"C'est un outil commercial qui manquait pour mettre plus vite des médicaments sur le marché", avance Hélène Deweerdt. La responsable de l'usine de Sisteron va voir le site qui emploie 600 personnes connaître un grand lifting. Une unité de lancement de petits volumes va être construite pour un montant de 60 millions d'euros.
Jusqu'à présent, le site bas-alpin s'appuyait sur un outil pour les unités commerciales et un autre pour le développement lors des essais chimiques. Ce dernier utilisait parfois les espaces du premier lorsque cela était nécessaire, ce qui de fait diminue la capacité productive. "Nous nous dotons d'un outil flexible et facile à utiliser", se réjouit Hélène Deweerdt. "Sur une molécule, cela nous fait gagner un an", souligne la directrice.
Une quinzaine de molécules porteuses
La création de nouvelle unité répond à la réorientation stratégique du groupe Sanofi de développer son portefeuille d'innovation et surtout de permettre aux plus prometteuses une production à grande échelle. "On s'attend à un lancement par an, et toutes les molécules passeront par Sisteron avant d'être mis sur le marché", avance Hélène Deweerdt. Cette évolution doit répondre à un marché où les besoins évoluent très vite, comme c'est le cas en oncologie.
Alors que le groupe pharmaceutique réduit ses effectifs, certains syndicats d'autres sites voient dans l'ouverture de cette unité un moyen de fermer les usines ou laboratoires ailleurs en France. Ce que réfute Sanofi. A Sisteron, la future unité de lancement de petits volumes ne garantit pour autant pas de futurs nouveaux emplois. Elle est en effet censée produire des médicaments ou molécules qui sont encore en attente de validation. "C'est un pari sur l'avenir", résume-t-on chez Sanofi.
En revanche, cet investissement permet "d'assurer la pérennité du site". Hélène Deweerdt explique que "les molécules que nous traitons actuellement sont anciennes donc en perte de volume". Le fait d'accueillir les molécules issues de la R&D doit permettre de compenser cela. "Nous avons une quinzaine qui sont porteuses pour les cinq ou six prochaines années", positive la directrice. Ce qui devrait fournir de l'activité à l'usine de Sisteron.
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