Emilie de Lombarès - Onet : « Notre objectif est de grandir en expertise, pas de faire de l’hyper-croissance »

Présidente du directoire du groupe familial, né à Marseille et spécialisé dans les métiers de l’ingénierie et des services liés à propreté et à l’hygiène, cette experte en finance déploie une feuille de route où le sujet est bien de renforcer les compétences en interne et les marchés adressés. Diversité, RSE, innovation sont également des leviers de compétitivité et le tout est surtout de contribuer, dit-elle, à l’attractivité du territoire.
(Crédits : DR)

Au sein d'Onet, elle a pris le chemin inverse du chemin traditionnel. Généralement, chez Onet comme ailleurs, on commence plutôt par la base, les fondamentaux. Dans le cas d'Emilie de Lombarès, c'est directement par la case stratégie qu'elle fait ses premiers pas. Etonnant, mais pas moins enrichissant. Son parcours, avant Onet, elle le décrit elle-même de « simple ». Une école de commerce à Rouen après une prépa à Marseille, puis l'entrée chez Mazars où elle découvre des secteurs très différents. Le rachat en 2007, par Elisabeth Coquet-Renier, arrière-petite-fille du fondateur, de l'ensemble des parts du groupe, modifie la donne. L'année suivante, Emilie de Lombarès rejoint l'entreprise et commence donc par la stratégie. « On m'a demandé de donner mon avis un peu sur tout et tous les sujets », raconte-t-elle. « Quand on manipule la finance, on est capable de comprendre les impacts de n'importe quelle entreprise ». Un premier pas qu'elle poursuit par un second, à l'étranger, en prenant la direction des opérations en Espagne. Et puis, dix ans après son arrivée chez Onet, elle prend la présidence du directoire.

La diversité, équilibre « nécessaire »

« Dans un groupe aussi diversifié que le nôtre (Onet intervient sur les métiers de la Propreté, Sécurité, Accueil, Logistique, Services aéroportuaires, Ingénierie et Services Nucléaires, Intérim, Recrutement et Formation NDLR), l'organisation est un peu en silo. Et je suis arrivée avec un regard neuf, je n'avais pas de barrière. J'ai dû apprendre vite comment la gouvernance fonctionnait. J'ai également senti beaucoup d'engagement. Cela m'a construit et m'a donné une vision de comment on travaille avec les équipes ».

Des équipes dont elle prône la diversité. Redoutant que l'entre-soi, les approches similaires créent des biais. « La diversité est une vraie richesse. Elle permet de réfléchir, de nourrir le collectif ». La diversité homme/femme est « vraiment nécessaire, c'est un véritable équilibre à rechercher. La première chose que j'ai engagé est ce retour à l'équilibre en interne. Car quand on accepte la diversité, qu'on l'écoute, on arrive à une décision qui a du sens. Un manager est un manager quelque que soit son sexe ou son âge ».

S'affirmer comme la référence du secteur

Aujourd'hui, Onet c'est 1,9 milliard d'euros de chiffre d'affaires (CA 2020), 70.000 collaborateurs, 470 agences en France et une présence à l'international dans 9 pays, dont la France, l'Espagne, la Suisse, le Luxembourg, le Brésil, le Maroc, la Bulgarie et les États-Unis. Un groupe qui s'est construit en un siècle et demi. Mais, bien sûr, cela n'empêche pas moins les défis. A court terme, c'est évidemment la suite de la gestion de la crise sanitaire. Et, surtout « la santé du collaborateur. Nous avons vécu une crise qui engendre des comportements inattendus. Onet est un groupe basé sur l'humain. Avant tout, nous avons besoin d'être dans une bonne dynamique. Et c'est la santé physique et mentale de nos collaborateurs qui prime ».

A plus long terme, les objectifs sont « concrets et opérationnels », dit Emilie de Lombarès. « L'ambition est de faire grandir l'entreprise - en expertises, en expériences, et donc en marchés - mais pas de faire de l'hypercroissance ». Et donc, corolaire de cette ambition, « être la référence de notre métier. Que lorsqu'on pense à Onet, ce soient les notions de confiance et de façon de faire qui nous soient associées. Cette notion de référence doit nous guider pour travailler avec les équipes et induire le renforcement de nos expertises ».

Un renforcement de ce qui est déjà engagé qui vaut pour l'impact RSE. « Notre politique sur ce point a été mise en place par ma mère (Elisabeth Coquet-Reinier NDLR). C'est quatre ans de travail. Nous avons travaillé avec l'entreprise et ses parties prenantes pour mettre en place une offre vraiment responsable. Nous devons être encore plus concret sur l'impact sur l'impact que nous avons, nous devons passer des steps supérieurs ».

Encourager la dynamique territoriale, l'éternelle question de l'attractivité

Un groupe tel qu'Onet a forcément un impact aussi sur le territoire. Lequel, Emilie de Lombarès en convient, a beaucoup évolué au cours des 15 dernières années. « Une réelle dynamique existe et c'est un vrai plaisir de le voir. Nous avons une vraie responsabilité de contribuer à l'attractivité, autant au niveau national qu'international ». Il n'empêche que si la dynamique est là, elle doit aussi être poussée encore davantage. Le défi actuel c'est « comment on fédère, comment on met plus de liant entre les initiatives qui existent, qui sont portées par des entreprises de toutes tailles. Comment on collabore de façon plus coordonnée ». Car l'enjeu, même si on en connaît les différents aspects, est celui de la compétitivité : « Il faut favoriser l'implantation des entreprises, faire revenir des talents, attirer des profils différents ». Où il est aussi question de croissance...

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Commentaire 1
à écrit le 26/06/2021 à 19:33
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Voilà quelques jours, la Tribune publiait un article sur l'ascenseur social dans notre vieux Pays. Sans mettre en doute les capacités de cette dame, il est quand même permis de douter d'une accession aussi rapide à ce niveau si elle n'était pas de la...

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