Spécialiste de la décoration lumineuse, Blachère Illumination veut conquérir davantage le marché nord-américain

Basée à Apt, la PME de plus de 400 salariés se positionne sur un marché : celui des décorations lumineuses des fêtes de fin d'année dans les villes ou centres commerciaux. Un savoir-faire qu'elle exporte à l'étranger puisque l'international représente la moitié de son activité.
(Crédits : Jérémie Pitot)

Il n'y a pas qu'en Laponie où l'on peut se croire toute l'année dans un décor de Noël. C'est aussi le cas à Apt, mais dans un endroit précis : les locaux de Blachère Illumination. La PME ordinaire du Vaucluse conçoit des luminaires pour les fêtes de fin d'année. Sur son site de sept hectares, des représentations du célèbre bonhommes vêtu de rouge et blanc côtoient des guirlandes et autres flocons géants.

La société familiale fondée en 1973 exerçait d'abord dans la sonorisation. Quelques années plus tard, elle se lance dans celui des illuminations de Noël. "93% du marché se joue sur les trois derniers mois de l'année", souligne Johan Hugues, le co-directeur général et neveu du fondateur. Un "marché de niche" donc que Blanchère Illumination a fait sien.

"De la ferronnerie d'art"

Mais cela ne veut pas dire pour autant que les neufs autres mois de l'année sont propices au repos. "Comme pour le père Noël, nous sommes des petits lutins qui travaillons toute l'année", glisse le dirigeant. Car pour préparer les fêtes, il faut bien exécuter tout le travail en amont, qu'il s'agisse de l'aspect commercial, de la conception et de la production. Une tâche à laquelle s'attèle un peu plus d'une centaine de personnes à Apt.

Blachère Illumination propose aussi bien du décor standard que des pièces uniques. En jouant sur les comparaisons, on peut dire que l'entreprise produit du prêt-à-porter et de la haute couture. "C'est de la ferronnerie d'art", avance Johan Hugues. Pour ce qui est des éléments plus classiques, la production s'appuie sur une dizaine de robot d'impression 3D à l'image de ce qui se fait dans l'automobile. Au total, ce sont plus 60 000 pièces chaque année qui sont proposées en location ou à la vente, dont 20% renouvellés. Les clients se répartissement à 60-%40% entre les collectivités et les centres commerciaux.

La moitié de l'activité à l'export

On trouve des illuminations issues du Vaucluse sur les Champs-Elysée, la tour Eiffel, mais aussi à New York, Zurich ou Dubaï.  Car l'entreprise compte sur l'international pour développer son activité, l'export représente 50% de son activité. Un positionnement rare sur le secteur puisque la plupart des autres acteurs du marché, y compris à l'étranger, préfèrent rester sur leur marché domestique. "Nous disposons de 28 filiales afin d'être au plus proche des clients", revendique Johan Hugues. Un moyen de compresser les temps de livraison afin d'offrir un produit opérationnel le plus vite possible. Au total, Blachère Illumination emploi 420 personnes à travers le monde pour un chiffre d'affaires situé en 50 et 80 millions d'euros.

Si le marché de l'Europe occidentale est le principal, celui des Etats-Unis commence à décoller depuis une paire d'années. "Il a fallu changer les habitudes, les villes américaines sont différentes d'ici ils sont plus tournés vers la décoration de parc", note le dirigeant. "Il y a par exemple beaucoup de décorations autour des arbres, c'est très long à poser et l'installation représente 90% du prix. Mais nous arrivons à montrer que l'on peut faire différemment avec des décorations plus classiques".

Enjeux écologiques

Autre enjeu, celui de la promotion de la nouvelle offre baptisée récyprint qui utilise du plastique recyclé pour construire des luminaires. L'entreprise proposait déjà une offre bioprint qui a recours à une matière biodégradable pour constituer ses décors. Le dirigeant l'assure, les questions autour de l'impact environnemental et la consommation énergétique ont toujours été au cœur des préoccupations de l'entreprise. "Dès 2004 nous avons équipé 100% de la production en LED", défend Johan Hugues.

Des aspects qui sont aujourd'hui très importants pour décrocher des contrats. Les besoins sont donc de plus en plus affinés. La moitié du budget du pôle R&D y est d'ailleurs consacrée. "Nous travaillons sur un produit pour réduire la consommation nocturne, l'idée est d'utiliser une technologie qui permet au client de gérer des plages d'allumage pour ne pas que cela fonctionne de deux à trois heures du matin par exemple", précise le dirigeant. Des heures où les illuminations ne profitent (presque) qu'au père Noël.

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