Après s'être constituée une solide réputation à l'étranger, A2S développe désormais son activité française. "Nous avions des opportunités à l'international lors du lancement, nos références à travers le monde et nos innovations nous permettent de nous faire une place plus facilement en local", explique Nicolas Sevestre, gérant de l'entreprise fondée en 2010 à Aix-en-Provence.

Cette société conçoit du matériel anti-déflagration, dit Atex - contraction d'atmosphère explosive - pour les industriels évoluant dans des environnements difficiles. Les produits vont des capteurs de température aux armoires à gaz en passant par des boites de commande. "Nous avons une prédominance pour le matériel Atex qui représente entre 70 et 80% de notre chiffre d'affaires, cela a toujours été notre spécificité", détaille Nicolas Sevestre.

Le développement d'A2S passera donc par le local. "La France représente 30% de notre activité, nous sommes en train de rattraper notre retard avec l'objectif d'atteindre 50% en 2025, précise Nicolas Sevestre. Mais cela ne veut pas dire que nous freinons l'international". Aujourd'hui, l'entreprise aixoise travaille dans une trentaine de pays notamment en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie. Elle prépare un développement en Afrique de l'Ouest et à Dubaï. "C'est le chiffre d'affaires qui doit augmenter", ajoute le dirigeant. De 2 millions d'euros en 2020, il doit passer à 4 millions d'euros dans cinq ans.

Doubler le chiffre d'affaires en cinq ans

Les secteurs ciblés sont multiples puisque cela va de l'industrie, à la pharmaceutique, aux transports, au traitement des eaux ou à l'agroalimentaire. "Nous fonctionnons en BtoB, nos clients sont des distributeurs ou agents d'import-export, des installeurs et des clients finaux", expose Nicolas Sevestre. A2S travaille aussi bien avec tous types d'entreprises, y compris des grands groupes comme Cegelec, Total ou Air Liquide qui utilisent les armoires à gaz de la société aixoise. "C'est un petit produit mais avec un gros développement", se satisfait le dirigeant.

Pour faire face à la concurrence, A2S mise sur sa capacité à proposer des innovations sur-mesure. Dans la majorité des cas, elle part d'un besoin d'un client. "Cela peut être une solution globale ou alors un projet spécifique avec un produit déjà sur le marché qu'il faut protéger", détaille Nicolas Sevestre. Le processus prend généralement entre 12 et 18 mois. "Nous pouvons également innover de nous-même comme cela a été le cas avec le téléphone sans contact pour répondre à la problématique de la covid-19", ajoute-t-il. Ce produit reprend la technologie du sans contact, mais l'applique à son téléphone.

Un atelier propre

Au-delà de ce coup, le développement d'A2S passe par un gros changement qui concerne sa production. Actuellement, l'entreprise aixoise de trois salariés s'appuie sur une usine basée au Pays-Bas dans laquelle elle a investi en 2015. Une structure indépendante dotée de son propre pôle de recherche et développement spécialisé sur les produits Atex et leur certification.

D'ici deux ou trois ans, A2S souhaite ajouter un atelier capable de traiter les coffrets antidéflagrants. Cette fois la structure sera en interne. "Nous gardons notre modèle mais cela nous permet d'offrir un service supplémentaire, notamment aux clients en France pour permettre d'être plus rapide sur le remplacement d'un coffret ou éclairage par exemple", précise Nicolas Sevestre. Cet atelier devait être opérationnel en janvier 2021, mais la crise sanitaire a reporté le projet. L'ensemble de ces projets devrait être financé par une augmentation de capital.