Après un ralentissement de son activité, Adequabio veut passer à l'export

Installée à Pertuis, cette TPE est spécialisée dans le traitement des effluents phytosanitaires par bactéries photosynthétiques. Après une année 2020 difficile du fait des restrictions sanitaires et de l’incertitude sur les marchés, elle espère prendre un nouvel élan grâce à une levée de fonds qui doit l’aider à se renforcer sur le volet commercial, en France et à l’export.
(Crédits : DR)

« Blanche ». C'est ainsi que Daniel Garcia, fondateur d'Adequebio, qualifie l'année qui vient de s'écouler. L'entreprise, qui grâce à son dispositif centré autour de bactéries photosynthétiques est capable de dégrader jusqu'à 95 % des molécules des effluents phytosanitaires, s'adresse pour l'heure essentiellement au monde de l'agriculture, avec des installations à Nîmes, Arles, Reims ou encore Bergerac. Un secteur qui a n'a pas été épargné par la crise.

Une activitée perturbée

« Lors du premier confinement, [du fait de la fermeture des frontières et de l'impossibilité de recourir à une main d'œuvre étrangère, ndlr] il n'y avait plus personne pour récolter », rappelle Daniel Garcia. Incertaines quant à leur devenir, les exploitations ont par ailleurs repoussé leurs investissements. D'autant plus que la solution d'Adequabio s'appuie non pas sur une productivité accrue mais sur la nécessité pour les agriculteurs de se mettre en conformité avec les réglementations relatives à la gestion des effluents et sur la prise de conscience environnementale. « Et on sait que la conscience environnementale faiblit face à la conscience financière. Ce que je comprends, il faut bien nourrir sa famille ». Mais le résultat pour Adequabio est qu'après une année 2019 prometteuse, l'année de 2020 a été marquée par une série de partenariats repoussés et d'occasions manquées. « Nous n'avons eu aucun contact faute de salons en présentiel. Il y a eu quelques salons virtuels mais les gens ne viennent là qu'avec un but précis. Cela n'a rien à voir avec les salons agricoles où l'on se rend habituellement, on l'on discute, où l'on boit un verre et où l'on rencontre des personnes que l'on alpague dans une allée. Ce genre de rendez-vous représente 70 % de nos contacts ».

Réseau de distributeurs et laboratoire de R&D

Cela n'a néanmoins pas empêché l'entreprise d'avancer, autant que faire se peut. Elle a ainsi développé un réseau de distributeurs qui lui permet désormais de couvrir, en plus du Sud Est, une bonne partie de l'Ouest de la France. Parmi ce réseau, on trouve « des distributeurs de produits agricoles comme des coopératives, une société qui vend un traitement d'effluents complémentaire au nôtre, une société de conseil en agriculture ou encore un porteur d'affaire en Normandie ».

La TPE a aussi avancé sur son projet de laboratoire de recherche et développement qui doit l'aider à diversifier son activité, avec notamment l'embauche d'une responsable dédiée. « Nous avons aussi passé deux contrats. L'un avec un industriel, l'autre avec l'Ademe. Avec cette dernière, en lien avec un centre de recherche, un laboratoire du CEA, la Chambre régionale d'agriculture et d'autres personnes, on travaille sur le traitement et la valorisation d'effluents agricoles, notamment ceux issus des serres qui constituent des volumes importants. Des solutions existent mais ne peuvent pas être mises en place partout. Nous essayons de proposer autre chose ». Il pourrait par exemple s'agir de produire de la biomasse.

Entamé en septembre, ce chantier permet à l'entreprise de se projeter malgré le contexte, tout en développant sa notoriété sur le territoire, auprès des chambres d'agriculture notamment.

A terme, le laboratoire de R&D doit permettre de s'ouvrir à d'autres champs d'activité que l'agriculture. « Nous aimerions développer d'autres process pour traiter d'autres types d'effluents, industriels par exemple ». Les bactéries photosynthétiques présentent aussi un potentiel dans la production de pigments ou de complexes enzymatiques.

Une levée de fonds pour reprendre de l'élan

Ces derniers mois, Daniel Garcia note un frémissement au niveau de l'activité de l'entreprise. Un élan qui doit être encouragé par une levée de fonds en cours. Objectif : 500 000 euros. « Le but est de développer la société avec l'embauche d'un commercial et de s'ouvrir à l'export. Nous sommes sollicités par des personnes qui veulent nous y accompagner, au Portugal, en Suisse, en Espagne, aux États-Unis. Mais cela est compliqué sans réseau sur place. On aimerait développer un réseau à l'étranger en s'appuyant sur des distributeurs locaux ». Des perspectives qui encouragent l'entreprise à aller de l'avant, « concentrée et optimiste ».

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