La stratégie de Marseille Fos pour devenir le premier port en Méditerranée

Numéro 2 en Méditerranée, le Grand Port maritime a pourtant tous les atouts pour devenir leader. Développer l’hinterland, les échanges commerciaux et favoriser le rayonnement international sont les axes à privilégier, estime Via Marseille Fos, l’association qui promeut la place portuaire.
(Crédits : Colin)

Marseille Fos va bien. 81 millions de tonnes de marchandises traitées, 3 millions de voyageurs en 2018, 500 ports desservis dans le monde, 22 escales de navires par jour en moyenne... Avec ses deux bassins - Marseille et Fos, le premier de 400 hectares, à l'est, le second de 10.000 hectares, à l'ouest - le Grand Port maritime (GPMM) est le n°1 français. Mais il est toujours n°2 en Méditerranée, et c'est là que se situe le point névralgique. Un point qui nourrit précisément la feuille de route de Via Marseille Fos, établie par son président, Philippe Zichert.

Directeur financier dans l'industrie chimique, le capitaine depuis mars de l'association née en 2012, qui regroupe l'ensemble de la communauté portuaire (CCI, Région, agence de promotion, Union Maritime Fluviale, GPMM...) exhorte à davantage d'audace. « Le GPMM, c'est un peu notre Poste », dit-il. Comprendre : l'infrastructure sans laquelle il ne peut y avoir de business pérenne. « Je fais partie des Provençaux qui ne supportent pas que l'on ne regarde pas vers la mer ».

Un foncier extrêmement précieux aux entreprises

Surtout qu'avec sa superficie, Marseille Fos offre un foncier extrêmement précieux aux entreprises. Mais c'est évidemment la position géographique qui ouvre aujourd'hui un champ des possibles qui attend d'être mieux exploité. « Les pays du Maghreb sont nos clients et nos fournisseurs mais nous devons percevoir le port comme une porte d'accès européenne. » Autrement dit, pas seulement se contenter de la Méditerranée mais jouer un rôle global. Et ça passe par un développement de l'hinterland, grâce au fluvial et au ferré, permettant de fait au GPMM de jouer un rôle pas uniquement de port de fin de trafic mais d'être une solution pour acheminer les marchandises vers le nord de l'Europe.

« L'autoroute A7 est saturée. La solution fluviale permet de contenir 120 camions sur une petite péniche ou 320 camions sur une grande péniche. Il est tout de même plus sympathique de faire tenir 320 conteneurs sur une péniche que 320 camions sur la route ».

D'autant que la réglementation impose aux armateurs des rejets de particules fines de plus en plus faibles. « En débarquant à Marseille Fos, ils dépenseront moins ». Il est cependant nécessaire de fluidifier le trafic ferroviaire, de créer de nouvelles lignes sur l'axe rhodanien permettant d'aller jusqu'en Bavière et de trouver une solution pour désengorger le nœud ferroviaire de Lyon.

L'arrivée à Fos, à horizon 2020, du n°3 mondial de la silice, le chinois Quechen, pour produire des pneus verts pour ses clients européens comme Pirelli ou Michelin, est un signal fort. « Nous devons capitaliser dessus », indique Philippe Zichert, qui voit dans le trafic de produits pharmaceutiques frigorifiés et dans le vrac solide, notamment le recyclage plastique, des relais de croissance à choyer. D'ailleurs des groupes de travail thématiques - chaîne du froid, colis lourds, vracs liquides, vracs solides - ont été constitués, regroupant des membres de Via Marseille Fos mais également des logisticiens, des opérateurs de terminaux, de pré et post acheminement.

Parallèlement, l'arrivée toute récente du nouveau président du directoire du GPMM, Hervé Martel, fort de son expertise acquise lorsqu'il gérait le port du Havre, contribue à aligner les planètes.

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