Pourquoi Siemens SI Sud-Est retourne à l’école

Face à la pénurie de main-d’œuvre et à l’évolution du besoin en compétence, la branche Smart Infrastructure (SI) du géant allemand qui couvre le Sud-Est de la France se rapproche des écoles régionales. Une première pour l’entreprise qui constate que l’étiquette grand compte n’agit plus comme un catalyseur, et que le meilleur moyen d’assurer ses effectifs demain est encore de s’adresser directement à la source.
(Crédits : Adobe Stock)

Alors que la pandémie truste à nouveau l'actualité, les tensions sur le marché du travail, particulièrement mises en lumière cet été, ne faiblissent pas. Au contraire. Selon la Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares), on comptait 286.100 emplois vacants au troisième trimestre 2021, soit une augmentation de 8% par rapport au trimestre précédent. Si l'on compare la situation actuelle à celle prévalant avant la crise sanitaire, les chiffres sont encore plus parlants. Le nombre d'emplois vacants a en effet augmenté de 33% et de façon généralisée à tous les secteurs : + 50% dans le tertiaire non-marchand, + 27% dans le tertiaire marchand, +25% dans la construction et + 44% dans l'industrie.

Evolution du marché, évolution des besoins

« Je n'ai jamais vu cela, confirme David Azoulai directeur de la région Sud-Est pour Siemens Smart Infrastructure. J'ai encore des annonces non-pourvues après six moisIl y a une vraie pénurie en termes de main-d'œuvre qualifiée, compétente et disponible. » Le dirigeant, basé à Aix-en-Provence, chapeaute une équipe de 90 personnes réparties en 6 agences couvrant le territoire Sud-Paca et Corse. Des techniciens de maintenance et de dépannage, chefs de projets, chefs de secteur, commerciaux et business developer, spécialisés dans le développement d'infrastructures intelligentes dédiées aux sites industriels et bâtiments tertiaires, touristiques ou de santé. « Historiquement, l'activité de Siemens Smart Infrastructure s'est développée ici autour de la sécurité incendie. Aujourd'hui, nous proposons à un millier de clients en contrat de maintenance des solutions pour la sûreté (vidéosurveillance, contrôle d'accès), le confort (CVC) et la gestion énergétique avec notamment deux nouvelles lignes de business intégrées récemment, l'éclairage et les bornes de recharge », précise-t-il. Deux activités en forte croissance qui illustrent l'évolution du marché, plus numérisé, plus engagé dans l'efficience énergétique, qui suppose des compétences supplémentaires. A cet égard, « nous sommes passés d'une ère technique à une ère réseau. Nos besoins en personnels ont donc logiquement dévié, ajoutant à la technique de maintenance une orientation plus digitale et réseaux informatiques ». Une double compétence qui vient réduire à peau de chagrin un vivier de main-d'œuvre déjà en tension structurelle.

La formation aussi

Alors comment faire ? D'autant plus dans un contexte où les idées - ou clichés - habituelles liées à l'attractivité sont battues en brèche, du soleil méditerranéen voilé par la cherté de vie en région Sud-Paca à la fameuse étiquette « grand groupe » qui ne pèse plus bien lourd du côté des jeunes générations. « Il n'y a plus cet attachement à la grande entreprise, cette volonté d'y faire carrière. Les mentalités ont changé à ce sujet », constate David Azoulai. Lequel a donc pris le parti de se rapprocher directement de la source, les écoles. A commencer par Epitech Nice, et son « Meeting Career » du 10 janvier auquel Siemens Smart Infrastructure Sud-Est a participé, inaugurant ainsi une série d'actions qui visent à sensibiliser les étudiants « à la diversité de nos métiers et à leur faire connaître toutes les opportunités qui peuvent leur être offertes en termes d'emplois et de carrière ». Une première pour l'entreprise qui s'attelle à dupliquer l'initiative, et à qualifier des lycées techniques et IUT du côté de Marseille et de Toulon. L'idée étant aussi de préparer l'avenir en travaillant avec eux sur des modules de formation en adéquation avec ses besoins. Sur ce point, le dirigeant note un retour très positif des écoles. « Certaines sont en avance, d'autres un peu moins, mais toutes ont compris la nécessité de faire évoluer les programmes. Ce n'est plus un sujet. »

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