Comment Squad veut combler les besoins en recrutement de la cybersécurité

Spécialiste de la cybersécurité, l’entreprise installée à Sophia-Antipolis doit faire face aux besoins accrus de compétences d’un secteur porté par la crise. Mais aussi aux difficultés de recrutements de ces mêmes profils. Une double problématique que doit venir résoudre Squad Up, la filiale formation qu’elle vient de créer, laquelle doit également accompagner la croissance, alors que la PME structure son internationalisation.
(Crédits : DR)

La cybersécurité est clairement un secteur en forte demande, encouragé à la fois par le développement de la digitalisation tous azimuts, effet de la crise sanitaire, comme de la guerre en Ukraine. Et si le sujet était déjà une préoccupation des entreprises, c'est peu dire qu'il est un élément hyper-stratégique, autant pour les PME que les grands groupes.

Un état des lieux que partage Squad. Installée à Sophia-Antipolis, la société de conseil et d'expertises en cybersécurité et DevOps, créée en 2011, assiste à la montée en puissance - et en besoins - du secteur. « Le marché est ultra porteur », confirme Marc Brua, co-fondateur et dirigeant de la société. Ce qui signifie, en corollaire, des besoins en compétences qui suivent la même tendance haussière. Sauf que l'on connaît les difficultés de recrutement de la filière, déjà existants, qui se sont renforcés. « Nous assistons à un réel déficit de compétences cyber en France », note Marc Brua. Squad, qui vise 350 à 400 recrutements en 2022, fait face, comme tout le secteur, à une hyper-sollicitations des profils.

Le reskilling pour encourager des vocations

« Il est possible de créer des vocations », poursuit le dirigeant, notamment en accueillant des profils féminins, la féminisation étant une vraie gageure, sachant que si l'IT présente un taux de féminisation que de 20%, celui-ci n'est que de 11% dans le domaien cyber.

La faute, estime Marc Brua, a une image qui réduit la cybersécurité à l'ingénieur en capuche, isolé, quand au contraire, le secteur présente des opportunités pour qui veut bien s'y intéresser. « Nous avons un énorme travail d'évangélisation à mener ». Et des barrières à faire tomber. « On imagine souvent que le spécialiste cyber est un ingénieur bac +5, sauf que la cyber recouvre différentes tâches qui ne nécessitent pas un tel niveau ».

Alors, pour combler les trous dans la raquette et contribuer à l'évangélisation nécessaire, autant créer soi-même ce qui est nécessaire. Ainsi est née Squad Up. Une filiale qui est aussi le nom de la formation mise au point par la PME et qui vise à former des ingénieurs, déjà dans la vie active, à la cybersécurité. Un reskilling qui vise donc à la montée en compétences d'ingénieurs qui auraient laissé de côté les dernières évolutions technologiques mais qui possèdent un solide bagage. Et qui se voient ainsi ouvrir de nouvelles opportunités.

« Squad Up nous permet de répondre à nos propres problématiques de recrutements et met, en même temps, le pied à l'étrier à des profils qui peuvent ainsi adresser des tâches medium », souligne Marc Brua. Des tâches telles que de l'administration cyber sécurité, d'ordonning, de mise à niveau des failles de sécurité... toutes ces premières opérations parfois négligées.

Une centaine de profils devraient ainsi être formés. Une première promotion de 30 personnes est attendue pour septembre.

Accompagner la croissance

Si Squad se veut proactive en matière de formation pour son propre développement, c'est que la PME est en pleine phase de croissance. Qu'elle ne peut se permettre de voir ralentie. Employant 700 personnes, dont 280 en Provence Alpes Côte d'Azur - le Sud représentant ainsi 40% de l'effectif total - affichant un chiffre d'affaires de 64 millions d'euros en 2021, lequel devait atteindre 80 millions d'euros pour l'exercice en cours, Squad, couvre le territoire hexagonal au travers de 9 agences, outre Sophia-Antipolis, à Paris, Aix-en-Provence, Toulouse, Lyon, Nantes, Rennes, Lille et Bordeaux. Mais c'est à l'international qu'elle structure également son développement. Présente en Australie parce qu'elle accompagnait Naval Group dans son contrat de fourniture de 12 sous-marins à la marine australienne, elle voit son aventure de l'autre côté de l'Hémisphère être interrompue en même temps que la rupture du contrat. C'est désormais au Canada, où elle est présente depuis 9 mois, à Montréal précisément, qu'elle se déploie, tout autant qu'en Suisse, à Genève depuis mars dernier en attendant une présence qui sera finalisée à Zurich d'ici la fin de l'année. Une exportation qui lui permet d'accompagner ses clients, majoritairement des grands comptes issus du secteur de la défense - lequel représente 40% du chiffre d'affaires - ou du secteur de la banque-finance. Un portefeuille qui intègre notamment Thales, Dassault Aviation, CMA CGM, Airbus Helicopters, Amadeus, Banque Populaire, Caisse d'Epargne ou la Fédération française des jeux. Par ailleurs, Squad fait partie du Campus Cyber, campus qui réunit plusieurs acteurs de la cybersécurité dont Orange Cybersécurité, avec pour objectif de travailler ensemble dans une logique de R&D. « Avec une vocation de faire émerger des thématiques de mutualisation », souligne Marc Brua.

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