Crédit Agricole Alpes Provence : vers une année 2022 « digitale » et « sociétale »

Renforcée par de bons résultats en 2021, la Caisse du crédit agricole qui opère sur les Bouches-du-Rhône, le Vaucluse et les Hautes-Alpes, entend cette année faire face à deux défis. La digitalisation des rapports que les clients entretiennent avec leur banque d’une part. La réponse à des enjeux sociaux et environnementaux d’autre part, ces derniers étant particulièrement prégnants pour les nombreux agriculteurs qu’elle compte parmi ses clients.
(Crédits : DR)

L'année 2021 ne s'annonçait pas sous les meilleurs auspices. « Nous avions enregistré en 2020 un résultat de 48 millions d'euros, très en retrait par rapport à 2019 », rappelle Serge Magdeleine, directeur général du Crédit Agricole Alpes-Provence. Par ailleurs, « de fortes tensions géopolitiques s'esquissaient, avec l'existence de rivalités entre Chine et États-Unis et le détricotage des mécanismes de stabilité au sein des organismes mondiaux comme l'OMC ». Dans le même temps, le covid-19 avait accéléré la digitalisation de nos modes de vie, et la dette avait crû - conséquence du « quoi qu'il en coûte » - atteignant 450 % du PIB au niveau mondial. De quoi interroger le CAAP vis-à-vis de son positionnement. « Comment maintenir notre valeur cardinale qu'est la solidarité dans un monde divisé ? Notre choix de l'humain [la banque fait depuis longtemps le choix de maintenir ses agences physiques même dans les zones rurales, ndlr], dans un monde digitalisé ? Et comment continuer à faire des crédits dans un monde à désendetter ? »

Un résultat net multiplié par deux

Malgré cela, la banque a enregistré en 2021 un résultat net de 82,3 millions d'euros, soit une hausse de 103 % par rapport à 2020. Hausse qui s'explique par les bons résultats du territoire. Un territoire qui s'est relevé de la crise et où, contrairement aux craintes, on n'a pas observé l'effet attendu de rattrapage des faillites d'entreprises soutenues pendant les confinements. « Finalement, on constate que certaines entreprises qui n'étaient pas viables le sont devenues car elles ont eu le temps de se transformer ».

Un contexte dont la caisse régionale Alpes-Provence a tiré profit grâce à une forte dynamique commerciale. De sorte qu'elle a enregistré 31.500 clients supplémentaires, et 11.205 nouveaux clients sociétaires. Tandis que l'encours de collecte a augmenté de 6 % et celui de crédits de 5,4 % par rapport à l'année précédente.

Autre facteur (mécanique) de croissance du résultat : la division par deux du risque. Avec un taux de solvabilité (qui correspond au ratio entre les fonds propres et l'encours de crédit) de 21,7 %. « C'est deux fois plus que les exigences réglementaires », se félicite Serge Magdeleine.

Plus solide sur ses bases, la caisse régionale tente désormais de se projeter, bien que l'épisode de la guerre en Ukraine interroge. « Mais les scenarii d'impact sont tellement divers qu'il est trop tôt pour considérer un plan d'action en fonction de cela ». A la place, il s'agit de se focaliser sur deux tendances de fond : la digitalisation et la prise en compte des enjeux sociaux et environnementaux.

Saisir le potentiel du numérique et de la donnée

« L'année 2022 sera fondamentalement digitale », assure ainsi Serge Magdeleine. Et de convoquer ce chiffre : « Deux tiers de nos clients ne viennent plus en agence ». Par conséquent, il faut répondre à ce besoin de réaliser un maximum d'opérations à distance. Et prendre place dans « l'économie de la donnée où la valeur des données utilisées puis générées par un produit est parfois supérieure à celle du produit en lui-même ».

Pour faire face à ce basculement, l'établissement bancaire a mis en place plusieurs services, à l'instar d'un outil qui, à renfort d'intelligence artificielle, aide les conseillers à répondre à certaines questions des clients.

Ce changement d'approche de la part des clients doit-il aller de pair avec des fermetures d'agences ? Non, assure la Caisse régionale qui place celles-ci au cœur de sa stratégie et de sa différenciation. « L'agence inspire la confiance. En cas de problème, on sait qu'il existe un endroit où l'on peut se manifester ». Et Franck Alexandre, président du Conseil d'administration de compléter : « S'il n'y avait pas d'agence dans certaines communes comme Sault (84) où il n'y a plus de service public ni de Poste, il n'y aurait personne ».

Aider les agriculteurs à faire face aux dérèglements climatiques

L'autre axe fort de la stratégie 2022, c'est l'impact sociétal. Social, en soutenant des projets favorisant l'égalité des chances. A l'image du partenariat avec Les Déterminés, un programme d'accompagnement destiné à accompagner des entrepreneurs issus de quartiers politiques de la ville ou ruraux pour dépasser les freins auxquels ils font face. Mais aussi environnemental : un sujet majeur alors que la banque est celle de 80 % des agriculteurs, eux-mêmes premiers témoins des dérèglements climatiques.

Pour les aider à y faire face, la caisse soutient notamment des projets entrepreneuriaux du domaine des technologies de l'agriculture comme Ombrea, Ou encore des distributeurs de produits bio et locaux tels que Marcel & fils.

Car si la banque est connue pour son travail auprès des particuliers et des agriculteurs, le financement et l'accompagnement d'entreprises - de la startup à l'entreprise plus établie - représente la moitié de son chiffre d'affaire, avec 400 salariés mobilisés. La banque s'appuie en outre sur un réseau de partenaires, comme la French Tech ou les plateformes d'initiatives locales. Ce qui renforce, forcément, son ancrage territorial.

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