Ooka, la marque de café BtoB qui vise le développement très durable

La start-up implantée dans le Var a opté pour un modèle où elle se positionne en prestataire de service de la machine à café dans le milieu professionnel. Après installation, elle réapprovisionne ladite machine avec une offre basée sur un paiement au forfait pour une consommation sans limite. En proposant un grain haut de gamme, la jeune entreprise espère s'inscrire dans la démarche RSE des dirigeants.

Le moment est ce que l'on peut appeler le rituel d'entreprise. La pause-café fait bien souvent partie intégrante de la vie professionnelle. Et c'est justement là-dessus que se positionne la société Les Cafés du Sud via sa marque Ooka. L'idée vient d'Inde où travaille Clément Ribeaud, l'un des deux fondateurs de la start-up installée à La Seyne-sur-Mer. "Clément a dirigé plusieurs entreprises là-bas et a commencé à distribuer du café aux entreprises à Bangalore, la Silicon Valley indienne. Lorsqu'il a voulu digitaliser le service, il m'a contacté", raconte Aymeric Soubrouillard, le second fondateur qui travaillait alors dans l'informatique. L'occasion, pour les deux hommes qui se connaissent depuis l'enfance, de collaborer ensemble.

Le café comme service, pas comme produit

Ooka propose donc le café comme un service et non comme un produit. Cela signifie que la jeune société varoise installe la machine, le meuble sur lequel elle est posée, récupère le marc et réapprovisionne les grains. Le tout avec une touche de digitalisation qui permet à la start-up varoise de savoir quand il faut venir recharger la machine. "Notre offre a le même modèle qu'un forfait téléphonique, l'entreprise paie une somme pour avoir tous les services. Cela permet à un dirigeant d'avoir un coût fixe et maîtrisé, en plus de proposer un café d'excellence", défend Aymeric Soubrouillard. Et sans limite donc.

Les grains proposés sont en effet dits "de spécialités", soit haut de gamme. Au-delà de la qualité gustative cela permet également à Ooka de se positionner sur la notion de développement durable. "On paie un peu plus cher mais cela veut dire que le producteur est mieux rémunéré, aujourd'hui le marché du café est inégalitaire dans la redistribution", note Aymeric Soubrouillard. Conscient que le commerce de cette boisson chaude aura toujours un impact, le dirigeant souhaite "essayer de le rendre plus vertueux". L'utilisation de grains plutôt que de capsules, au bilan écologique lourd selon les associations environnementales, rentre dans cette optique. Plus largement, Ooka revendique une machine avec zéro déchet.

Ce positionnement s'inscrit aussi dans l'argumentaire auprès des clients, à savoir les entreprises. "Elles ont besoin de matérialiser leurs démarches RSE, nous nous inscrivons dans le bien-être au travail avec un café de qualité", avance Aymeric Soubrouillard. Après une phase de test, la société compte neuf clients, dont La Maison du midi et MGE, soit au total un peu moins de 200 salariés et 100 kilos de café par mois. Le choix de cibler les entreprises se base sur un constat simple : 10 milliards de tasses sont consommés hors du domicile, dont sept au bureau. Si quelques ventes se font auprès des particuliers ou qu'une présence dans certaines chaînes comme Biocoop est envisagé, le modèle économique se basera bien sur du BtoB majoritairement.

Une commercialisation avant l'été

La crise sanitaire et le développement du télétravail n'effraient pas les deux entrepreneurs, eux qui se sont lancés il y a exactement un an, soit en plein confinement. "Nous sommes nés dans cette situation, sourit Aymeric Soubrouillard. Commercialement cela nous freine car nos clients n'ont pas de visibilité mais nous misons sur la sensibilisation autour du bien-être et du local". La prochaine étape pour Ooka est donc la commercialisation de son offre. Prévue pour le mois d'avril, les nouvelles mesures de restrictions l'ont repoussée de quelques semaines. Elle prépare dans cette perspective des dossiers pour récolter des fonds et étoffer son équipe de trois personnes.

Le duo de dirigeant compte aussi améliorer leurs machines, notamment l'informatique pour offrir encore plus d'informations, développer des kits de communication auprès des RH et peut-être lancer une gamme de thés. En parallèle, et toujours dans l'optique d'être le plus éco-responsable possible, Ooka cherche le moyen de donner une seconde vie au marc de café qu'elle stocke. "C'est encore de la recherche et développement pour l'instant", prévient Aymeric Soubrouillard qui s'avance un peu : "Nous aimerions le recycler pour en faire des tasses de café". De quoi proposer une offre encore plus complète... et durable.

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