Citiz Provence se veut en alternative de la voiture personnelle

Sur le difficile marché de l'autopartage, l'entreprise basée à Marseille parvient à être à l'équilibre. Pour y parvenir, elle propose un service réservable plusieurs semaines à l'avance, avec l'obligation pour le conducteur de ramener le véhicule à son point de départ et très peu de véhicules électriques. Yvon Roche, le fondateur, espère maintenant s'étendre géographiquement.
(Crédits : Citiz Provence)

Le logo est assez discret. Un point de signalement vert avec une voiture blanche à l'intérieur et le texte juste à côte "Citiz". A Marseille, ce sont 126 véhicules qui sont estampillés de ce symbole et gérés par Citiz Provence, une société née en 2002 sous le nom Autopartage Provence avant d'adhérer au réseau Citiz en 2013 et d'utiliser cette marque.

Yvon Roche a eu l'idée de se lancer sur ce secteur lui à la fin des années 98, après une conférence sur l'autopartage. "Je me suis dit que c'était une bonne idée, notamment pour une ville comme Marseille où il y a beaucoup de voitures stationnées pour pas grand-chose", raconte le fondateur de l'entreprise installée dans la Cité phocéenne et au statut de coopérative. "Au tout début, nous avions deux voitures et cinq abonnés", se souvient l'entrepreneur. Presque deux décennies plus tard, Citiz Provence compte 2 500 conducteurs et un chiffre d'affaires de 1,2 million d'euros. De quoi être légèrement bénéficiaire, ce qui sur le marché de l'autopartage est rare.

Une utilisation de six heures en moyenne

Avec Citiz Provence, Yvon Roche veut se positionner comme une alternative à la voiture personnelle pour quelqu'un qui ne voudrait pas être propriétaire. La flotte de véhicules propose donc plusieurs gammes allant de la Twingo à l'utilitaire. Parmi cette offre, on trouve très peu de voitures électriques. "C'est compliqué car cela coûte très cher et il existe encore des freins auprès des utilisateurs, comme celui de tomber en panne, ce qui rejaillit sur la recette commerciale. Il n'existe pas de modèle économique pour ce modèle", expose Yvon Roche.  Il faut dire que les trajets sont longs. L'utilisation moyenne est de 6 heures et 70 kilomètres. Ce qui fait une cinquantaine d'euros en plus de l'abonnement mensuel à 8 ou 16 euros.

Les voitures peuvent se réserver aussi bien un mois à l'avance que cinq minutes avant de monter dans le véhicule. Citiz Provence dispose de places de parking réservées. Il faut donc ramener la voiture à son point de départ. "Cela permet d'être plus viable sur l'offre disponible, de garder des prix bas car il y a moins de gestion et cela fait rouler les voitures plus longtemps", explique le dirigeant. "Les particuliers représentent 6 0% de notre chiffre d'affaires et les professionnels 40 %. Nous avons une bonne complémentarité entre ces deux types d'utilisateurs qui n'utilisent pas les véhicules au même moment", détaille le dirigeant qui ne note pas de profil type d'utilisateurs. "Seulement ceux qui ont une station près de chez eux".

Une nouvelle offre pour se déployer

L'objectif est maintenant d'accélérer le développement dans Marseille. "Nous avons ouvert une vingtaine de stations depuis deux ans et la flotte a augmenté de 50 %. Nous voulons continuer sur cette voie-là", prévient Yvon Roche. Pour l'instant, les 50 stations ne se trouvent que dans les 8 premiers arrondissements de la ville. Pour toucher le reste de la cité, l'entrepreneur veut miser sur les voitures personnelles qui restent dans les garages. "Nous sommes en train de tester une offre destinée aux particuliers qui n'utilisent que très peu leur voiture. L'idée serait de la proposer à la location, en échange nous nous occupons de l'entretien et offrons une somme selon son utilisation", prévient le dirigeant. Les tests doivent durer durant l'été avant un lancement à la rentrée. "Nous voulons développer cette offre là où nous ne sommes pas, cela nous évite d'acheter des voitures", précise-t-il.

Mais Citiz Provence ne regarde pas que du côté de Marseille. Le Grand Avignon doit voter un projet de développement de l'autopartage dans lequel la société phocéenne sera impliquée. Des discussions sont également menées avec Aix-Marseille Métropole pour qu'elle rentre dans le capital de Citiz Provence. Un moyen de financer le déploiement de stations et de véhicules dans d'autres communes.

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