Smart Remote, ce programme d’attractivité des talents qu’IBM déploie à Marseille (et le télétravail en fait partie)

L’acquisition de nouvelles compétences RH est un des enjeux de la relance. Et c’est un besoin qui fait face à un déficit récurrent. Ce qui oblige aussi les entreprises à réinventer leurs procédés de recrutement et de fidélisation de ces mêmes compétences. Un sujet auquel le groupe américain répond avec un concept qui prévoit la possibilité de télétravailler et qui cible un développement en régions. Une façon de tenir compte du mouvement de migration hors grandes métropoles qui s’est opéré durant la crise. Outre la Cité phocéenne, Bordeaux et Nantes sont concernées.
(Crédits : DR)

Il est clair qu'il y a un avant et après crise. Et que le mouvement de mutation d'un travail pouvant se faire à distance est désormais entré dans les mœurs et les stratégies de recrutement des entreprises. Une nouvelle donne que même les grands groupes ne peuvent ignorer, tant la capacité à attirer les talents et à les fidéliser est essentielle et doit être pensée en tenant compte des nouveaux paramètres, que sont, notamment, la qualité de vie et la « régionalisation » engendrée précisément par la crise.

« La transformation digitale s'est vraiment accélérée depuis la crise du Covid. Là où c'était un enjeu de développement pour beaucoup d'entreprises, c'est devenu pour certaines un enjeu de survie et pour la plupart un enjeu de différenciation majeure. Nous observons donc un accroissement des besoins », explique Olivier Lespargot, Directeur Général Client Innovation Center France. Ce qui a donc, pour conséquence, de faire de ce marché un marché en pleine croissance. Avec, évidemment, des besoins de recrutement de compétences qui vont de pair. « L'autre enjeu est celui des talents », appuie Olivier Lespargot. Qui rappelle que le Client Innovation Center qu'il dirige à Lille est très proche de l'écosystème de l'innovation, des universités notamment comme l'incubateur et accélérateur de startups, EuraTechnologies.

Le télétravail, jusqu'à 80% du temps

Sauf que, tout comme on ne travaille plus tout à fait comme avant, on ne recrute plus, non plus comme c'était le cas pré-crise. De quoi provoquer une phase de réflexion au sein des entreprises, voire de remettre en question les process. Ce à quoi IBM France n'a pas échappé. « Le confinement nous a fait passer en mode expérimental. Cela nous a donné l'occasion de travailler avec nos collaborateurs sur le nécessaire équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle. Nos collaborateurs ont besoin de se former en permanence, de travailler à l'international... A cela s'ajoute le phénomène des jeunes qui souhaitent quitter les grandes métropoles pour s'installer dans d'autres villes, plus attractives, avec des coûts de la vie moins élevés. Et puis, pourquoi changer d'employeur quand on déménage ? », pose Olivier Lespargot.

C'est de cette réflexion qu'est né le concept de Smart Remote. Un programme qui prévoit, pour les profils confirmés la possibilité de télé-travailler jusqu'à 80% du temps, « de chez eux, n'importe où en France », avec, tout de même, 4 jours de présence minimale sur site, jours qu'IBM choisit, en l'accompagnant cependant de la prise en charge des frais de déplacements. Mais comme on ne recrute plus comme avant, on ne consomme plus et on n'organise plus la présence au bureau de la même façon. D'où la création de Smart Remonte Center, ce lieu où les collaborateurs peuvent venir travailler, qui permet à IBM de ratisser plus large en termes de compétences et de le rapprocher, en même temps, de certains de ses clients - principalement des acteurs issus de l'industrie, de la banque ou de l'assurance - eux aussi implantés dans les territoires. Des centres qui devraient prendre place dans des locaux IBM déjà existants, ce qui n'exclut pas, néanmoins, l'usage d'espaces de coworking. Preuve supplémentaire que le bureau de demain prend forme...

Le choix de bassins de vie « compétitifs »

Cependant, « tous les profils ne sont pas éligibles : les métiers techs le sont mais il faut posséder trois années d'expérience, un bon niveau d'autonomie aussiEt il faut un goût pour l'entreprenariat », précise Olivier Lespargot qui rappelle que le concept de Smart Remote a été défini avec les collaborateurs, dans « une vraie démarche d'innovation ».

Outre Marseille, un Smart Remote Center est prévu pour s'installer également à Bordeaux et Nantes. Un choix étudié de près. « Ce sont des bassins actifs dans nos métiers, où les coûts de la vie sont compétitifs ».

100 recrutements sont prévus dans une première phase, 35 précisément en mode Smart Remote, la centaine de recrutement se répartissant entre les Marseille, Bordeaux et Nantes. Pour attirer les talents ciblés - développeurs, chefs de projet, architectes, spécialistes du test et plus globalement tous les métiers de la transformation digitale - une campagne est menée via les réseaux sociaux, principalement LinkedIn et Facebook.

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