Pour démocratiser la mer, Dream Yacht Charter rajeunit son offre

Spécialisée dans la location de bateaux, la société qui dispose d'une base à Marseille veut rajeunir sa clientèle. Pour y parvenir, elle se digitalise et faire évoluer son offre pour être en adéquation avec sa nouvelle cible. Jusqu'à passer par la case innovation et financer un nouveau modèle de monocat.
(Crédits : DR)

Garder le vent en poupe. La règle vaut pour le nautisme, mais aussi quand on est à la barre d'une entreprise. Deux activités que connaît bien Loïc Bonnet. Le PDG de Dream Yacht Charter a fondé l'entreprise de location de bateaux en 2001 avec l'idée de rester en eaux calmes. "J'avais dirigé des sociétés de locations et je voulais un rythme moins trépidant et un cadre de vie qui me conviennent donc j'ai démarré au Seychelles. Mais au bout de deux ans, j'ai commencé à m'ennuyer", raconte-t-il. La suite, c'est un succès très rapide puisque presque deux décennies plus tard, Dream Yacht Charter n'a plus rien d'une petite entreprise.

Aujourd'hui, Loïc Bonnet dirige 500 salariés et se retrouve à la tête 54 bases éparpillées dans 34 pays, de l'Australie à la France en passant par Cuba ou encore l'Indonésie. Avec à la clef une flotte de plus de 1 000 voiliers ou catamarans et un chiffre d'affaires en hausse de 36 % pour frôler la barre de 150 millions d'euros en 2018.  "Les deux tiers de notre activité proviennent du tourisme, principalement la location de bateau à la carte. C'est-à-dire que le client peut choisir où il veut aller, combien de temps et avec skipper ou non. Ensuite, ce sont des croisières sur des catamarans de 6 à 12 cabines",détaille Loïc Bonnet. L'autre activité de Dream Yacht Charter est la vente de bateaux que cela soit sur un territoire déterminé ou pour ensuite être destiné à une activité de location.

Un nouveau bateau pour les jeunes

Pour maintenir ce modèle, le dirigeant veut désormais s'ouvrir davantage aux jeunes. "Depuis de nombreuses années, je constate que la clientèle vieillit et nous avons peiné à renouveler les générations. Il faut sortir la voile de son univers habituel très traditionnel et avec beaucoup d'entre-soi", explique le PDG. Le dirigeant, qui se revendiquer "numéro un mondial de la location de bateau", ne veut pas chavirer, ni même tanguer. Raison pour laquelle il s'est rapproché des tours opérateurs avec lesquels il travaille pour connaître les attentes et besoins d'une clientèle plus jeune. De cette consultation en sort un cahier des charges que Dream Yacht Charter présente à des constructeurs. Il a ensuite fallu attendre deux ans et demi pour que ce bateau sur-mesure puisse prendre la mer. Baptisé Sun Loft, il a été conçu par la société Jeanneau et l'architecte naval reconnu Philippe Briand.

"Ce bateau relève deux défis, d'abord celui d'offrir plus de places à taille égale puisqu'il dispose de 6 cabines pour les passagers et d'une pour le skipper jusqu'à présent c'était cinq en tout. Ensuite d'avoir un espace intérieur consacré aux cabines avec le mât qui a été avancé, ainsi que la cuisine au niveau du cockpit ce qui fait comme un catamaran", se réjouit Loïc Bonnet. Pour financer le chantier, Dream Yacht Charter s'est engagé  à commander 90 bateaux sur trois ans, soit un investissement d'environ 25 millions d'euros. "L'idée est de rajeunir la clientèle et de démocratiser la mer, insiste Loïc Bonnet. Ce nouveau bateau offre un prix plus abordable puisqu'il y a plus de cabines".

Le développement de la location à la journée

A ce nouveau modèle s'ajoute également de nouvelles offres avec le lancement depuis un an du Dream Boat Club. Comme son nom l'indique, il s'agit d'un club que les membres peuvent rejoindre en payant un droit d'inscription qui permet via une application de profiter de l'ensemble de la flotte qui comprend cette fois des semi-rigides type Zodiac. Chaque sortie est ensuite débitée du compte électronique. L'idée est d'être une alternative pour les propriétaires d'un bateau qui ne voudrait se délester du coût d'achat et d'entretien. Cette stratégie de développer la location à la journée avait déjà débuté avec le rachat de SamBoat, une start-up bordelaise qui propose une sorte de Airbnb du bateau.


En parallèle, Dream Boat Club continue d'étendre son réseau avec l'ouverture de nouvelles bases à Venise - c'est une première - à La Rochelle et Lorient. Ces deux dernières se font dans le cadre du rachat de Rivage Location. Une forte politique de croissance bien loin du calme espéré par Loïc Bonnet à ses débuts.

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