La Mut' place la modernisation et l'innovation au service de la santé

Depuis plusieurs mois, la société mutualiste installée en Provence-Alpes-Côte d'Azur entame sa mue en interne. Cela se traduit notamment par une remise en niveau des usages digitaux et par une place plus importante données aux projets d'innovations. Un moyen de fournir un meilleur service et d'être moins dépendant économiquement de l'argent public.
(Crédits : DR)

L'harmonie est difficile, peut être encore plus dans le secteur de la santé. Atteindre l'équilibre et la pérennité financière, mais sans réduire la qualité du service c'est l'équation délicate que s'attèle à résoudre la Mut'. De son nom complet, Mutualité Française Sud Provence-Alpes-Côte d'Azur SSAM (pour service de soins et d'accompagnement mutualiste), elle regroupe les principales mutualités du territoire. Elle se positionne sur le médico-social à travers des centres de santé, centres dentaires, crèches, hébergements de personnes âgées et handicapées ou encore les magasins d'optique et d'audioprothèse. Une activité qui s'étend donc à travers les six départements de la région Sud. "J'ai déjà parcouru 17.000 kilomètres en huit mois", fait remarquer Catherine Hêtre, la directrice générale nommée durant l'été.

Beaucoup de route et quelques mois pour que la dirigeante puisse prendre ses marques mais aussi pour qu'elle commencer à imprimer sa marque sur la Mut'. "Beaucoup de choses ont évolué", estime-t-elle. La dirigeante avait prévenu vouloir apporter de la modernisation. Les premiers changements concernent donc la tambouille interne. "Nous avons des process plus courts et plus dynamiques", juge Catherine Hêtre. Les évolutions concernent notamment la manière de recruter qui se modernise avec des "petits films" par exemple ou le développement d'une école interne pour certains métiers. Dans les rouages administratifs, la digitalisation s'est fait une place pour les facturations ou les signatures des contrats. Une remise à niveau nécessaire.

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L'innovation pour nourrir le modèle

L'innovation a aussi pris une place plus importante avec un service recherche et développement renforcé. Concrètement, il s'agit d'un service de projets innovants (SPI) qui répond à des appels à projets. "Cela n'existait pas sous cette forme, quand on accompagne un projet il faut y mettre les moyens", explique Catherine Hêtre. Un moyen de professionnaliser la démarche en interne avec des chefs de projets.

La Mut' a ainsi été retenue pour deux propositions en octobre dernier dans le cadre de l'innovation smart deal dans les Ephad, un appel à projets porté par les Alpes-Maritimes. Il s'agit d'aménager un coin Snoezelen (une méthode de stimulation multisensorielle) dans un établissement et un système d'automatisation des fermetures des portes.

Cette approche via un SPI permet de "trouver des déboucher économiques". Car la Mut' est très présente sur la prévention, des métiers où les frais sont remboursés par l'Etat. Un appui financier qui fond au gré des coupes budgétaires. "Nous devons trouver de l'argent et continuer de faire ce que nous faisons", résume Catherine Hêtre. Montrer des projets pérennes et au plus proches des réalités économiques permet d'être moins dépendant.

Ce qui ne signifie pas non plus basculer dans la recherche des bénéfices à tout prix. "Nous agissons comme une entreprise, qui doit faire du bon travail, mais nous n'avons pas d'actionnaires", précise Catherine Hêtre avant d'insister : "Il faut se rappeler pour qui nous travaillons, c'est ça la vocation de l'économie sociale et solidaire" sur laquelle se positionne la Mut'.

En plus de favoriser son modèle économique, l'approche par l'innovation permet à l'entreprise mutualiste de continuer à grandir en gagnant des parts de marché. Deux nouvelles crèches sont entrées dans son giron. La structure était déjà très présente sur ce secteur, mais Catherine Hêtre (qui auparavant a travaillé dans la petite enfance) souhaite aller encore plus loin.

Le défi du recrutement

Pour continuer à être présent sur tous ses secteurs à travers les territoires, la directrice générale doit faire face à un autre grand défi : celui du recrutement. "Nous nous vendons mal", reconnaît-elle. Le diagnostic est là, mais il existe aussi d'autres facteurs qui nourrissent ces difficultés. Celui des territoires d'abord au cœur desquels des zones rurales attirent moins les professionnels et ne représentent pas forcément une patientèle importante. "Ce n'est pas parce que c'est difficile qu'il ne faut pas le faire, la mutualité c'est la solidarité", défend Catherine Hêtre. Dans les départements alpins par exemple elle s'appuie sur un relai local pour aider au mieux les arrivants.

L'autre aspect est celui de la concurrence de centres médicaux "low cost". Leur communication est souvent plus agressive est l'approche différente avec un rythme de patients plus soutenu. "Nous ne faisons pas le même métier", balaie la directrice générale. Mais les professionnels de santé recrutés sont eux les mêmes. Cela fait aussi partie de la vie d'une entreprise.

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