Dans le Vaucluse, Eurenco veut devenir consolidateur européen des poudres pour explosifs

Le groupement d'armement implanté à Sorgues, dans le Vaucluse, modernise ses locaux afin d'être prêt pour les futurs renouvellements de certains de ses marchés en 2025. Une étape qui s'inscrit également dans l'évolution globale de l'entreprise menée par Thierry Francou.
(Crédits : Eurenco)

Le déménagement n'est pas anodin. En 2020, Eurenco a laissé son siège social de Paris pour partir s'installer à Sorgues, où se trouvait déjà l'un des sites du fabricant de poudre pour explosif, dans un objectif précis. "Je voulais le rapprocher des équipes industrielles donc j'ai choisi le plus gros site", explique Thierry Francou, le président directeur général du groupe d'armement public. En poste depuis deux ans et demi, le dirigeant ambitionne de faire d'Eurenco ni plus ni moins que "le consolidateur européen des poudres explosifs".

Un objectif qui se prépare dès à présent avec transformation du groupe et notamment celle de son outil industriel. Une modernisation de ses locaux dans le Vaucluse est en cours avec comme première grande échéance 2025. Si des travaux continueront après cette étape, la date n'est pas choisie au hasard. "Dans notre secteur, les marchés fonctionnent avec des cycles. Lorsque vous en captez un, cela vous donne une visibilité sur dix ou vingt ans, à l'inverse en passant à côté vous avez laisser passer votre chose", expose Thierry Francou. "Trois programmes sont en développement avec une production en série prévue pour 2025, il nous faut donc un outil moderne et prêt", enchaîne-t-il. En clair, Eurenco doit être attractif au moment où les marchés vont se renouveler. L'investissement de 200 millions d'euros dans ce secteur hautement sécurisé est soutenu par le ministère de la Défense.

Le chantier s'accompagne également d'une partie dédiée à la réduction de l'empreinte environnementale avec une station de traitement des rejets liquides, une diminution de la consommation d'eau ou encore le déploiement de photovoltaïque autour du site classé Seveso est donc avec beaucoup d'espace.

Le développement de la dépollution de terres

L'activité d'Eurenco se réalise sur quatre sites situés en Suède, Belgique, Bergerac et donc à Sorgues. Le premier réunit une large palette de ce que fait le groupe d'armement, du petit au gros calibre. Le deuxième est dédié au petit calibre. Le troisième fabrique de la nitrocellulose et un centre de dépollution de terres imprégnées par des produits pyrotechniques va également s'y implanter, il s'agit de celui d'Angoulême qui a terminé de traiter un site de 200 hectares. Enfin le quatrième concentre les additifs et le chargement d'objets "très insensible".

La poudre que conçoit et livre Eurenco s'adresse évidemment au secteur de la défense. Mais son activité concerne aussi les civils avec les additifs pour carburant sur lesquels la société vauclusienne revendique être le leader mondial vingt ans après s'être lancée. "Une dualité clef", assure Thierry Francou. Tellement important que l'entreprise de 1.100 salariés et 250 millions d'euros de chiffre d'affaires continue de diversifier ses produits pour se développer. Une ligne dédiée à la charge modulaire, qui permet d'envoyer les projectiles, va être lancée. Le traitement de terre polluée, qui va s'implanter à Bergerac, est également un levier de croissance sur lequel compte Eurenco.

R&D et croissance externe

Autre axe important pour l'avenir de l'entreprise, la recherche et développement que Thierry Francou veut renforcer. "Nous sommes sur un métier où il faut toujours trouver la brique technologique d'avance, c'est ce qui nous permettra d'être compétitif et différenciant", rappelle-t-il. D'autant plus que la concurrence vient du monde entier, c'est d'ailleurs à l'international qu'Eurenco réalise la part la plus importante de son chiffre d'affaires.

Le groupe vient également d'acquérir l'un de ses sous-traitants, qui était une filiale à 50% espagnole, Manuco. "L'enjeu était de sécuriser notre approvisionnement", explique Thierry Francou. Ce type d'opération pourrait se renouveler pour booster la croissance. "C'est vrai que ce n'était pas une pratique de la maison, mais c'est un vecteur de consolidation, nous verrons les opportunités", prévient le dirigeant. Car mieux vaut être consolidateur que consolidé.

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