En concentrant ses investissements sur les épices ethniques, Cepasco se renforce sur un marché de niche

Née entreprise familiale, accueillant désormais deux fonds d’investissement à son capital, la PME originaire de Gémenos se déploie en GMS et en commerce spécialisé sur différents segments, via plusieurs marques dont Spigol, Espig, Epicé Tout ou encore La Planète des Epices. Recentrée sur ce qu’elle appelle son cœur de métier, elle se dit attentive à la conquête de nouveaux circuits et aux attentes des consommateurs. Une stratégie qui porte la croissance.
(Crédits : DR)

Le safran c'est ce qui fonde toute l'histoire de Cepasco. Qui commence son aventure en Algérie, sous l'appellation Le Spigol, nom de la petite entreprise que crée Antoine Espig pour commercialiser sa production, venue d'Espagne. La création, par son fils, Frédéric, d'un mélange d'épices à base de safran, destiné à rehausser le goût de la paëlla constitue l'autre brique qui constitue le socle de la PME aujourd'hui installée à Gémenos.

Trois segments, plusieurs marques (et du bio)

Plus de cent ans plus tard, Cepasco - nom adopté en 1962 - c'est trois branches - Cepasco, Flavori et DulFrance, cette dernière étant spécialisées en soupes et fonds de sauces déshydratés - et plusieurs marques, Espig, Spigol, La planète des épices, ou encore Epicé Tout ou Maison Espig, ces deux dernières étant estampillées bio.

Un portefeuille qui permet à la PME provençale d'occuper trois segments sur le marché de la cuisine du monde. En GMS et HMSM et en restauration hors foyer (RHF) où elle revendique respectivement 4% et 10% de parts de marché. Mais c'est sur le segment du traditionnel ethnique que Cepasco est particulièrement bien positionné avec 45% de parts de marché grâce à Espig et Maison Espig.

Des épices brutes et non traitées thermiquement

Les épices, c'est le cœur du métier de Cepasco. Qui, évidemment, se montre extrêmement exigeante quant au sourcing de ses matières premières. Car le consommateur ne l'est pas moins. On ne badine donc pas avec les épices qui sont sourcées là où elles ont su s'enrichir de la terre et du climat qui leur donne toutes leurs saveurs. Si la cardamone vient d'Amérique centrale, les poivres et les fèves de tonka d'Amérique du Sud, le gingembre d'Asie du Sud-Est, la moutarde d'Amérique du Nord... il y a aussi la filière Provence en herbes aromatiques - thym, romarin, origan - que la PME soutient, en s'engageant sur des volumes pluriannuels via des contrats d'achat. Une façon de participer au développement du territoire. « Nous nous adressons à des consommateurs qui cuisinent régulièrement nos épices, et qui attendent un produit hyper qualitatif en goût, en texture », explique Bertrand Cossé, son directeur général. « Nous accueillons le monde à notre table. Nous sommes intraitables sur la qualité organoleptique ». 200 épices sont ainsi importées du monde entier - soit l'équivalent de 150 conteneurs - « achetées dans leurs pays d'origine, à des acteurs locaux ou des coopératives. Cela nous permet d'être sûrs de nos approvisionnements ». Sachant que chaque matière première est analysée en laboratoire et n'est pas « chimiquement traitée. Nous partons du principe que nous acquérons des produits de bonne qualité. Toutes les épices sont mélangées dans notre usine à Gémenos ». Une unité de 9.000 m2, avec une petite partie logistique positionnée à Avignon. Au total, ce sont 400 recettes différentes de produits qui génèrent 1.500 références commerciales.

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La croissance externe (aussi) pour superformer le marché

Qui n'a pas l'intention de passer par la case diversification. « Nous restons sur notre cœur de métier », ce qui n'empêche pas la conquête de nouveaux circuits ou de rester particulièrement attentifs aux attentes des consommateurs. Le marché des épices qui est « tendanciellement en hausse », note Bertrand Cossé, précisant qu'un effet confinement est à noter, la période ayant poussé à cuisiner plutôt qu'à acheter sous forme préparé. Ce qui en déduit la priorité actuelle, celle de soutenir « nos clients se professionnalisant, de nombreux points de vente prennent du volume ». L'autre sujet c'est celui de l'éducation du consommateur, au goût notamment. Ce qui signifie aussi déployer des innovations, ce qui est fait régulièrement, chaque année, avec, entre autres, le souci « de rajeunir nos marques ». Surtout que, dit le directeur général, « la gamme des possibilités est sans fin ». L'objectif est donc de conserver le cap, « de superformer le marché. Nous sommes sur un marché de niche et nous sommes capitaine de notre catégorie ». Superformer et conserver le cap pourraient bien passer par la croissance externe, une possibilité que ne dément pas Bertrand Cossé. Ce qui pourrait donc pousser encore un peu plus la croissance de Cepasco, qui connaît un rythme continu depuis 4 ans. Le groupe, avec ses trois activités, cumule un chiffre d'affaires de l'ordre de 30,5 millions d'euros, porté par Cepasco dont le chiffre d'affaires s'élève à 24,5 millions d'euros, quand celui-ci est respectivement de l'ordre de 2,5 millions d'euros pour Flavori et 3,5 millions d'euros pour DulFrance. Le groupe emploie 85 personnes en France.

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