendique le leadership européen des solutions premium d'emballage aluminium monobloc. Cette activité représente 85% de son chiffre d'affaires, établi en 2021 à 90 millions d'euros. Les 15% restants concernent l'activité emballage plastique haute performance, sise à Fragnes, en Saône-et-Loire. L'entreprise, qui emploie 350 personnes, dispose d'un portefeuille de plus de 900 clients opérant principalement dans les secteurs de la parfumerie/cosmétique (30% de ses facturations), la pharmaceutique et l'alimentaire.

"Cette ouverture de capital va nous permettre d'accélérer nos projets de croissance", explique Jeanne Lions, directrice générale du groupe grassois qui veut "passer d'un Tournaire européen à un Tournaire mondial". L'export apparaît donc comme l'une des grandes orientations qui domineront la feuille de route des cinq années à venir aujourd'hui en élaboration avec le nouvel actionnaire. L'Europe représente 40% de son activité. L'objectif est donc de s'y consolider, mais aussi d'ouvrir d'autres champs possibles, notamment aux Etats-Unis où il possède une filiale commerciale.

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Améliorer la recyclabilité des produits

Il s'agit également "d'améliorer la recyclabilité de nos produits en aluminium, un matériau qui a le vent en poupe car recyclable à l'infini et qui présente un réel potentiel de croissance", relève celle qui entend aussi pénétrer de nouveaux marchés d'application comme ceux des colles automobiles, des poudres métalliques utilisées dans la fabrication additive ou encore des électrolytes pour batteries. Des investissements contribueront enfin à renforcer la politique RSE du groupe déjà certifié EcoVadis, niveau gold, qui vient de commencer son bilan carbone et prévoit de travailler sur l'analyse du cycle de vie de ses produits.

Quant à son expansion géographique, Tournaire, dont la direction reste inchangée, n'exclut pas d'opérer des opérations de croissance externe, ni de développer ses moyens de production hors du périmètre grassois. Le nouveau PPRI (plan de prévention des risques inondations) en cours d'élaboration par la collectivité azuréenne envisagerait en effet de placer le site historique de l'entreprise en zone rouge, ce qui lui interdirait toute nouvelle construction. Une contrainte qu'il conviendra donc de transformer en opportunité, en développant des potentiels sites secondaires dans l'est ou le nord de l'Hexagone, lui permettant ainsi de mieux servir l'Europe du Nord.

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