Avec le rachat des activités de nettoyage industriel de Véolia au Canada, Ortec renforce ses ambitions de croissance

Spécialisé dans les solutions en ingénierie et travaux, le groupe familial, basé à Aix-en-Provence intensifie, avec cette acquisition, sa présence sur le continent nord-américain. Une acquisition évidemment stratégique, à court comme à moyen terme, qui accompagne une volonté de croissance, certes « maîtrisée », mais qui ne dit pas non aux opportunités.
(Crédits : DR)

Le Canada n'est pas un territoire totalement inconnu pour Ortec. C'est via sa filiale dédiée à l'ingénierie, Sonovision, que le groupe originaire d'Aix-en-Provence y pose un pied dès 2003.

Depuis quelques jours et l'annonce de l'acquisition des activités de nettoyage industriel de Véolia, le voici donc plus fortement présent.

Une volonté devenue réalité

Une acquisition qui est le fruit d'un long travail, d'observation, d'écoute du marché, de regards attentifs portés sur les opportunités possibles car le groupe avait la volonté de se développer sur cette partie du monde. « Nous étions déjà implantés au Canada grâce à Sonovision qui concerne l'ingénierie et l'aéronautique. C'est une zone géographique que nous regardions depuis longtemps et avec laquelle nous avons une relation affective. Nous y avons démarré par une activité de dépollution des sols, en partenariat, alors, avec une entreprise canadienne », explique Julien Einaudi, directeur du Pôle Global Services d'Ortec

« Mais nous voulions également être présents sur la partie travaux. Nous avons rencontré, pour cela, de nombreux acteurs », avant donc que l'opportunité de rachat des activités de Véolia se présente.

Le service à l'environnement - l'une des spécificités d'Ortec et qu'adresse donc Ortec Environnement Services, nom de la nouvelle entité - couvre principalement deux métiers, celui de l'assainissement des réseaux mais aussi le nettoyage industriel, segment pour lequel « nous sommes parmi les leaders français », revendique Julien Einaudi. « Nous ne découvrons donc pas les métiers, nous connaissons les règles, les normes, mais aussi les grands donneurs d'ordre canadiens, qui sont à l'export, dont en France ».

De terrain de jeu à porte d'entrée

Le Canada qui offre donc des opportunités de croissance organique assez fortes. Ortec Environnement Services dispose, par exemple, d'un réseau de 20 agences, à 80% implantées au Québec, plus modestement en Ontario et en Colombie britannique. Un maillage de proximité considère Julien Einaudi qui devrait se renforcer avec des perspectives de déploiement géographique certains. Mais pas que. « Nous n'excluons pas de développer également d'autres métiers qui existent déjà au sein d'Ortec ». Tout comme n'est pas davantage exclue la possibilité de faire une incursion aux Etats-Unis en s'appuyant précisément sur cette présence canadienne. Le Canada qui est souvent la première phase d'une implantation en Amérique du Nord pour beaucoup d'entreprises tentées par le pays de l'Oncle Sam.

Tourné vers l'innovation et disposant d'un centre technique dédié, installé à Angers, le groupe familial qui travaille fortement sur les sujets de réduction d'émissions de CO2 et revendique avoir été le premier acteur à se doter de camions électriques, reconnaît que cette dimension « verte » fait partie des éléments qui ont séduit les acteurs canadiens lors du projet de rachat.

Accompagner les mutations énergétiques

Tout comme le caractère familial - « c'est fédérateur » - ou l'indépendance capitalistique, caractéristique importante. « Le groupe n'est pas endetté et se développe sur fonds propres », rappelle Julien Einaudi. Qui veut faire croître Ortec mais pas à n'importe quel prix ni n'importe comment. « Ortec est une entreprise de service, nous n'y dérogeons pas, mais nos clients vivent des mutations, avec des enjeux de décarbonation, de nouveau nucléaire... Tout ce qui transforme nos clients est enthousiasmant pour nous ».

Ortec qui pourrait ajouter de nouvelles cordes à son arc, cette veille technologico-environnementale étant l'un des points d'orgue de la croissance. « D'autres services à l'environnement pourraient être sur le marché demain. L'ingénierie est aussi importante, car il faut réfléchir en amont, aux utilisations », rappelle Julien Einaudi.

1.500 personnes à recruter

Qui dit croissance dit évidemment croissance organique, mais aussi croissance externe. Ajouter des compétences aux compétences figure bien sur la feuille de route du groupe français, qui ne cache pas regarder les opportunités en France comme à l'international. « Nous sommes très sollicités mais il faut que ces opérations de croissance externe nous renforcent », souligne Julien Einaudi. Qui compte bien s'inspirer des méthodes de recrutement canadienne pour réussir au mieux la phase d'embauche de 1.500 personnes lancée en France. « Le Canada est un grand pays, en plein boom économique et avec un taux de chômage de 3%. S'il ne faut pas plaquer des modèles, il y a à apprendre des deux côtés. Nous devons attirer les talents ». Ortec, qui emploie 11.500 personnes dans 25 pays, table sur un chiffre d'affaires 2021 à 1,1 milliard d'euros.

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