Sport, innovation et création d’entreprises : pourquoi la Banque Palatine investit

On évoque souvent sport et business dès que l’athlète tourne la page des compétitions pour passer par la (délicate) phase de reconversion. Mais l’envie de créer, d’innover arrive aussi concomitamment à une carrière de haut-niveau. Sauf que sans réseaux, conseils judicieux et avisés, qu’ils soient juridiques, financiers ou administratifs, plus difficile est de franchir la barre de la concrétisation. Très ancré dans le secteur sportif, l’établissement bancaire a choisi de créer un programme de mentorat spécifiquement dédié aux sportives. Et d’embarquer – entre autres – la navigatrice Alexandra Barrier, installée à Nice, dans l’aventure.
(Crédits : DR)

Créer son entreprise se révèle souvent (toujours) être un challenge. Mais celui-ci est peut-être plus compliqué dès lors que l'on est un athlète de haut niveau, concentré sur son entraînement et ses performances. Après tout, qui de mieux qu'un sportif pour inventer le produit, le service disruptif qui va servir toute une discipline ?

Logique et facile... sur le papier. Car passer de l'idée au concret n'est pas davantage aisé simplement parce que l'on sait très bien de quoi on parle. Convaincre financeurs, associés potentiels, services administratifs exigent temps et patience. Ce dont l'athlète ne dispose pas à foison. Un constat relevé par la Banque Palatine - membre du groupe BPCE, lequel est très impliqué dans le sport en étant notamment partenaire officiel des JO 2014 - ce qui le fait être en contact régulier avec ces problématiques.

L'esprit d'équipe... business

Des sportifs devenus entrepreneurs, ce n'est ni étonnant ni rare et les exemples de reconversion réussies ne manquent, pas de Stéphane Diagana engagé entre autres dans la réalisation d'un centre sportif sur la Côte d'Azur, à Mougins, en passant par l'ancien champion olympique de ski à bosses Edgar Grospiron, désormais conférencier et conseiller business ou Taïg Kris, et son OnOff Telecom qui a vu l'ancien champion du monde de rollers passer du côté des télécommunications avec un vraie solution innovante.

Des exemples parmi tant d'autres. Mais si entreprendre en phase de reconversion est une chose, entreprendre en poursuivant entraînements et compétitions est plus ardu. Constat fait (aussi) la Banque Palatine. Qui n'a pas envie de passer à côté des innovations qui émergent de l'esprit de ces sportifs inspirés. Sauf que l'on sait aussi qu'entreprendre est un exercice moins facile lorsqu'on est une femme. Le fameux plafond de verre ou les préjugés - ou les deux - jouant le rôle de freins. C'est donc un programme dédié aux athlètes féminines que l'établissement bancaire a concocté, basé sur le principe du mentorat. « Comme un sportif est accompagné en termes de préparation physique, de diététique, nous avons créé un écosystème qui forme une équipe business », explique Patrick Ibry, le directeur général adjoint de la banque qui le dit bien, l'objectif c'est la structuration. Celle-là même qui permet d'atteindre ce que tout chef d'entreprise vise : le livrable. Avec tactique et vitesse d'exécution si possible. « Ce n'est pas à l'athlète de s'adapter aux mentors mais aux mentors de s'adapter à l'athlète ».

Surtout que la Palatine est curieuse : « on veut tout tester », dit encore Patrick Ibry.

Qui embarque donc quatre premières sportives dont la navigatrice Alexia Barrier. Installée à Nice, celle qui s'est fait connaître pour son Vendée Globe en 2020 a déjà goûté à l'entreprenariat, ses projets étant, explique-t-elle, toujours lié à ses défis en voile. Sauf que « mes challenges à terre n'ont pas bénéficié de bienveillance et de décernement. J'avais une fragilité dans ma cote de maille ». Alexia Barrier qui compte créer une équipe entièrement féminine pour le prochain Trophée Jules Verne, épreuve de tour de monde à la voile le plus rapide, en équipage. Qui planche surtout sur ces capteurs, pensés pour être intégrés sur les mâts et les quilles des bateaux, reproductibles pour les industries nautiques et qui servent la recherche océanographique.

Innovation deviendra ETI ?

Et il est tout autant question de stratégie pour la banque. Qui ne le cache pas, c'est bien d'un accompagnement différent dont il est question avec la volonté affichée de « prendre le contrepied de ce qui se fait déjà », en matière d'aide à la création d'entreprises. Pas illogique quand on se positionne comme la banque de ETI, ces entreprises de taille intermédiaire dont on ne cesse de dire qu'elles ne sont pas suffisamment nombreuses dans l'Hexagone. Certes, il n'est pas question de faire de tout projet une future ETI - « nous savons que comme au Pôle France, nous n'aurons pas que des champions du monde » - mais de donner de la place à des innovations qui vont faire leur chemin et à des chefs d'entreprise qui vont tout autant tracer le leur. « Un patron d'ETI est un athlète de haut niveau », assure même Patrick Ibry.

Pas davantage illogique de confier contenu et animation du programme à une sportive de haut niveau reconvertie en spécialiste de l'investissement, Sévérine Desbouys, ancienne cycliste (elle a notamment été meilleure grimpeuse lors du Tour de France féminin NDLR), à la tête de son propre cabinet, DSC. Une capitaine d'équipe pluridisciplinaire, formée d'une quinzaine d'experts, qui va regarder de près bilan de compétences et étude des business-modèles notamment. « Il faut créer la transversalité », enjoint Séverine Desbouys. Qui après une première promotion, s'est déjà qu'une seconde est prévue. Car les candidatures affluent. Créer du mouvement, un écosystème, changer les mentalités, offrir de l'espace-temps... Voilà qui exige (aussi) un mental de sportif.

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