Voltalia, ce modèle de production d'énergies renouvelables qui vise les entreprises

L'entreprise basée à Aix-en-Provence contractualise directement avec des grands comptes afin de produire de l'électricité issue du solaire, hydraulique ou éolien. Pour Patrick Delbos, directeur France de celle qui possède comme actionnaire principal l'association familiale Mulliez, les énergies renouvelables sont désormais compétitives en termes de prix. Ce qui change tout.
(Crédits : voltalia)

Déjà présent dans le monde des énergies renouvelables, c'est grâce à une rencontre que Patrick Delbos fonde son entreprise sur ce marché précis. C'est en 2005 avec Robert Dardanne qu'il se lance dans l'aventure Voltalia. Pour se différencier sur ce secteur, l'entreprise basée à Aix-en-Provence décide de "maîtriser le cycle de vie, cela veut dire de la détection à la mise en œuvre, et miser sur le multi-énergie", raconte Patrick Delbos, aujourd'hui directeur France.

En presque vingt ans, Voltalia a considérablement changé. La société a pour actionnaire principal l'association familiale Mulliez, elle est cotée en bourse et affiche une présence internationale à travers 17 pays. Une expansion majeure pour l'entreprise née en Provence, forte de 1.200 salariés qui produit et vend de l'énergie renouvelable issue de ses installations. Un modèle qui se décline en trois étapes. Le développement d'abord, souvent le plus long, qui consiste à repérer un site et obtenir les différentes autorisations, puis la construction et enfin l'exploitation sur plusieurs décennies.

Le solaire va se développer en France

Des compétences et un savoir-faire que Voltalia propose également à des tiers. "Cela vient consolider notre business model", avance Patrick Delbos. Une prestation de services qui représente en 2021 la majorité des revenus de l'entreprise puisque cela génère un revenu de 271,6 millions d'euros sur les 412 millions d'euros de chiffre d'affaires du groupe.

Du coté des énergies, le parc s'appuie sur toutes les sources du solaire à l'hydraulique en passant par la biomasse et bien sûr l'éolien. Ce dernier représente 72,9% de la puissance installée dans le monde par Voltalia. "Il y a une forte représentation car nous avons beaucoup de projets mis en œuvre au Brésil, en France nous sommes à 50-50 entre l'éolien et le solaire", note Patrick Delbos. Le second devrait prendre le pas sur le premier, car l'installation des infrastructures nécessaires est plus simple notamment vis-à-vis de l'acceptation des voisins directs. "Mais nous n'abandonnons pas l'éolien", prévient le dirigeant.

Des contrats directement avec les entreprises

Voilà pour la production, pour ce qui est de la vente, les process évoluent. "Avant cela fonctionnait avec un guichet ouvert, désormais ce sont des appels d'offres avec l'Etat qui définit une volume", explique Patrick Delbos. Surtout, Voltalia propose depuis 2018 des corporate power purchase agreement (CPPA) que l'on peut traduire littéralement par un contrat d'achat d'électricité d'entreprise.

"Il s'agit d'un contrat d'achat de gré à gré dans lequel nous nous mettons d'accord sur un prix de vente", résume Patrick Delbos. En clair, une entreprise demande directement à Voltalia de lui produire un certain volume d'énergie. En fin d'année dernière, un premier CPPA multi-acheteur a été signé. Il réunit des grandes entreprises comme LCL, Air France ou Bonduelle pour une production totale de 56 MW issue d'une centrale solaire photovoltaïque qui sortira de terre fin 2023 dans le Sud de la France.

Le défi du stockage

Pour les entreprises, l'électricité est un enjeu financier majeur car la consommation est souvent très importante. Si l'énergie verte a le vent en poupe, elle se traduit souvent par une facture plus lourde. Une situation qui appartient au passé assure Patrick Delbos : "Les prix sont compétitifs car la technologie a évolué et nous pouvons produire davantage. Dans le même temps les anciennes énergies ont des tarifs en hausse".

Le projet défi est celui du stockage. L'opération représente un coût important mais est nécessaire pour permettre une alimentation en continu. "Nous travaillons sur ce sujet avec notamment un gros projet en Guyane", avance Patrick Delbos qui remarque toutefois "l'absence de cadre contractuel". Un cadre qui permettrait de savoir qui paye ce surcoût.

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