Spécialiste de l’électrification des vélos, Teebike devient aussi acteur de l’upcycling et vend chez Décathlon

La startup originaire de Nice a mis au point un système de roue avant qui permet de rendre tout type de vélo, électrique. Une innovation qui lui a déjà permis d’être distribuée par Fnac et Darty, alors que Décathlon lui ouvre une cible bien plus large. Mais c’est en reconditionnant les vélos jetés – grâce à des ateliers d’insertion – que la jeune entreprise veut dynamiser un marché prometteur tout autant qu’extrêmement concurrentiel. Et qu’elle compte d’adresser avec des offres plus segmentées pour continuer à évangéliser.
(Crédits : DR)

Elle s'est positionnée depuis 2019 sur le marché - très vaste comme très prometteur - du vélo électrique, en commercialisant un concept de roue avant qui, adaptée pour tout type de vélo, permet d'électrifier ce dernier. Une idée innovante aussi parce qu'habituellement, les kits d'électrification privilégient généralement l'électrification de la roue arrière.

Une innovation surtout voulue accessible et simple, qui ouvre la voie de la mobilité douce à une cible assez large. Au point de convaincre Fnac et Darty d'accueillir Teebike dans leurs rayons « nouvelles mobilités ».

Depuis le début de l'année, c'est chez Décathlon que la startup a installé des corners, tout en étant également intégrée dans le catalogue e-commerce du spécialiste de la grande distribution de sport et de loisirs, lequel fait ici une exception à la règle qui veut qu'aucune autre marque ne soit généralement distribuée sur son site.

Décathlon qui représente un canal de distribution complémentaire mais surtout stratégique pour Teebike. « Fnac et Darty apportent de la visibilité à notre produit tandis que Décathlon correspond davantage à notre cible », explique son dirigeant, Laurent Durrieu.

La voie automobile, le complément « intelligent »

Pour autant, parce que Teebike veut continuer à évangéliser, elle s'est également, depuis peu installée chez certains concessionnaires automobiles, notamment en nouant un partenariat avec le réseau Dugardin, implanté dans le Nord de l'Hexagone. « Nous approchons également les fabricants automobiles », ajoute Laurent Durrieu. Et il faut voir dans cette démarche originale, rien d'autre que de contribuer encore à pousser à l'usage du vélo. L'idée de Laurent Durrieu étant de pouvoir proposer à tout acheteur d'un véhicule électrique, une roue Teebike. « Cela permettrait de proposer une solution électrique globale. On parle beaucoup de multi-modalité. On imagine que toute personne sensible au véhicule électrique peut l'être également au vélo électrique ». Des tests incluant la vente de la roue Teebike et l'offre de vélo reconditionné sont actuellement mené avec Norauto.

Car si Teebike existe c'est d'abord parce que son fondateur s'horrifiait des cimetières à vélo qu'il a croisé en Chine. De là est né le concept de roue. Mais Laurent Durrieu veut pousser l'idée jusqu'au bout. « La raison d'être de Teebike est de dire : arrêtez de jeter. Or, on continue de jeter les vélos », constate le dirigeant qui, sur ce point, s'est rapproché de certains opérateurs tels Fifteeen (ex-Smoove NDLR), Transdev ainsi que des déchetteries afin de récupérer leurs flottes.

Des vélos reconditionnés dans des ateliers d'insertion, la startup ayant créé pour cela dix emplois, avec l'objectif de former aux métiers de mécanicien. Après un premier en juin 2021, à Brignoles, dans le Var, puis un second à Valbonne, dans les Alpes-Maritimes en novembre dernier, c'est à Montauban, en Occitanie qu'est prévue l'ouverture d'un troisième atelier, l'objectif étant de mailler le territoire hexagonal d'ici 2023 via une vingtaine d'ateliers, installés non loin des déchetteries et des magasins Décathlon. L'idée est de proposer, pour 5 euros supplémentaires à l'achat d'une roue Teebike, un vélo reconditionné Reebike.

La télé pour améliorer la visibilité

Mais si la mobilité électrique est entrée dans les mentalités et se déploie dans les habitudes, Teebike n'est pas seule, loin de là, sur le marché et cherche donc à amplifier sa notoriété. D'où ce partenariat développé avec Brut pour la diffusion de vidéos dévoilant le quotidien des ateliers de reconditionnement, sur les réseaux sociaux comme par le biais de newsletters envers la communauté du média en ligne. Mais pour toucher une cible grand public, c'est vers les chaînes de télévision que la jeune entreprise s'est tournée, d'une part via le sponsoring d'émissions avec France Télé, d'autre part via des publicités sur TF1 et M6 et ce durant les mois d'avril et mai. Un plan média assez large qui doit aider, outre la notoriété, à « dynamiser les ventes ».

La location, cible des jeunes actifs

Cependant d'autres pistes de développement devraient aussi y contribuer. « Nous nous interrogeons sur l'élargissement ou non du produit », commente Laurent Durrieu. Une roue, dotée d'une autonomie moindre, de l'ordre de 30 ou 40 kilomètres, va être testée. Et cela afin d'apporter une solution plus légère aux urbains, plus accessible en termes de prix. Et essayer de combattre une idée reçue, « l'autonomie étant souvent associée à la qualité. Ce qui est une erreur ». Imaginée aussi, une offre de location courte durée - entre 3 mois à 6 mois - qui permettrait de tester Teebike avant de l'adopter définitivement ou non. Une logique de location qui vise plutôt les jeunes actifs ou les étudiants, notamment pour apporter une solution de mobilité le temps d'un stage ou d'un cycle universitaire.

Apporter du service constitue aussi un levier. Comme permettre l'accès à un mécanicien spécialisé, intervenant à domicile pour installer la roue ou réparer le vélo. C'est ce que permet le partenariat conclu avec Cyclofix.

« Nous avons tenté d'identifier tous les freins possibles et d'apporter une réponse qui lève les blocages », souligne Laurent Durrieu. Teebike investira à la rentrée la gare SNCF de Juan-les-Pins, à Antibes, près de Cannes, pour tester une offre de mobilité. La startup emploie 6 salariés et 4 free-lance ainsi que 20 salariés dans les ateliers d'insertion et revendique un chiffre d'affaires de 2 millions d'euros pour l'exercice 2021.

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