Key Infuser remonte la pente. Doucement mais sûrement. Avec, dans sa besace, deux nouvelles offres, lancées l'automne dernier, qui ouvrent à l'entreprise de robotique azuréenne de nouvelles perspectives. Il faut dire que la jeune pousse, née en 2015 à Sophia Antipolis, est spécialisée dans les robots de démonstration de produits digitaux (applications, smartphones...) à destination du retail et de l'événementiel. Deux secteurs très chahutés lors de la crise sanitaire dont l'activité reste encore convalescente. "Le marché tourne au ralenti, confirme sa dirigeante, Domitille Esnard-Domerego. Les budgets ne sont pas toujours là, les lancements de produits importants non plus. Il y a comme une situation de latence qui pèse forcément sur notre activité". Laquelle est désormais portée par un nouveau segment, celui de la personnalisation.
Nouveau cycle de développement
"Nous avons profité de la crise sanitaire pour relancer un nouveau cycle de développement technologique axé sur la personnalisation", explique la dirigeante. Un sujet que l'entreprise avait déjà identifié en amont "à la demande de prospects" et pour lequel elle a capitalisé sur ses compétences. "Nous sommes sur un socle commun de robotique, celui du toucher. Seules les applications diffèrent."
Pensé à l'origine pour faire des démonstrations, le bras robotique développé par Key Infuser a donc évolué pour marquer, et ainsi personnaliser, des objets de tout type : bouteilles, cartes, goodies, contenants cosmétiques et même de l'alimentation. Un phénomène très tendance dans le monde du retail. Selon Deloitte, 42% des consommateurs s'intéressent aux technologies qui personnalisent les produits. "Cela confère au produit, donc à la marque, une valeur émotionnelle que beaucoup recherchent, notamment le segment du luxe".
Mais qui dit luxe, dit exigence. "Nous avons dû améliorer tout un tas de petites choses, du détail diront certains, pour que KiLine (nom du robot, NDLR) réponde parfaitement aux codes du luxe, comme l'interface utilisateur par exemple pour qu'elle soit vraiment simple d'usage et ne demande pas d'opérateurs, ou encore le côté silencieux afin de gommer toutes notions industrielles." L'idée étant de proposer une expérience client unique et élégante.
Vers de nouveaux marchés
Parmi les premières marques séduites, on trouve Moët & Chandon à la Samaritaine, Hugo Boss à Tel Aviv, Clarins dans le cadre de la fête des mères ou encore Aqua di Parma (maison LVMH) via une offre e-commerce. "C'est un canal que nous souhaitons étoffer, le commerce en ligne constituant une solution stratégique si le retail ne repart pas comme attendu". En attendant, il s'agit "de roder l'offre de personnalisation, de la mettre en volume, et cela passe par le développement opérationnel de partenariats avec des agences de retail qui commencent à nous connaître et que nous commençons à connaître", explique-t-elle. Il conviendra aussi d'y inclure de nouveaux matériaux, tels que le tissu, le cuir.
Autre axe à conforter, défriché récemment, celui du test. Là aussi, la base robotique est identique quand l'application s'oriente vers le testing d'interfaces à distance, notamment dans le cadre du marché automobile. Un positionnement plus industriel qui vise à diversifier ses marchés, et ainsi réduire sa dépense aux marchés historiques du rétail et de l'événementiel. Chat échaudé ne craint pas l'eau froide...
Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !