Kep Technologies augmente son capital pour accélérer sa croissance

Spécialisé en industrie, notamment en contrôle industriel et en mesure nucléaire, le groupe familial implanté à Sophia-Antipolis a injecté en deux ans, 9 millions d’euros dans l’entreprise, opérations réalisées en deux fois et sur fonds propres. Une façon pour l’ETI qui sert notamment l’aéronautique, mais pas que, de poursuivre ses efforts en R&D et en diversification porteuse de nouveaux axes de développement.
(Crédits : DR)

C'est ce qui s'appelle avoir confiance en l'avenir et le prouver. Un message rare dans le contexte actuel mais qui vise à faire tache d'huile en interne comme en externe. En procédant à une augmentation de capital, une première fois en 2020 à hauteur de 4 M€, puis il y a quelques semaines pour 5 M€, Kep Technologies veut, en quelque sorte, participer à l'effort national. C'est un peu comme cela que Jean-Pierre Calzaroni présente la chose.

Kep Technologies, c'est lui. Cet ancien vice-président du Groupe Bolloré a décidé en 1996 de passer par la case entreprenariat. Installé alors à Paris c'est à la faveur d'un projet de rachat d'une entreprise industrielle qu'il « descend » dans le Sud. L'opération de rachat ne se fera pas. Mais Jean-Pierre Calzaroni reste dans le Sud. Et décide de créer Kep Technologies à Sophia-Antipolis. Kep Technologies qui tient par ailleurs son nom d'une plage... du Cambodge, pays de naissance de Jean-Pierre Calzaroni.

De startup à ETI

Au fil du temps, le groupe grandit, se spécialisant en quatre activités principales : la conception et la fabrication d'ensembles mécaniques, la caractérisation des matériaux, le contrôle industriel et la mesure nucléaire. Des expertises qui lui permettent d'adresser des marchés divers, l'aéronautique et le spatial, la défense, le transport, l'énergie, l'environnement, la santé et la recherche, mais aussi - et c'est moins connu - le luxe.

« Nous avons commencé startup, puis nous sommes devenus une PME puis une ETI », dit Jean-Pierre Calzaroni.

Un PDG qui a su être visionnaire aussi. Il y a dix ans, Kep Technologies fait l'acquisition d'une entreprise américaine spécialisée dans l'hydrogène, alors que le sujet n'était pas aussi prégnant qu'aujourd'hui. « Nous avons ramené le savoir-faire en France », s'enorgueillit le dirigeant qui très vite voulu rendre son entreprise moins dépendante de l'aéronautique, laquelle constituait alors, son marché principal, à 44 %. Une décision sage si on considère le contexte actuel. C'est ainsi que Kep Technlogies s'est construite au cours des années par diverses opérations de croissances externes, en traitement de surfaces peinture ou mécanique de précision notamment au cours de la dernière décennie.

Forte d'un chiffre d'affaires de 75 M€ et de 650 salariés, pourquoi l'ETI azuréenne s'est-elle engagée dans un processus d'augmentation de capital ?

Par volonté de contribuer à une sorte d'effort national, explique Jean-Pierre Calzaroni. « Je suis d'une génération où l'on défend le savoir-faire français. Si le PGE n'avait pas été mis en place, beaucoup d'entreprises ne seraient plus en activité. Nous voulions vraiment être crédibles et pour cela, il faut se mouiller et montrer que ce que l'on dit nous sommes capables de le faire. Nous avons donc injecté, sur fonds propres, 9,2 M€ en 2 ans. C'est important pour les banques, mais aussi pour les collaborateurs. Devant les difficultés, il est facile de dire je prends la monnaie. Mais pour les collaborateurs, il est primordial de montrer que nous sommes réellement impliqués ».

La croissance externe pour sauvegarder des compétences

Quid alors des projets ? Augmenter la part de l'international, pour l'heure représentant 80 % de l'activité est l'un des axes. « Nous sommes essentiellement dans des pays à fort capacité de R&D, en Asie, en Europe, aux Etats-Unis ».

Faut-il craindre la perte sèche d'activité que subit l'aéronautique ? « L'aéronautique n'est pas morte, on peut tabler sur un redémarrage d'ici 3 ou 4 ans. Mais l'essentiel, c'est de conserver les savoir-faire ».

Pour cela Kep Technologies ne cache pas rester attentive aux possibles nouvelles opérations de croissance externe. Quitte à s'associer pour sauver fleurons tricolores et compétences.

Présente en Chine, l'ETI sophiolitaine a vécu la chute d'activité et la reprise, « en croissance ».

Sur le sujet de la relocalisation industrielle, Jean-Pierre Calzaroni a, aussi, un avis : « si c'est pour payer ces activités relocalisées, plus cher, on n'y arrivera pas ».

Et de dire en paraphrasant De Gaulle que « il nous faut des trouveurs, pas des chercheurs ».

La R&D est pour Kep Technologies, dont les sites de production sont situés à Montauban, Toulouse, à Sens et à Nancy, un sujet central. L'entreprise dédie 1/3 de son effectif à la recherche et développement. Une clé de réussite commune à tous les marchés qu'elle adresse. C'est notamment de cela dont est en charge son centre d'innovations multidisciplinaires basé à Genève. Il a permis à Kep Technologies d'être propriétaire d'une dizaine de brevets. L'innovation de rupture, le vrai nerf de la guerre.

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